L'Algérie fête aujourd'hui sa 52e annéé de l'indépendance. Peu de célébrations, le pouvoir n'entretient pas la mémoire de la saga nationale. L'événement pourtant fondateur de l'Algérie passe presque inaperçu. L'une des raisons se trouve sans doute dans la manière avec laquelle le pouvoir a été pris à l'époque.

Trois jours après la proclamation des résultats du référendum, les Algériens sont sortis dans les rues pour rier leur soif de liberté. Le temps est à l'espoir de lendemains qui chantent car la majorité des Algériens ignorait les luttes féroces au sein des états-majors de la Révolution. Très vite le GPRA est confronté au colonel Boumediene qui refuse. Destitué par Benyoucef Benkhedda, le chef de l'état-major entre en dissidence. Il est confiant car il a avec lui la puissante armée réfugiée pendant la guerre en Tunisie et au Maroc. Et surtout Boumediene a le soutien de politiques nourris à la revanche. Ils seront sa vitrine politique. Parmi eux, il y a Ben Bella, les udmistes et leur chef Ferhat Abbas, qui n'a jamais admis son éviction de la présidence du GPRA.

L'été de l'indépendance s'annonce chaud. Meurtrier. A l'issue de combats violents fin août entre l'armée de l'extérieur et les maquisards de la wilaya IV, Ben Bella, porté par les chars de Boumediene, s'impose et devient le premier président algérien. Des milliers de moudjahidine sont marginalisés. L'histoire officielle s'occupe d'effacer la mémoire du peuple pour inventer une autre. A l'image des tenants du pouvoir.

Un demi-siècle et deux ans plus tard. Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, tout le personnel politique de l'époque a disparu de la scène politique. Sauf un : le président actuel. A l'époque il a fait partie du premier gouvernement de Ben Bella comme ministre de la jeunesse.

Yacine K.