L'Algérie innove: elle fête avec fracas une défaite !

L'EN fêtée à Alger.
L'EN fêtée à Alger.

Ce peuple si longtemps resté dernier de la classe en matière de football a accueilli, mercredi, les héros de Porto Alègre au son des tambours et de la cornemuse.

Rentrés en Algérie après une élimination imméritée, les Fennecs - on les appellera ainsi puisqu'on n'a pas autre chose à se mettre sous la dent - fêtent avec fracas la défaite concédée à l'Allemagne. Pourquoi pas ? Cette attitude innovante ne scandalisera pas grand monde tant le parcours des Verts a séduit, notamment les supporteurs brésiliens et étonnement... la presse française qui semble avoir été sincèrement chagrinée par la fin de l'aventure brésilienne de l'Algérie.

Bizarrement, il n'y a qu'un certain nombre d'Algériens, trop revanchards pour concéder un quelconque bravo représentant "la dictature, l'islam et le monde arabe", pour grogner.

Pour ma part, la seule chose qui me chagrine, dans ce mauvais épilogue, c'est le départ annoncé au cœur même de la coupe du monde et avant la fin de son contrat de Vahid Halilodzic. Une sale habitude en terre africaine où les responsables des fédérations alliés, en professionnels de l'allégeance, à leurs dictateurs de gouvernants, limogent à une vitesse sidérante à chaque campagne continentale ou mondiale.

Il est vrai que Halilodzic, accablé par la presse et la pression insistante de Raouraoua, n'a pas montré d'empressement à renouveler son contrat mais comment pouvait-il prendre la décision, sachant que son successeur, Christian Gourcuff, avait été embarqué dans les bagages de la fédération au moment du départ au Brésil. Jamais une autre fédération au monde ne s'était permis un tel affront pour son sélectionneur à l'heure où il rentrait en conclave avec ses troupes avant d'aborder la plus prestigieuse des compétitions de football de la planète.

La plupart des équipes qualifiées aux quarts de finale de cette coupe du monde sont passées par le chas d'une aiguille. Ça ne fait que renforcer notre rage d'être passés si près d'un miracle.

D'aucuns pensent que si nous avions battu l'Allemagne nous aurions pu prétendre, la folie en sport est un atout, au sacre final.

Ce que doivent espérer, demander les Algériens, désormais, c'est de ne pas dilapider l'héritage de Vahid et d'aller enfin chercher cette coupe d'Afrique que nous avons gagnée qu'une seule fois.

C'était il y a vingt-quatre ans et elle s'était jouée chez nous. Ce qui diminue un peu du mérite de l'avoir gagnée.

Je rêve de futures grandes victoires qui feront ressortir la bannière nationale dans les rues de France et qui provoqueront de nouvelles crises d'hystérie aux Le Pen, Estrosi et autre Guéant, à tous ceux qui cinquante-deux après n'ont pas encore digéré l'indépendance de l'Algérie.

Sans rancune aucune, je m'apprête avec des milliers d'Algériens de France à fêter les futures victoires des Bleus en attendant d'autres moments d'extase en vert.

Meziane Ourad

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Commentaires (5) | Réagir ?

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klouzazna klouzazna

C'est le moment de fêter les FUTURES VICTOIRES des blues !!! pour incarnera à merveille l'intitulé de la présente contribution (légérement retouchée)

"La France innove: elle fête avec fracas une défaite"

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klouzazna klouzazna

C'est l'hopital qui se fout de la charité !!!!

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