L'OLP apporte son soutien à la demande de trêve du Hamas à Gaza

L'OLP soutient le Hamas.
L'OLP soutient le Hamas.

L'Organisation de libération de la Palestine (OLP) de Mahmoud Abbas a apporté mercredi son appui à la demande du Hamas de cessation des hostilités à Gaza, ce qui pourrait faire du président palestinien le principal interlocuteur pour une trêve.

Les combats se poursuivent dans l'enclave palestinienne où l'armée israélienne bombarde des quartiers entiers. Trois personnes sont mortes dans des bombardements aériens de l'armée israélienne sur Gaza, ont annoncé les autorités palestiniennes, tandis que les lancements de roquettes palestiniennes déclenchaient les sirènes d'alerte dans le sud d'Israël, sans faire apparemment de blessés. La dispropotion est de plus en plus frappante.

La Cisjordanie, l'autre territoire palestinien, n'est pas épargnée par les violences. Un Palestinien a été abattu par l'armée israélienne près de Bethléem. Tsahal dit avoir tiré une balle en caoutchouc dans sa direction lors d'une confrontation avec plusieurs dizaines de Palestiniens qui lançaient des pierres et des cocktails Molotov.

Soutenue par Israël et les Etats-Unis, l'Egypte essaie de faire en sorte que les deux camps cessent le feu dans la bande de Gaza et se mettent à négocier les termes d'une trêve durable alors que 624 personnes, pour la plupart des civils, ont trouvé la mort dans l'enclave palestinienne en 15 jours de combats.

L'Etat juif a perdu 29 soldats, dont un officier de blindés tué dans la nuit par un sniper palestinien, a indiqué l'armée. Deux civils israéliens ont été tués par les roquettes palestiniennes depuis le début de l'offensive "Bordure protectrice" enclenchée contre Gaza le 8 juillet.

Pour l'heure, le Hamas, le mouvement islamiste qui dirige Gaza, et d'autres factions palestiniennes, se sont montrés très réticents face à la proposition du voisin égyptien. Avant d'accepter la trêve, ils veulent, disent-il, recevoir des assurances d'un allègement du blocus israélo-égyptien de la bande de Gaza, entre autres concessions.

Le problème est encore compliqué par la méfiance entre le nouveau président égyptien Abdel Fattah al Sissi et le Hamas, qui soutenait son prédécesseur, l'islamiste Mohamed Morsi. Mardi, le chef de la diplomatie américaine John Kerry a exhorté le Hamas à engager des négociations avec Israël à l'issue de discussions qu'il a qualifiées de constructives avec l'Egypte au sujet de sa proposition de cessez-le-feu.

Le Fatah, le mouvement nationaliste du président palestinien Mahmoud Abbas, a également avancé une proposition visant à mettre fin aux combats avec cessez-le-feu immédiat suivi de cinq jours de négociations, a déclaré Azzam al Ahmed, un responsable palestinien au Caire.

"Demande du peuple tout entier"

Mercredi, l'OLP a exprimé son soutien au Hamas. "Les demandes de Gaza d'arrêt de l'agression et de levée du blocus sous toutes ses formes sont les demandes du peuple palestinien tout entier et elles représentent le but à atteindre auquel la direction palestinienne a consacré toute son énergie", a déclaré Yasser Abed Rabbo, membre du comité de direction de l'OLP, qui se trouvait à Ramallah, en Cisjordanie où est basé Mahmoud Abbas.

"Nous sommes certains que Gaza ne sera pas détruite aussi longtemps que notre peuple restera à ses côtés pour la soutenir par tous les moyens possibles jusqu'à ce que les envahisseurs comprennent que notre grand peuple, à l'intérieur de la patrie et à l'extérieur, n'abandonnera pas Gaza." Il n'y a pas eu de réaction immédiate du Hamas ou d'Israël à la déclaration de l'OLP.

A la différence du Hamas, qui refuse la coexistence avec l'Etat d'Israël, l'OLP négocie avec les dirigeants israéliens depuis plus de 20 ans. La dernière session de pourparlers a pris fin en avril, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'étant montré contrarié par un accord de partage du pouvoir conclu entre Israël et le Hamas. Mais les liens ne sont pas pour autant totalement rompus entre Benjamin Netanyahu et Mahmoud Abbas.

Israël, qui, à la différence du Hamas, a accepté la proposition de trêve égyptienne la semaine dernière, a clairement dit mardi qu'elle ne renoncerait pas avant la destruction des infrastructures militaires du Hamas, à savoir les sites de lancement des roquettes et le réseau de tunnels utilisé par les activistes pour des incursions vers Israël. La ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni, pourtant parmi les ministres les plus modérés du gouvernement de Benjamin Netanyahu, a estimé qu'un cessez-le-feu n'était "pas proche".

Dans ce contexte, plusieurs compagnies aériennes ont annoncé la suspension de leurs vols à destination de Tel Aviv. Aux Etats-Unis, la Federal Aviation Administration (FAA), l'agence fédérale américaine de l'aviation civile, a ordonné la suspension pour vingt-quatre heures de tous les vols opérés par des compagnies américaines vers l'aéroport international Ben Gourion.

Selon un responsable israélien, Benjamin Netanyahu a demandé à John Kerry d'aider à la reprise des vols américains. L'administration Obama, dit-on côté américain, n'entend pas faire prévaloir sa décision sur celle prise par la FAA. On souligne toutefois que l'interdiction fera l'objet d'un réexamen dans 24 heures.

Avec Reuters

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