Bobigny : un consul, un consulat novateur

Cherif Oualid, consul d'Algérie à Bobigny.
Cherif Oualid, consul d'Algérie à Bobigny.

17, rue Hector Berlioz. Ça se veut une rue, en fait, il s’agit d’un chemin de campagne, ça ressemble à un chantier.

Tous les matins des dizaines d’Algériens de toutes les générations se bousculent ici pour établir des papiers d’identité nécessaires. Il y a quelques années, à l’époque où Loucif Hamani,, champion d’Afrique de boxe, était vice-consul, tout ce monde était reçu dans une villa exigüe d’Aubervilliers. Depuis, l’Algérie a acheté des bâtiments rue Hector Berlioz à Bobigny qui ont fait retrouver un peu de dignité à nos concitoyens.

Cherif Oualid, consul d’Algérie à Bobigny, fait des efforts monumentaux pour décevoir le moins les Algériens qui habitent le département de Seine-Saint-Denis. Il se trouve que Cherif qui doit faire face à vingt pour cent de l’immigration algérienne, en l’occurrence 177 000 âmes est quelquefois bousculé. Sur le net, le site du consulat, le consul lui-même, est accessible à tout le monde. Les Algériens peuvent régler leurs problèmes à distance.

Un problème cependant peut sembler insoluble. Le 12 S. What’s this ? L’Algérie, effrayée par les attentats du 11 septembre nous a inventé un extrait de naissance spécifique qui remonte le temps et les noms. Pourquoi ça ? Monsieur Oualid, consul de Bobigny explique : "Le ministère de l’Intérieur a estimé qu’il était nécessaire de sécuriser les papiers d’identité algériens, il a donc créé le 12 S pour mettre de l’ordre dans les registres de l’état civil du pays.

La France par exemple, qui a créé le passeport biométrique s’est retrouvée avec un taux de falsification de 25%. Elle est aujourd’hui en train de penser à reproduire le système algérien de l’extrait de naissance, infalsifiable, le 12 S. Cet extrait de naissance que l’Algérie établit à chaque citoyen est imprimé sur des papiers monnaie. L’ensemble des gens qui le demandent obtiennent un numéro d’identification nationale (NIN). La procédure peut sembler compliquée, il se trouve que le consulat de Bobigny a demandé la simplification des démarches. Désormais, les citoyens habitant la Seine-Saint-Denis peuvent par exemple envoyer leur demande de 12S par internet et peuvent donc récupérer leur courrier au niveau de ce consulat.

L’État algérien par ailleurs, ayant compris toutes ces difficultés a mis en place un système de communication qui tend à faciliter les procédures démocratiques. Ceci étant, il me semble normal qu’un Etat essaye de se protéger. Tout ce travail dépend de la direction des documents des titres sécurisés qui est domiciliée au Hamiz. La même direction existe par exemple en France. Nous nous attachons, à travers le passeport biométrique qui sera le seul passeport algérien qui sera accepté aux frontières du monde entier, à terminer le travail en novembre 2015.".

Pour assumer les deux procédures, l’envolement et la diffusion des passeports biométriques, le consulat d’Algérie à Bobigny a été obligé de se renforcer. Cherif Oualid, consul, a embauché sur ses pauvres deniers quinze personnes pour travailler à plein ou moyen temps et a aménagé les horaires du consulat. Dorénavant, Bobigny qui est le plus gros consulat de France reçoit les Algériens dès 7h du matin. Il ferme ses guichets à 19h. En dehors de cette mission administrative, cette représentation algérienne est active par ailleurs dans le domaine social, juridique, et citoyen. Quelquefois même le consulat de Bobigny quand ses moyens le permettent, intervient sur le terrain humanitaire. Ce consulat posé sur un chemin de campagne, ce lieu ou les Algériens viennent vomir leur hargne essaie quand même de se tenir debout. Comme soutient son premier responsable Cherif Oualid. Il est quelquefois compréhensible que l’Algérie soit insultée. Dans ce cas précis, ni Cherif ni l’Algérie ne méritent l’invective.

Méziane Ourad

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