La famine menace la Somalie, des ONG tirent la sonnette d'alarme

Des petits Somaliens dans un hôpital.
Des petits Somaliens dans un hôpital.

Les trop rares pluies, un conflit militaire et le soutien économique insuffisant de la communauté internationale pourraient conduire à une grave famine en Somalie, ont prévenu mercredi des groupes d’aide humanitaire.

Le Comité de la sécurité alimentaire mondiale de l’ONU (CSA) affirme que 51 000 enfants souffrent de malnutrition et sont hautement à risque de mourir. Selon le CSA, la situation alimentaire pourrait empirer dans les mois à venir.

Une partie du problème réside dans le fait que la situation se perpétue depuis plusieurs années, soutiennent plus de 20 organismes dans une déclaration conjointe. Alors que le Congo, la Syrie, le Soudan du sud et la République centrafricaine ont défrayé les manchettes au cours des derniers mois, la Somalie est depuis longtemps connue comme une région où règnent la misère, la piraterie et la famine.

Cela ne devrait toutefois pas justifier de négliger les Somaliens, disent les groupes. Cette année, l’ONU a demandé 933 millions $ pour mener les opérations d’aide de 2014. Cette semaine, seulement 12 pour cent de ce montant avait été amassé.

Le cri du coeur lancé mercredi par les organismes survient alors que les souvenirs des quelque 260 000 morts de la famine de 2011 sont encore frais dans les mémoires. Les groupes d’aide, l’ONU et les gouvernements donateurs reconnaissent qu’ils n’ont pas réagi à temps aux signaux d’alarme.

Abdullahi Abdulle, un agriculteur de Bulo-Burte, dans la région somalienne du Hiran, croit qu’une sécheresse s’abattra incessamment sur le pays. «Nous avons eu quelques pluies, mais ce n’est pas suffisant pour faire pousser des récoltes. L’an dernier, c’était la même chose. On a besoin d’aide», a-t-il témoigné par téléphone.

Vers la fin du mois dernier, un groupe d’action contre la famine a sonné l’alarme, disant que les rares pluies allaient mener à des récoltes insuffisantes en juillet et en août. Des agriculteurs ont été vus abattre des veaux afin de réserver le fourrage aux animaux plus vieux. D’autres familles vendent des objets domestiques pour acheter de la nourriture.

S’ajoutant à la crise, des banques américaines et britanniques ont émis de nouveaux règlements faisant en sorte qu’il est plus difficile qu’avant pour la diaspora somalienne d’envoyer de l’argent à leur famille en Somalie. Les Somaliens vivant à l’étranger envoient 1,3 milliard $ US par année en Somalie, ce qui représenterait environ 40 pour cent des revenus de subsistance de la population.

A.P.

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