Et si l’Algérie gagnait la coupe du monde ?

Madani Mezrag, le chef terroriste aux mains tachées de sang, reçut en grande pompe par Ouyahia.
Madani Mezrag, le chef terroriste aux mains tachées de sang, reçut en grande pompe par Ouyahia.

Au début on croyait que cette équipe dite nationale au pedigree traficoté allait, comme d’habitude, vers l’élimination dès le premier tour. Mea-culpa. On se demande même si le miracle bouteflikien n’est pas en train d’opérer à la manière du 4e sacre pour que le rêve aille jusqu’au bout : la Coupe !

Qui parmi les mauvaises langues, les jaloux, les frustrés, les harkis, les rabat-joies continue à radoter sur l’incapacité physique et mentale du Président ? Personne, piteusement, tout ce beau monde a fini par raser les murs comme le voleur de Saïd Mekbel coincé dans le couloir de l’incertitude, de la dépendance génétique : la grâce ou la guillotine. Que fera Bouteflika- le pétrole Bouteflika- la paix Bouteflika-la Mosquée et maintenant, l’apothéose, Bouteflika-la Coupe ? À vouloir tout faire avec un seul cerveau, la Sphinx a résolu le problème en aspirant la cervelle d’environ 40 millions d’êtres humains. Apparemment c’est un gâchis, Bliss a remplacé l’addition par la division : on importe pratiquement tout et on exporte pratiquement que du pétrole et du gaz. Qu’importe, c’est magique le hara-kiri sous les feux d’artifice. Des footballeurs graissés pour nous divertir à en crever, le tapis rouge pour les islamistes fisistes et surtout la traitrise des démocrates qui se sont débarrassés même du "devoir de mémoire" vis-à-vis de ceux qui se sont fait égorger pour qu’ils puissent eux exister, du papy le pied dans la tombe au bébé au fond de son berceau. Il a fallu que le silence soit brisé par une jeunesse qui ne ressemble à aucune autre, à défaut d’envahir la rue pour demander la démocratie, le droit à vivre simplement, préfère sortir de son hibernation à l’heure de la FIFA surfant sur le gazon des stades qui n’attirent même plus les Brésiliens.

Les médias étrangers d’habitude conciliants, méprisants, s’étonnent des débordements, de la violence notamment en France des supporters des Verts. Toujours taper du même côté sans résultat, n’est-il pas temps de changer, de se dire pour une fois que si l’Algérie est un asile de fous, le malade à craindre n’est-il pas le toubib qui dirige l’institution ? Tout est inversé, rien n’est à sa place ni nos joies ni nos souffrances. Sadiquement, on pleure quand on devrait rire et on rit quand on devrait pleurer. C’est pour cela que dans cette anomalie le seul mot vénéré : Normal ! Normale, cette facilité avec laquelle la masse juvénile se transforme en pâte à modeler tout en ignorant les problèmes dont souffre la minorité de Facebook et Barakat : le chômage, le logement, le droit à une vie décente, à la liberté de choisir ses élus, jouir de droits civils, du droit tout court d’être comme l’affirme le blabla de la télé. Cette foule qui fait exploser son trop-plein de bonheur face aux caméras du monde entier où était-elle au moment du Printemps arabe ? C’est vrai, le Pouvoir l’a déjà dit et nous ne l’avons pas cru : le Printemps algérien a déjà eu lieu en octobre 1988. Il ne nous reste que la Coupe à ravir au Brésil pour jouir des cimes. Mais l’excessif fait peur. Talleyrand disait que tout ce qui est excessif est nul, néfaste d’après notre fragilité. La rose des sables éclate sous la différence de températures. La décennie noire nous a appris qu’il suffit d’une friction autour d’un fauteuil pour que l’espoir vire au désespoir. Vulnérables, les cellules en pleine croissance et l’éducation basée sur le top ou rien : la meilleure race, les saints califes, les sublimes martyrs, la plus grande religion, les affolantes houris etc. Comment éviter le traumatisme du réveil au fond d’un caniveau ? Les enfants pardonnent plus facilement les coups que les mensonges aux adultes.

Une équipe nationale faite de joueurs nés et formés à l'étranger.

Que peuvent espérer les 2/3 des Algériens de moins de 25 ans d’une Coupe qui ne se laissera caresser que par ceux qui occupent de facto le premier rang. Tous les autres, dès l’extinction des projecteurs, retrouveront leur quotidien. Bon débarras ! C’est le père qui martyrise sa progéniture au point qu’elle devienne irrécupérable, un danger pour tous. Au lieu de sermonner le coupable, les voisins comptent sur lui pour durcir son fouet allant jusqu’à le féliciter, l’aider financièrement, le couvrir d’éloges pour que perdure la quiétude du quartier. Certes faire planer des adolescents désœuvrés formatés à l’école du néo-FLN ne présente de risque que là où ils végètent. La police et l’armée n’ont de national que le nom, elles sont formées équipées et payées pour veiller aux portes de la Cité interdite, point barré au rouge. Les témoins sont encore en vie, personne n’est venu sauver la populace algérienne du terrorisme et les massacres ont duré ce que dure une guerre civile classique : au maximum 10 ans. Heureusement, le sang des parias ne coule pas en source cristalline, le génocide a aussi pour nerf l’argent. Battre la Corée du Sud avec un ballon c’est autre chose que de la battre économiquement. La Corée a d’autres objectifs, il suffit au Coréen de savoir d’où il vient et où il va, il lui suffit de faire son segment sur le Chemin porteur, mais l’Algérien se réveille chaque matin dans la solitude, l’inquiétude du rejeton mis au monde par une mère porteuse et dédaigné par tous les parents adoptifs. C’est pourquoi ces jeunes deviennent quasiment fous quand les Verts marquent un but, il faut qu’ils hurlent comme des damnés échappés du bagne pour un no man’s land. L’actualité démontre de jour en jour que faire partie de gré ou de force d’un monde arabo-musulman n’incite pas à l’équilibre des neurones. On s’est débarrassé de la psychanalyse dans nos universités à la Djouha. Djouha qui éteint la lumière pour terminer son assiette évitant ainsi la vue des mouches et des cafards qui y pataugent risquant de lui couper l’appétit. Le roi-ballon a permis aux fans de devenir les seigneurs de la rue avec pour une fois la complicité des uniformes.

