Ebola : désastre ou opportunité pour l’Afrique ?

Le nombre de morts officiellement liés à l'épidémie d’Ebola en Afrique approche les 1500
Le nombre de morts officiellement liés à l'épidémie d’Ebola en Afrique approche les 1500

Alors que le nombre de décès officiellement lié à l'épidémie d’Ebola en Afrique va dépasser les 1500, il est temps de se demander si les dirigeants du Liberia, de la Guinée et de la Sierra Leone agissent de manière adéquate tant pour leur population que celle de l’Afrique.

Pour bien aborder une l'épidémie comme celle de l’Ebola, il faut toujours la mettre en contexte. On ne doit jamais oublier que la peste noire a tué un tiers de la population européenne au 14e siècle, soit plus de 30 millions de personnes. Plus près de nous, il y a 200 millions de personnes qui attrapent le paludisme chaque année. C’est aussi en Afrique que surviennent plus de 90% des décès liés à cette maladie. Le nombre de morts officiellement liés à l'épidémie d’Ebola en Afrique approche, quant à lui, les 1500. Cela représente moins de 1% des décès totaux causés par des maladies dans ces pays pour le même laps de temps. Quotidiennement, pour chaque personne morte de l’Ebola au Liberia, en Guinée ou en Sierra Leone, plus que 100 meurent de diarrhée et d’autres maladies infectieuses.

L’Ebola tue cependant plus rapidement une plus grande partie des personnes qui en sont atteintes que toutes les autres maladies auxquelles sont habitués les systèmes de santé de ces pays. Ces derniers ont même perdu une partie de leurs médecins et infirmières qui sont entrés en contacts avec les patients ayant ce virus. Cette épidémie qui n’est toujours pas sous contrôle est aussi la plus importante et la plus grave jamais vues pour cette maladie. La possible explosion dans les centres urbains d’une maladie mortelle pour plus de 70% des personnes qui en sont atteintes crée la panique actuelle. Le manque de solidarité des pays africains dont se plaignent les dirigeants de la Sierra Leone est malheureusement la norme et un problème important pour ce continent. La panique s'est transmise plus vite que la maladie en Afrique et dans le monde. Pourtant, le risque d'attraper la fièvre Ebola est très faible si des règles d'hygiène sont appliquées et en l'absence de contact direct avec le sang et les fluides corporels des personnes et des animaux porteurs. La peur, l'ignorance des populations infectées et le manque d’infrastructures dans les pays touchés sont possiblement les variables les plus importantes dans la propagation de cette maladie.

L’augmentation de la mobilité des personnes à l'échelle de la planète, fait qu'une maladie de ce type ne peut plus être facilement confinée. Supportés par l’Occident qui a peur d’une contagion, les grands organismes internationaux que sont l’ONU et l’OMS promettent des moyens sans précédent contre cette épidémie. Plusieurs pays ont d’ailleurs envoyé des équipes de professionnels de la santé et des aides pour soutenir cette lutte. Ce sont ces spécialistes qui vont accumuler les connaissances et développer les processus pour contrôler la situation. Les pays où meurent ces gens devraient s’assurer qu’ils peuvent retirer suffisamment de connaissance de ce qui se passe chez eux pour empêcher que cela ne s’y reproduise. Les pays africains devraient profiter des six à neuf mois que durera cette implication financière pour se créer une expertise mondiale en ce domaine. Cela permettrait à ses scientifiques et ses universités de devenir des acteurs principaux pour enrayer ce fléau. S’ils font bien leurs devoirs les dirigeants africains pourraient faire de leurs pays des acteurs incontournables dans ce domaine précis de la science et devenir des spécialistes de ces menaces planétaires. 

La détérioration de la situation climatique mondiale va entraîner de nombreuses épidémies causées par le déplacement d’animaux et de maladies dans des zones géographiques ou les humaines n’en sont pas protégées. Il y a aussi de très nombreuses maladies négligées par parce que le besoin dans les pays ou ils sévissent n’est pas assez solvable pour se transformer en demande. Quand il suffit d’empêcher une contagion par des manières logistiques pour éviter une pandémie, des gestionnaires compétents munis de processus à la fine pointe de la technologie peuvent faire plus que des laboratoires pharmaceutiques dispendieux. L’anticipation et le contrôle des problèmes ne sont pas payants pour ces entreprises multimilliardaires qui s’enrichissent de la maladie des autres. Les spécialistes africains pourraient devenir des ressources importantes dans une mobilisation mondiale contre des catastrophes sur de vastes échelles. Bien gérée, la crise de l’Ebola pourrait être un désastre qui se transforme en opportunité pour l’Afrique.

Michel Gourd

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Commentaires (1) | Réagir ?

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klouzazna klouzazna

Du jour au lendemain on découvre l'existence d'un vaccin mais surtout efficace pour des blancs occidentaux... Une fois appliqué et les deux blancs guéris, on nous informe tout de suite que les doses de ce vaccin sont déjà en RUPTURE DE STOCK !!!

Il y'a quand même de quoi à penser qu'après avoir tenté de réguler la population de ce continent d'afrique à coup de mercenaires génocidaires... aujourd'ui il le fait à coup de virus !!!