Un centre pour la société civile algérienne financé par l’UE et la France

Abdelaziz Bouteflika recevant Catherine Ashton, Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères, en novembre 2012.
Abdelaziz Bouteflika recevant Catherine Ashton, Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères, en novembre 2012.

Il a pour acronyme "CROSC", Centre de Ressources pour les Organisations de la Société Civile et est officiellement opérationnel depuis ce 19 mai 2014 en Algérie.

De Bruxelles : Lila Haddad

Ce centre initié par la France et l’UE viserait selon le chef de la délégation de l’Union européenne à Alger, à apporter de l’information, de la formation et de l’expertise pour les organisations de la société civile dans le but de les aider à mieux cibler leurs recherches de fonds pour financer leurs activités et développer leurs projets.

Mais ce que ne disent pas les initiateurs de ce centre, l’Union européenne et la France en l’occurrence, c’est qu’ils ne semblent pas tenir à leur dernier engagement qui est de dialoguer directement avec la société civile algérienne sans passer par les autorités. "…Difficile de faire sans les pions de Bouteflika infiltrés dans tous les mouvements associatifs..", nous confiera en substance un fonctionnaire du Service Européen pour l'Action extérieure à Bruxelles, qui a souhaité gardé l’anonymat.

Il convient de rappeler ici que les autorités algériennes, pour éloigner le spectre de la démocratie, ont toujours joué la carte de la sécurité. "La sécurité est la première des libertés et la société civile algérienne doit réaliser qu'un pays ne pourra jamais transiger avec le terrorisme", déclarera Bouteflika déjà en 2002 lors de son unique visite à la capitale européenne Bruxelles.

Le pouvoir algérien finira par ouvrir une brèche qui laissera passer une légère odeur de jasmin, ce qui va permettre à l’Union européenne d’enclencher dès 2012 un dialogue avec la société civile sous l’œil bienveillant des autorités algériennes au travers du CNES, Centre national économique et social, un instrument du pouvoir créé sur mesure pour dialoguer avec l’Europe en impliquant des représentants de la société civile sélectionnés par un grand soin. Ce centre semble manquer de crédibilité aux yeux de l’Union européenne qui juge qu’il est composé davantage d'experts étatiques que de représentants de la société civile.

Finalement, l’Algérie de Bouteflika aura raison puisque le CROSC qui est financé par l’Union européenne et la France pour une durée de trois ans s’est visiblement résigné à s’accommoder aux conditions imposées par les officiels algériens. Il activera avec la bénédiction de Fakhamatouhou et de son clan en attendant des jours meilleurs pour la société civile algérienne.

L.H.

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Commentaires (1) | Réagir ?

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klouzazna klouzazna

Il suffit d'ajouter le prefixe "ES" pour ça fasse ESCROSC !!!

Un pays qui jette l'argent par les fenêtres a t'il besoin d'une telle charité !!! pour accepter de jouer au TOUTOU garde-frontière d'une UE qui défend ses intérêts !!!