Dr Younès Adli à Montréal : hommage, retrouvailles amazighes et espoir

Des militants kabyles de Montréal.
Des militants kabyles de Montréal.

C’est à l’hôtel le Gouverneur de Montréal qu’a eu lieu l’hommage rendu à M. Younes Adli, écrivain et chercheur en présence d’une trentaine de personnes dont deux Amazighs de Tunisie.

Les invités ont partagé un souper, mais aussi des moments d’échange avec l’invité d’honneur. Le débat a porté sur la pensée kabyle, les valeurs qui régissent la société kabyle, la place de la religion chez les Kabyles et surtout la perception qu’ils en faisaient. Selon M. Adli, Dieu a toujours pris le dessus sur le reste, car les Amazighs ne croient pas aux guides. C’est plutôt la sacralisation de la terre qui est autour de leurs valeurs et de leur mode de vie. Un homme sans terre est mort. Aussi, la question sur l’héritage dont sont privées les femmes kabyles a été posée par Karim Ighil. La réponse de M. Adli a été claire et encore une fois complètement liée à la terre. Celle-ci ne doit pas être occupée par un intrus par alliance. Cependant, la femme a tous ses droits chez ses parents. Elle a toujours sa place au cas où elle serait répudiée ou mal prise. Quant au projet de l’académie soulevé par Mouloud Damèche, M. Adli dira que les choses doivent se faire d’une façon pédagogique comme cela se passe partout dans le monde. Pour le moment, ce projet serait étouffé par la présidence et ce malgré que le conseil des ministres l’avait adopté.

Bref, cet homme est un sanctuaire d’analyse de ce qu’est la société amazighe en général et la société kabyle en particulier. Il invite, par ses réflexions tous ceux qui le lisent et l’écoutent à prendre conscience du trésor culturel vivant et millénaire qu'ils ont sous les yeux. Les présents et présentes ont vécu des moments émouvants lors de l’intervention de Nemri Nouri, un amazigh tunisien. Il avait la gorge nouée pendant son court discours. Les larmes avaient noyé ses yeux quand il a fait ses adieux à ses frères et sœurs kabyles qu’il a connus à Gatineau et à Montréal : ''J’ai passé des moments uniques avec vous. Vous êtes tous invités à venir nous voir en Tunisie», dira –t-il avant de partir à l’aéroport. La soirée-hommage a pris fin lorsque M. Kamel Serbouh, président du CAM (Centre Amazigh de Montréal) et Rachid At Ali Uqasi avaient remis une tablette en guise de cadeau à M. Younes Adli.

La semaine culturelle amazighe d'Ottawa-Gatineau a le grand mérite de rassembler les Amazighs d’Algérie, de Tunisie, de Libye et du Maroc. Cette rencontre a brisé le mur qui a séparé un grand peuple millénaire depuis des siècles. La cellule familiale a résisté à tous les vents et à toutes les tempêtes au point où les mêmes mots se disent partout dans la même langue et avec les mêmes émotions. Avec un travail pédagogique, un travail porteur et des rencontres multiples, les nuances et les écarts disparaîtront et les frères et sœurs se retrouveront enfin pour bâtir leur société et surtout rire, pleurer et rêver Tamazgha en tamazight.

De Montréal, D. Addar

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