Le pétrole grimpe à New York, dopé par les tensions géopolitiques

La situation en Libye et à Gaza a fait grimper le prix de l'or noir.
La situation en Libye et à Gaza a fait grimper le prix de l'or noir.

Les cours du pétrole ont fini en nette hausse lundi à New York, dans un marché particulièrement attentif aux fortes tensions géopolitiques autour de l'Ukraine et du Proche-Orient, dans un contexte de forte demande en brut aux Etats-Unis.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en août a grimpé de 1,46 dollar, à 104,59 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a fini à 107,68 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 44 cents par rapport à la clôture de vendredi. Les prix ont poursuivi lundi leur rebond de la semaine dernière, après avoir fortement baissé depuis fin juin, dans un contexte géopolitique extrêmement tendu.

Les opérateurs du marché pétrolier craignaient une nouvelle escalade de la crise ukrainienne après le crash de l'avion de ligne MH17 dans l'est du pays, contrôlé par des séparatistes pro-russes, et d'éventuelles nouvelles sanctions occidentales contre la Russie. Ces mesures seraient en effet susceptibles de perturber l'approvisionnement du marché européen de l'énergie -- dont environ 30% des importations de gaz et de pétrole proviennent de Russie.

Déjà, l'agence Moody's a estimé lundi que les sanctions introduites la semaine dernière par les États-Unis contre les groupes Rosneft et Novatek pourraient entraver les nouveaux projets de production de ces géants russes de l'énergie. Les Occidentaux soupçonnent les séparatistes pro-russes ukrainiens d'avoir abattu le long-courrier avec un missile fourni par la Russie.

Au Proche-Orient, le conflit entre Israël et le Hamas à Gaza ne montrait aucun signe de répit lundi, 14e jour de l'offensive israélienne sur l'enclave palestinienne, malgré les appels de la communauté internationale à la trêve. Au moins 560 Palestiniens ont été tués et plus de 3.350 blessés en 14 jours d'offensive israélienne sur la bande de Gaza, la plus meurtrière depuis l'opération Plomb Durci en 2009.

En outre, la progression des prix était accentuée aux Etats-Unis par l'approche de l'expiration mardi soir du contrat de livraison en août. Ce facteur technique provoquait en effet une vague d'achats car beaucoup veulent s'assurer de la disponibilité du brut ce mois-là sur le marché physique, en pleine accélération de l'activité des raffineries du golfe du Mexique et du Midwest, a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. La demande en produits pétroliers tendaient à s'accentuer lors de la saison estivale aux Etats-Unis, une période propice aux grands déplacements en voiture aux Etats-Unis.

En outre, le terminal pétrolier de Cushing a encore perdu des réserves la semaine dernière et selon des rumeurs de marché, des oléoducs qui devaient commencer à fonctionner dès le mois d'août pour transporter du pétrole vers cet entrepôt ont été retardés, a-t-il précisé citant notamment le Pony Express pipeline, en provenance du Wyoming (nord-ouest).

Les réserves de Cushing (Oklahoma, centre-sud), servent de référence au pétrole échangé à New York. Elles ont baissé de 600.000 barils à 20,3 millions de barils au cours de la semaine achevée le 11 juillet, après avoir chuté de près de 20 millions de barils depuis fin janvier.

Les opérateurs du marché pétrolier restaient par ailleurs attentifs à l'évolution de la situation en Libye, où des combats pourraient entraver le rétablissement du secteur pétrolier du pays. Il a été fortement perturbé pendant près d'un an par divers mouvements de protestation, notamment de la part des rebelles autonomistes de l'Est.

AFP

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