Le rapport qui interpelle BP et le Royaume-Uni sur des accords avec le régime algérien

Cameron en Algérie avec Bouteflika fin janvier 2013.
Cameron en Algérie avec Bouteflika fin janvier 2013.

Un nouveau rapport interpelle British Petroleum et le Royaume-Uni sur des accords de gaz et d’armement avec le régime algérien.

Le rapport estime que les politiques extérieures britanniques et européennes renforcent un régime répressif et corrompu, en donnant la priorité aux intérêts des entreprises des énergies fossiles et à la main mise sur le gaz algérien, au-dessus des droits humains et de la démocratie. "En Algérie, le désir de l’Union européenne de s’approprier de plus grandes réserves de gaz la conduit à approuver la réduction au silence et à l’exclusion d’un peuple. Les actions des ministres, des fonctionnaires et des membres de la Chambre des Lords britanniques montrent un dédain similaire pour les droits et les libertés en Algérie. Dans la quête du pétrole et du gaz, la politique énergétique extérieure sous le Parti Conservateur est devenue de plus en plus focalisée sur le mercantilisme des corporations et la fréquentation des généraux", observe dans un passage en conclusion de ce rapport cinglant.

L’association algérienne Algeria Solidarity Campaign (ASC), basée à Londres, et Platform, une association qui surveille l’industrie des hydrocarbures, ont conjointement publié un nouveau rapport qui accuse BP et le Royaume Uni "d’accaparement du gaz" et de collusion avec le régime répressif algérien, qui fait l’objet d’une critique internationale, mais aussi de la part de la société civile algérienne, sur ses abus des droits humains et sur l’étouffement des mouvements démocratiques depuis des décennies. La version française du rapport démontre comment :

  • la politique étrangère britannique envers l’Algérie a été façonnée par les intérêts des hydrocarbures et de l’armement.
  • le Royaume Uni poursuit une politique «d’accaparement du gaz» selon laquelle les approvisionnements en gaz sont acheminés vers le réseau britannique sans aucune considération des conséquences pour le peuple algérien.
  • Le Royaume Uni a élargi ses ventes d’armes au régime algérien, en dépit des abus des droits humains et de l’organisation d’élections frauduleuses par ce dernier.
  • BP est entrain d’intensifier ses relations avec le régime algérien.
  • Le Royaume Uni a fait du lobbying pour obtenir de meilleures conditions contractuelles pour les compagnies britanniques malgré les scandales majeurs de corruption en Algérie.

Hamza Hamouchene, l’auteur du rapport et président d’Algeria Solidarity Campaign (ASC) a déclaré : "Le régime algérien, manquant de légitimité populaire et démocratique, cherche à approfondir ses relations avec les capitales occidentales telle que Londres. On a vu William Hague, Ministre des Affaires Etrangères britannique, féliciter le Président Bouteflika pour sa réélection dans une présidentielle digne d’une mascarade. L’establishment britannique donne la priorité aux intérêts de ses industries des hydrocarbures et de l’armement au détriment des mouvements démocratiques en Algérie. Le gouvernement britannique aurait du apprendre ses leçons des révoltes arabes".

Kevin Smith de Platform a ajouté : "La ruée du Royaume Uni vers le gaz n’est pas seulement un désastre climatique mais aussi un soutien actif aux dictatures répressives comme l’Algérie. La politique étrangère du Royaume Uni semble presque entièrement guidée par l’agenda de sécuriser l’accès aux hydrocarbures polluants à l’étranger, tout en ignorant les abus des droits humains d’un régime avec lequel on est disposé à faire du business."

Les élections en Algérie

L’UE et le Royaume-Uni ont toujours appuyé le régime algérien, faisant l’éloge de ses élections soi-disant «démocratiques» qui sont largement considérées comme frauduleuses, qui manquent de transparence, et qui se déroulent dans un contexte d’intimidation généralisée. Les élections législatives de 2012 ont été condamnées par la Commission Nationale de la Surveillance des Élections Législatives comme étant «entachées de multiples violations et excès», «tout à fait illégales» et «frauduleuses».

