Abdelaziz Bouteflika a besoin du FIS

Le pouvoir instrumentalise toujours le FIS pour ses besoins.
Le pouvoir instrumentalise toujours le FIS pour ses besoins.

Les dictatures déguisées comme celle d’Abdelaziz Bouteflika sont les preuves quotidiennes que le pouvoir absolu corrompt absolument.

Tout chef d’État qui ne répond qu’à un petit groupe de personnes finit par gérer son pays pour celui-ci. C’est ce que montre actuellement le gouvernement algérien qui a décidé de ressortir l’épouvantail de l’islamisme extrémiste qu’il a utilisé dans les années 90. Apeuré par l’élan démocratique qui monte en Algérie, le chat Bouteflika veut assurer sa quatrième vie en ressuscitant ses anciens ennemis. Pour la première fois depuis la "Décennie noire", le gouvernement parle publiquement aux dirigeants de l'ex-Front islamique du salut et même à ceux de sa branche armée. Cette stratégie a pour objectif de déplacer sur le terrain de la sécurité une lutte pour la légitimité que le pouvoir sait perdue.

Le fait que le ministre d'État, directeur de cabinet à la présidence de la République, Ahmed Ouyahia ait donné une voix au FIS pendant la consultation sur le projet de révision de la constitution est révélateur. Rappeler sur la scène politique algérienne les islamistes radicaux montre qu’Abdelaziz Bouteflika est aux abois. Le retour du FIS se veut un avertissement aux démocrates qui volent la foudre du dictateur et le ridiculisent auprès des vraies démocraties. La lutte contre les islamistes extrémistes est ce qui l’a rendu indispensable à l’Algérie. Il a donc décidé de laisser ses anciens ennemis contrôler ceux qui croient à la démocratie et lui font si peur. Le conseil constitutionnel n’est qu’une marionnette qui servira a donner des armes au FIS.

Les étudiants de la faculté de droit d'Alger ne sont pas dupes. Ils ont compris que les personnes qui réclament de la démocratie en Algérie sont les vraies cibles de tout ce stratagème. Ces démocrates qui contestent la duperie du quatrième mandat sont tout près de trouver ce qu’a fait Abdelaziz Bouteflika de la majeure partie des 700 milliards de dollars US d'investissements en Algérie ces 15 dernières années. Il y aura plusieurs victimes des actions que pose actuellement le pouvoir algérien. En plus des personnes qui veulent un minimum de démocratie en Algérie, les croyants musulmans pacifiques en paieront aussi le prix. Ils seront tourmentés et montrés du doigt par toutes les factions de la société. Les uns diront qu'ils sont faibles et doivent reprendre le combat, les autres qu'ils cachent des criminels. Le retour du FIS ne se fera pas sans rappeler de pénibles souvenirs. Les traces de ce que ces fanatiques ont fait dans les années 90 sont encore visibles à Haouch Gros. Le souvenir du plus grand massacre collectif de 400 personnes à Bentalha en une seule nuit est toujours présent dans la mémoire de millions d’Algériens. Ils sont des milliers à avoir perdu leurs fils, maris et voisins. Avec la réactivation du FIS et l’aide que lui porte les services secrets algériens, non seulement les religieux risquent une fois de plus d’être discrédités par une poignée de religieux fous et d’amis du tirant, mais ils subiront personnellement la pression de ces monstres.

Michel Gourd

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Commentaires (15) | Réagir ?

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abdel ouchene

La pensée humaine dans le cadre et non un cadre, c'est la définition même d'un dénominateur commun.

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amazigh zouvaligh

Pour les démocrates, qui sont toujours les grands perdants de ce jeu, de cette bipolarisation Pouvoir illégitime mafieux, assassin et les islamistes ennemis déclarée du modernisme, de la démocratie et de toutes les libertés, pourquoi ne pas parler de la troisieme voie, celle des démocrates, ceux qui veulent arrimer le pays au monde civilisé, ceux qui se sont sacrifés toujours pour le pays qu'ils ont ont dans le coeur. Pourquoi imposer toujours ce choix destructeur, choisir entre la peste et le cholera?tous les deux tuent, n est ce pas?Ilo est temps que les algeriens comprennent que sans la démocratie les libertés, toutes les libertés, point de pays, point de développement, point de stabilité;le pays finira par disdparaitre en tant que nation et état!

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