Mondial : la nuit folle des supporteurs algériens en France

La fête a été gâchée par des supporteurs algériens qui ont brûlé des voitures et s'en sont pris aux forces de l'ordre
La fête a été gâchée par des supporteurs algériens qui ont brûlé des voitures et s'en sont pris aux forces de l'ordre

La qualification historique de l'équipe d'Algérie en 8e de finale du mondial a été fêtée toute la nuit en France. Quelques incidents ont été signalés.

De nombreux dérapages ont terni la fête de qualification aux huitièmes de finale de coupe du monde. Des milliers de supporteurs de l'Algérie ont célébré en France dans la nuit de jeudi à vendredi la qualification de l'équipe nationale algérienne en 8e de finale de la Coupe du monde du football, la fête étant parfois ternie par quelques incidents. À Paris, plusieurs centaines de supporteurs ont convergé dans la nuit vers les Champs-Elysées, sous la surveillance d'un impressionnant dispositif de sécurité, a constaté un journaliste de l'AFP.

Vers 2 h 30, au son des tam-tams, des klaxons et des "Vive l'Algérie", les supporteurs, pour la plupart enveloppés dans le drapeau algérien, fêtaient la victoire de leur équipe sur les trottoirs, au volant de leur voiture ou encore en plein milieu de la route, ralentissant le trafic autour de la place de l'Étoile. Des dizaines de supporteurs ont jeté des projectiles à plusieurs reprises sur des CRS qui stationnaient au milieu de la place, lesquels ont riposté en les poursuivant sur plusieurs dizaines de mètres et en faisant usage de gaz lacrymogène.

Feux de Bengale

Un peu plus tôt dans la soirée, aux alentours de 0 h 45, des centaines de personnes étaient - à la lueur de feux de Bengale et aux sons des sifflets - aux abords du métro Barbès, quartier nord de la capitale où se concentre une partie de la communauté algérienne. "C'est un moment immense, historique pour le peuple algérien, c'est comme une deuxième indépendance", s'enthousiasmait Sofiane Abbas, en France depuis près de quarante ans et coiffé d'un chapeau aux couleurs de son pays natal.

L'équipe nationale algérienne a enfin concrétisé jeudi au Brésil son rêve d'accéder pour la première fois aux huitièmes de finale d'une Coupe du monde de football en arrachant le nul contre la Russie (1-1). À Lyon, la fête avait bien commencé au coup de sifflet final. La foule, souvent jeune et en famille, s'est rassemblée sur une place du quartier populaire de la Guillotière, dans le centre-ville, où un feu d'artifice était improvisé. Le flux s'est ensuite déplacé vers la place Bellecour, de l'autre côté du Rhône, au milieu des klaxons, des cris de joie, des drapeaux et des pétards.

Gaz lacrymogène

Les festivités restaient cependant très encadrées par les policiers et gendarmes mobilisés en nombre pour la soirée (plus de 450 au total dans l'agglomération), qui usaient de gaz lacrymogènes et d'une lance à eau pour contenir la foule dans un certain périmètre et leur interdire l'accès aux artères commerçantes de la presqu'île, que survolait un hélicoptère. Des supporteurs se sont également rassemblés en banlieue à Vaulx-en-Velin et Saint-Priest, où les forces de l'ordre ont aussi procédé à des tirs de gaz lacrymogène en réplique à des jets de projectiles. Au total, sur l'agglomération lyonnaise, une trentaine de véhicules et plusieurs dizaines de poubelles ont été incendiés, selon une source policière. Trois ou quatre interpellations ont eu lieu.

À Marseille, des incidents ont éclaté dans le centre-ville entre forces de l'ordre et supporteurs, a constaté l'AFP. Ils se sont produits autour du Vieux-Port après 1 heure, lorsque deux motards de la police ont été pris à partie et caillassés par des supporteurs, selon la police. Les forces de l'ordre ont alors chargé pour disperser les groupes de supporteurs, usant de gaz lacrymogène. Aucun blessé n'a été signalé et plusieurs interpellations ont eu lieu, toujours de source policière.

Ces dérapages se sont produits alors que la plupart des 3 000 à 5 000 supporteurs qui avaient envahi dans une ambiance festive et sans incident le Vieux-Port après la qualification historique des "Fennecs" étaient rentrés chez eux. Seuls quelques petits groupes mobiles étaient alors encore présents tandis que quelque 300 policiers avaient été mobilisés pour cette soirée. Dans le département du Nord, à 2 heures, au moins 16 véhicules brûlés ont été recensés, dont 7 à Roubaix, selon une source policière. Mais dans les heures suivant le coup de sifflet final, l'attitude des supporteurs algériens descendus dans la rue était plutôt festive, à Lille comme à Roubai.

Avec AFP

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