Bresil 2014: tout commence de travers

Bresil 2014: tout commence de travers

La chronique quotidienne de Meziane Ourad sur le football et le fric, le football et la politique, le football et les Algériens, le football et le conditionnement des masses ou, parfois, sur le football tout court.

Pour des esprits comme le notre,les entourloupes peuvent sembler justes, bien placée, bienvenues. Ce qui s'est déroulé sur l'inachevé stade de Sao Paulo, en ce jour de coup d'envoi du mondial fausse tout. Il est d'abord hors de question comme le souhaiterait Platini de fermer les yeux sur la colère du peuple de cet incroyable pays. Un pays au peuple admirable mais qui va dormir, ce soir avec la honte d'avoir volé une victoire imméritée. Non,il n'y avait pas penalty, oui, le deuxième but des croates était valable..Le Bresil a, en fait gagné par deux buts à deux!
Qu'en penserait Zico que j'ai eu le plaisir de rencontrer à Guadalajara? qu'en penserait Socrates, Pelé ?
Le Bresil, aprés avoir dépensé huit milliards d'Euros pour construire douze stades, aprés avoir remporté cinq coupes du monde et quelques intercontinentales avait-il besoin d'un arbitre bidon pour rentrer avec
panache dans "son" mondial.
C'est mal parti, peuple du foot! Il ne faut plus accepter ces petits arrangements entre amis , pas plus qu'il ne faille donner caution à l'ânerie de Platini qui a osé suggérer aux cariocas de surseoir à leur révolte, un mois, le temps de trifouiller les résultats du mondial 2014, en attendant le lancement de la culotte que la FIFA avec
la complicité de Sarkozy et l'aval dudit président de l'UEFA, baissera ,en public dans la cour des émirs de Doha.
Loin de tous ces comptoirs d'épiciers, il y a le peuple, le vrai, celui qu'on couillonne au quotidien et qui n'aime pas la triche.
Un soir, justement, à Guadalajara, durant la coupe du monde de 1986, je me rends à l'hotel des brésiliens, pour le fun, pour le foot, pour le brésil tout simplement. Je m'attable avec un jeune homme qui, remarquant mon écharpe aux couleurs de l'Algérie me dit:"vous êtes algérien?" "Oui, d'Alger, plus précisément d'hussein-dey."
La suite est un roman , il monte à l'étage et revient avec son vieux père qui me demande d'emblée si je parle arabe ou kabyle. Pensez vous! Je lui en ai mis plein les oreilles. Le monsieur avait soixante-dix-huit ans, il s'est mis à pleurer et à me parler avec ce qui lui restait d'arabe dans la chair .Il s'agissait d'un
descendant kabyle des compagnons de l'émir abdelkader, exilé royal à Rio de Janeiro. Il était bijoutier. Il m'a laissé ses coordonnées et son autographe sur un billet de cent cruzeiros. Nous n'avions pas de feuilles blanches à portée de main...
La coupe du monde c'est  toujours l'occasion de faire la fête. Qu'en est-il du côté de Bassorah ou de Tikrit, où de hideux et inquiétants faux frères musulmans rejouent les conquêtes du prophète?
Au moment où le peuple des favélas a décidé de roter, est-il possible de faire semblant que le monde est en fête par la grâce du foot-ball, du business?
En attendant les prochains dés pipés, taisons nous et disons merde à nos représentants. A l'Algérie.
 
Meziane Ourad
Perdants ou gagnants, soyons avec eux!

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