Flambée du marché noir de l'euro en Algérie

Le square Port Saïd, une bourse parallèle
Le square Port Saïd, une bourse parallèle

Depuis quelques semaines, la monnaie unique a atteint des niveaux jamais égalés en Algérie. Tout le monde se demande quand s'arrêtera cette flambée.

Le square Port-Saïd est en ébullition depuis le début du printemps. Les cambistes ont la grise mine. "A combien l'euro ?" lance Hakim, un jeune étudiant qui prépare son inscription à Paris. "160 dinars pour 100 euros", répond un cambiste en manipulant les billets avec dextérité. 

Hakim fait la moue. "Mais pourquoi donc cette flambée ?". Le cambiste rétorque : "C'est curieux, pour la première fois l'euro est devenu rare, la demande est devenue importante que l'offre". La montée de l'euro remonte à février, explique un cambiste de la place Port Said. "En février il était 147 dinars pour un euro à l'achat, on a par la suite connu un manque flagrant de liquidités", souligne Rafik. Pourquoi cet état de fait ? Comment se fait-il que l'euro atteigne des proportions aussi importantes ? "Difficile d'avoir des explications sérieuses, mais ce que je sais c'est que malgré l'arrivée de l'été et la venue des émigrés, l'euro reste très cher", observe Rafik. "Le dinar est une monnaie de singe, on ne produit rien, pourquoi veux-tu qu'elle soit plus coté ?" tente un trentenaire.

Plusieurs pistes sont évoquées par ces cambistes au noir. Certains évoquent des investissements à l'étranger. "On parle de gens riches qui achètent sans compter ... par valises ils échangent des valises de dinars pour l'euro... qu'ils placent ailleurs à l'étranger", tente de justifier Malik. "En tout cas ce ne sont pas les importateurs qui sont derrière la montée de l'euro, assure-t-il. J'en connais qui se plaigne de cette situation". Une chose est certaine en tout cas : "Les émigrés seront contents et ce sont les Algériens qui comptent voyager qui vont payer les pots cassés", grimace un autre.

Un marché noir "officiel"

A quelques pas des nombreux cambistes de la place qui hèlent les éventuels clients, des policiers régulent la circulation sans qu'ils soient aucunement gêné par ce marché parallèle de la devise unique au monde. Il y a comme un silence tacite entre ces représentants de l'Etat et ces tenants d'une bourse au noir. "Ce marché noir de la devise est comme consubtantiel au pouvoir, il est symptomatique de son incapacité à gérer les affaires du pays dans la transparence", analyse un journaliste.

Yacine K.

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Commentaires (26) | Réagir ?

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fateh yagoubi

merci

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fateh yagoubi

merci bien

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