C’est curieux de constater que plus il y a d’écoles plus il y a d’idiots ; plus il y a de mosquées plus il y a de terroristes. Il ne nous reste plus qu’à espérer en la sagesse de ces fêtards convaincus que leur salut réside dans le trajet du ballon jusqu’au filet de l’adversaire. Hélas, les lendemains qui chantent ne sont réservés qu’à leurs idoles qui désormais sont assurées d’un avenir de millionnaires en devises fortes. Plus on est payé plus on aime l’Algérie plus on enterre les supporters dès que l’arbitre siffle la fin du jeu. «Le football est un sport canaille» a dit un philosophe français et s’il est en plus manié par des canailles ? Après l’argent dépensé pour le 4e mandat combien pour le Mondial 2014 afin de leurrer les gueux des cités là où une mère touchée par le cancer n’a aucune chance d’y échapper où le père à 50 ans possède le cœur d’un centenaire où le fils adolescent est dans la rue à vendre des galettes ou des cacahouètes si ce n’est pire tandis que l’ainé malgré des décennies à bosser sur les «constantes» ne pense qu’à les fuir vers la mer ou le maquis sans parler de l’enfer des filles qui encaissent de tous les côtés. Il ne reste plus qu’à remercier l’Unique pour le spectacle même si elle a torpillé le numérique pour rafler la mise et inonder de sa pub les kidnappés débiles que nous sommes devenus, remercier les chaînes sportives allemandes de la part des inconditionnels de la parabole no arabe. Si l’Algérie gagnait la Coupe, on avalerait la couleuvre métamorphosée en typhon plus facilement que du beurre anti- cholestérol. Le gaz de schiste aux 4 coins cardinaux, les chouyoukhs du FIS à la Régence d’Alger, les émirs du GIA à la tête des wilayas, un Aqmi aux Affaires étrangères, un Belkhadem Premier ministre ou carrément Raïs. L’énergumène est plus diplomate plus caméléon qu’un Saadani qu’on verrait bien aux Finances ou à la Justice pourquoi pas à La Haye, nos politiciens sont très appréciés par l’étranger pour les missions "impossibles".

Pour arracher les crocs à la Cour internationale, le «touche pas à mon pote» des dictateurs africains s’est montré bien efficace. Le bonhomme profitera pour laver sa réputation et celle de son compère Chakib et puisqu’on y est pourquoi ne pas remettre ce cerveau du siphonage aux Hydrocarbures. L’avantage d’un homme riche c’est les économies à faire en remplissant son compte à moitié plein. Malgré ces élucubrations, tout est possible en Algérie. Grâce au génie nippon, les leaders du FIS ont bien réussi à convaincre des sympathisants bardés de diplômes universitaires que pour leur victoire, ils peuvent compter sur Allah signant le ciel de Son nom. Si on gagnait La Coupe, elle nous serait offerte en cadeau divin juste après le Livre. Les ingrats, les éternels trouble-fêtes, les boudeurs en plein paradis feront bien de rejoindre le troupeau, faire leur valise ou trépasser fissa. Ainsi va l’Algérie empêtrée dans ses «viva» parce que la vraie vie n’y est plus. Bouteflika est toujours en fauteuil sinon, on le pense bien, tous les médias d’ici et d’ailleurs nous le montreraient 24h sur 24h ne ratant aucun marathon international aucune tribune même perchée au-dessus du Grand Canyon. Notre vie tourne autour de quoi qui n’est pas le foot le carême la canicule le prêche de l’imam la dernière fatwa-show, la fitna au sein du FLN, la fitna au sein du monde arabe allumée par la main des étrangers des mécréants des extraterrestres sans oublier les mauvais esprits ?

Mimi Massiva

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Commentaires (9) | Réagir ?

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tahar foli

merci pour l'iformation

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Khalida targui

ils ne vont pas à la coupe, hamdoullilah les supporters vont se calmer chaoui, hchouma grave quand ils sifflent les joueurs de l'autre equipe et la casse en France, pourquoi bark les Algeriens font ça, mashourine ya latif, bravo pour l'image merci Le Matin, aujourdhui sur El Watan, on dit maintenant on n'a pas le droit d'aller sur la tombe de Boudiaf, au fait qui a tué notre cher President, qui va lancer des youyous si on l'oublie ? pourquoi notre houkouma a peur de Boudiaf ?

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