Encore 42 ans de pétrole, et après ?

Encore 42 ans de pétrole, et après ?
Il y a quelques années, Bouteflika annonçait péremptoire à Hassi Messaoud que l'Algérie ne disposait encore que de dix ou quinze ans de réserves en matière de pétrole. Avant-hier, l'analyste et professeur à l'Institut français du pétrole (IFP) Jean-Pierre Farennec a déclaré lui que notre pays disposerait encore de quarante-deux années de réserves. La controverse sur le niveau des réserves en pétrole de l'Algérie n'est pas nouvelle. Depuis des décades, elle oppose les optimistes, qui envisagent encore un long avenir pétrolier pour le pays, et ceux pessimistes qui voient la fin d'un tel statut à brève échéance.

S'il est évident qu'il faut espérer que l'Algérie continue à disposer de réserves de pétrole le plus longtemps possible, là n'est pas l'important de la préoccupation nationale. La question qui se pose dans les deux perspectives, c'est celle de savoir si l'on se préparer pour l'après-pétrole. Quand Bouteflika avertissait le peuple que l'Algérie n'avait qu'une quinzaine d'années à vivre sur ses rentrées pétrolières, il lui avait signifié l'urgence de se mettre au travail, avec pour objectif de mettre à l'abri le pays des contrecoups de la fin de la rente pétrolière.

Force est de constater que rien de véritablement rassurant n'a été accompli pour nous sortir de la dépendance à l'égard de nos ressources pétrolières. Le pays n'a même pas atteint ce minimum dérisoire de deux milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures que nos dirigeants successifs se sont engagés à atteindre. Il continue toujours à financer son fonctionnement et ses approvisionnements par les seules rentrées financières de son or noir. Alors, qu'il nous reste dix ou quarante ans de pétrole ne change rien à la problématique nationale, si le pays doit rester tributaire de ses seules exportations pétrolières. Hors hydrocarbures, l'économie nationale est en panne. Des milliards de dollars sont injectés pour soi-disant en enclencher et soutenir la relance. S'il est vrai que de grandes réalisations d'infrastructures sont en train de voir le jour, le secteur productif et créateur de richesses de cette économie est lui toujours absolument anémique, en attente d'une stratégie globale qui le boosterait. Jamais comme depuis quelques années, l'Algérie n'a disposé d'autant de ressources et d'atouts pour s'engager dans la voie d'un développement durable.

Il lui manque précisément une vision d'ensemble que les exécutifs dirigeants n'arrivent pas à concevoir, bloqués qu'ils sont sur des préférences de choix économiques contradictoires. Situation qui est à l'origine du «surplace» auquel est condamnée la sphère économique, et du fait que le pays s'enfonce dans le marasme à ce niveau et celui du social, alors qu'il bénéficie d'une richesse financière sans précédent.

L'après-pétrole, tout le monde en parle effectivement et le redoute alors qu'il a déjà commencé, comme le montre l'effervescence sociale avec les explosions d'émeutes citoyennes qui se produisent avec récurrence à travers le pays. Que serait-ce alors quand la rente pétrolière sera vraiment tarie ?

Par : Kharroubi Habib ( QO)

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Commentaires (7) | Réagir ?

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mounir

ahhhhh, il est ou ce jour ou on verra nos ressources petrolieres taries, le jour ou nos begarras au pouvoir se leveront le matin et n'auront que ce qu'il leur reste de meninges à solliciter pour tenter de trouver une solution à ce pays qu'ils n'ont pas trouvé quand le petrol était à 128 dollars avec une loi de finance à 19, et pourtant ils leur restait en faisant une simple soustraction 107 dollars par baril à raison de 1, 5 millions de barils jours (faites vos calculs), remplissez vous les poches et nous on cri notre douleur sur ce forum. ce pays est voué à la desintegration.

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Walid Sdak

Et si on essayait, pour s’amuser, de vivre sans pétrole dès maintenant. Ça existe des pays sans pétrole et qui s’en sortent très bien. N’allons pas loin, juste à côté la Tunisie. Qu’elle honte pour l’esprit rentier, les bras cassés, les parasites et les corrompus ! Avec 100 milliards de $, on n’arrive pas à décoller, pfff.

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