Les dernières élections présidentielles d’Avril 2014 ne sont pas une exception et ont démontré comment le régime algérien utilise ces élections pour se maintenir au pouvoir quitte a reconduire un président très âgé et réduit physiquement au dépens des aspirations démocratiques des Algériens.

L’Algérie et les exportions de gaz

L’Algérie possède la plus grande réserve prouvée et confirmée de gaz naturel en Afrique. Elle a été identifiée comme un marché prioritaire dans la politique de sécurité énergétique du département britannique de l’énergie et du changement climatique (DECC).

L’Union européenne (UE) considère l’Algérie comme un partenaire stratégique à cause de ses ressources de gaz et de pétrole. 38% de la production pétrolière algérienne est destinée au marché européen, mais l’interdépendance majeure réside dans le gaz. L’Algérie est la troisième plus importante source d’importation de gaz de l’UE, représentant 14% des importations et 10% de la consommation totale.

Les entreprises britanniques dans le secteur des hydrocarbures en Algérie

Les plus importantes entreprises pétrolières britanniques présentes en Algérie sont: BP est l’un des plus grands investisseurs étrangers en Algérie. Partenaire dans une “joint-venture” (JV) avec l’entreprise norvégienne Statoil, ainsi que la société nationale des hydrocarbures Sonatrach, elle a construit deux des plus grands champs gaziers dans le pays : In Salah et In Amenas.

BG Group: est active en Algérie depuis 2006 et détient 65% des parts du permit d’exploitation de Hassi Ba Hamou (HBH) au centre de l’Algérie, tout en étant aussi son operateur. Le groupe détient aussi 49% du permit d’exploitation du champ de Guern El Guessa (GEG), tout en étant aussi son operateur.

BHP Billiton détient 45% dans deux projets: un champ pétrolier dans le basin de Berkine, qui est mis en service par une JV SONATRACH-ENI, ainsi que le champ gazier d’OHANET, mis en service conjointement avec la Sonatrach. Shell a commencé ses opérations en Algérie en 1928, en fournissant du carburant ainsi que des lubrifiants aux industries de l’automobile et de l’aviation. Aujourd’hui, Shell évolue essentiellement dans le domaine du forage on-shore et la commercialisation de lubrifiants aux particuliers ainsi qu’aux industriels. Shell Global Solutions est aussi active en Algérie. En 2012, l’Algérie a annoncé la signature d’accords d’exploration avec Exxon et Shell concernant le gaz de schiste.

Ventes d’Armes par le Royaume-Uni à l’Algérie

Depuis quelques années, le Royaume-Uni est très intéressé par la vente d’armement à l’Algérie. Celle-ci fut considérée comme un “marché prioritaire” en 2010/11 par la Defence and Security Organisation (DSO), qui est la branche Défense et Sécurité du UK Trade and Investment (organisme britannique publique en charge de la promotion du commerce international).

Des 303 million octroyés entre 2008 et juin 2013 en terme de licences d’exportation envers l’Algérie, £290 millions été classés comme “militaire”, selon des enquêtes menées par l’association Campaign Against Arms Trade (CAAT). L’armement approuvé pour la vente à l’Algérie été sous les catégories Listes Militaires 4 et 10 (ML4 et ML10) qui couvrent "armes légères", "grenades", "bombes" et "missiles" –ainsi que "avions, hélicoptères et drones".

In http://platformlondon.org/wp-content/uploads/2014/04/Algeria_Briefing_French_WEB.pdf

Vous pouvez lire notre rapport sur: Le Renforcement Des Dictatures – Accaparement du gaz par le Royaume-Uni et les violations des droits humains en Algérie

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Commentaires (3) | Réagir ?

