Israël poursuit ses raids : 135 Palestiniens tués et un millier de blessés à Gaza

Les bombardements de Tsahal touchent particulièrement les civils.
Les bombardements de Tsahal touchent particulièrement les civils.

Tsahal bombe le torse. La bande Gaza subit depuis quelques jours d’interminables bombardements plongeant la population dans un indescriptible désarroi.

Jusqu'à présent paralysés, les diplomates étrangers s'activent pour tenter de prévenir une intervention terrestre qui pourrait avoir des conséquences sans communes mesure. Pendant ce temps, Gaza a essuyé ce samedi de nouveaux bombardements sanglants visant à anéantir la puissance de feu du Hamas, dont les roquettes continuent de frapper Israël. Trente personnes ont été tuées par les bombardements israéliens, dont deux neveux du dirigeant du Hamas dans la bande de Gaza, Ismaïl Haniyeh, selon des voisins qui les ont identifiés comme étant Nidal et Alaa Malach. Parmi les victimes figurent aussi deux femmes lourdement handicapées, tuées par une frappe sur leur foyer d'accueil. Plusieurs heures après le drame, les sauveteurs retrouvaient encore des lambeaux de leurs corps.

Au total, 135 Palestiniens ont trouvé la mort et près d'un millier d'autres ont été blessées dans les raids israéliens depuis le déclenchement mardi de l'opération "Protective Edge". Selon un bilan établi samedi matin par l'armée israélienne, l'aviation a visé "158 cibles associées au Hamas" en 24 heures, dont 68 lance-roquettes, 21 bases paramilitaires et des caches d'armes, dont l'une dans une mosquée. L'armée israélienne a assuré avoir "porté atteinte significativement aux capacités du Hamas", le mouvement islamiste qui contrôle l'enclave palestinienne. 

Les roquettes tirées par les combattants palestiniens ont continué de s'abattre sur Israël samedi, après quelques heures d'accalmie relative. Mais sans causer de victimes. En début de soirée, des explosions ont retenti dans le ciel de Jérusalem, à environ 80 kilomètres de Gaza. 

Ce conflit est le plus meurtrier depuis l'opération "Pilier de Défense" en novembre 2012, qui avait déjà pour objectif de faire cesser les tirs depuis Gaza et avait fait 177 morts palestiniens et six israéliens. La nouvelle spirale de violences a été enclenchée après l'enlèvement et le meurtre de trois étudiants israéliens en Cisjordanie, attribués par Israël au Hamas, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem par des extrémistes juifs.

Vers une intervention terrestre ?

Signe qu'une intervention terrestre menace, des dizaines de chars israéliens ont été convoyés sur des colonnes de camions dans la nuit et la matinée près de la bande de Gaza. Plus de 30 000 réservistes sont sur le pied de guerre. "Nous préparons les prochaines étapes de l'opération, pour que les forces soient prêtes à entrer sur le terrain," a déclaré samedi le porte-parole de l'armée, le général Almoz Moti. Samedi, un véhicule de l'armée a été touché par des tirs qui n'ont pas fait de victime le long de la clôture de sécurité avec Gaza. Vendredi, deux soldats avaient été blessés par un missile antichar, illustrant les risques d'une opération terrestre.

Sur le front diplomatique, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a annoncé qu'il allait évoquer un cessez-le-feu avec ses homologues américain, français et allemand en marge d'une réunion sur le nucléaire iranien dimanche à Vienne. Il a indiqué avoir "insisté sur le besoin d'une désescalade immédiate et d'un rétablissement du cessez-le-feu instauré en novembre 2012" lors de conversations avec son homologue israélien Avigdor Lieberman et avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. 

L'ONU appelle au cessez-le-feu

Le Conseil de sécurité de l'ONU a de nouveau appelé samedi Israël et le Hamas à cesser le feu et à respecter le droit international, en particulier "sur la protection des civils". Une réunion ministérielle de la Ligue arabe est prévue lundi prochain au Caire pour discuter de la détérioration de la situation à Gaza, et Tony Blair, émissaire du Quartette pour le Proche-Orient, s'est rendu samedi dans la capitale égyptienne. Vendredi soir, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a cependant affirmé que son pays ne cèdera à "aucune pression internationale", bien que le président américain Barack Obama ait proposé sa médiation.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a aussi mis en garde samedi contre l'escalade du conflit après que l'Égypte a reconnu vendredi que ses efforts de médiation se heurtaient à "l'entêtement" des protagonistes. A Gaza, les rues étaient presque désertes, en dehors des processions funéraires conduites sous une chaleur écrasante. Plusieurs ONG ont insisté sur la détérioration de la situation humanitaire, Oxfam assurant ainsi que les raids avaient coupé l'alimentation en eau de plus de 100 000 personnes.

R.N./AFP

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