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ghiles amazigh

Tout ce sait hélas mais que peut faire l'Algérien on sait bien que les révolutions classiques type sortir dans la rue et crier la démocratie ne fonctionne plus c'est même très dangereux. Les force de la répressions sont armé jusqu'au dents et hésitent pas à sacrifier quelques milliers de résistants pour rétablir 'ordre cet ordre dictés par les capitales occidentales aux dirigeants algériens dans le seul but et de préserver les intérêts des multi nationale le président de l'entreprise algérienne est convoqué devant le dirigeants occidentaux au val de race pour le reconduire à la tète de l'affaire même malade. Il trouve que le maintien du statut quo dans cette zone est la seule manière de préserver leur contrats juteux. On voit bien qu'il ne reste de la démocratie que le nom. Aucun pays arabe n'et épargné tout est sous contrôle. C'est tellement sous contrôle qu'on passe à la vitesse supérieure contrôle du monde musulman. Turquie Iran Pakistan Afghanistan. Avec la crise financière boursière mondiale et la coure vers la sécurité énergétique le déclin de l'union européenne face à la chine et aux USA Il n'est laissé aucune chance à l'algérien de profiter de la prospérité financière de son pays tandis qu'en France vous devez justifier du moindre euro qui arrive dans votre compte Saidani du FLN a déposé 300 millions d'euros dans un compte en France sans avoir à justifier de sa provenance. Un voleur à la tète du FRONT DE LIBERTION NATIONAL CE PARTI CREER PAR DES HEROS QUI ONT COMBATU ET VINCU LA FRANCE est maintenant dirigé par un voyou qui a quémandé un certificat de résidence a Pier les caisses de l'état pour s'offrir une belle retraite en France. ça est le scandale qui s'immobilise à lui seul l'insulte de l'Algérie et de nos martyrs.

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sarah sadim

Ahurissant l'état de décripitude politique et le marcantilisme primaire à court terme, que caractérisent La Grande Bretagne de Cameron, les USA d'Obama et la France de Hollande. Jamais dans l'histoire contemporaine de ces trois grandes puissances occidentales, l'immoralité pour ne pas dire l'amoralité (avec un a privatif, c'est à dire sans moralité) eu atteint un tel seuil. Dirigés par de pleutres dirigeants, ces trois puissances vont connaitre un recul important à moyen terme de leur poids stratégiques (face aux BRIC et surtout la Chine et la russie) et politiques, s'ils persistent dans leur vues étriquées à cour terme basés sur des intérets conjoncturels commerciaux et conjecturels avec les pouvoirs déclassés en place avec non seulement l'algérie mais pratiquement avec le monde arabe et africain dans leur globalité.

Alors s'étonner de la vue bornée et à terme de la Grande bretagne (qui se rabat souvent sur les fausses analyses francaises actuelles), ou, signaler que ces puissances consacrent gravement leur futur stratégique avec les peuples et nations, pour le moment asservies par des régimes sans assise et fortement corrompus comme celui de A Bouteflika en Algérie: Est une vérité amere certes, une véritable "lapalissade" qui ménera directement à une "Glissade"DANGEREUSE POUR CES TROIS PRINCIPALES PUISSANCES, QUE MALHEUREUSEMENT des dirigeants "Nains" dans leurs pensées, et trés cupides souvent pour des intérets croisés économiques avec les pires "Capitalistes" (au sens propres du terme économiquement dit) spéculateurs.

Alors quel devenir pour le nouvel ordre qui, en réalité plonge dans le désordre moral des puissances et leur désarroi économique actuel?

Attention de graves secoussent vont se produire, en algérie aussi et certainement, qui surprendront ces Obama, Cameron et Hollande, vivement que ces puissances changent leur gouvernail. Plus grave l'amateurisme et les surrenchéres déplacés dans le conflit Ukrainien risque fortement des dégats collatéraux importants à l'échelle internationale, car la Russie de Poutine n'est ni la Lybie, ni la Syrie et encore moins l'algérie actuelle, des "Ressenblants à des états".

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