Poursuites judiciaires contre Amar Saadani, SG du FLN et autres responsables algériens

Amar Saadani.
Amar Saadani.

Dans ce communiqué, Mohamed Sifaoui explique pourquoi, avec d'autres journalistes, acteurs de la société civile et des intellectuels, décidé d'engager des poursuites judiciaires contre Amar Saadani, Secrétaire Général du Front de libération nationale (FLN) et autres responsables algériens exerçant ou ayant exercé au sein du régime algérien : Amara Benyounès, Amar Ghoul, Chakib Khellil, Chérif Rahmani ; un officier militaire, le Général Bachir Tartag et un responsable politique Amar Saadani, Secrétaire Général du Front de libération nationale (FLN) et ancien président de l’Assemblée algérienne.

En 2013, l’Algérie figurait à la 94e place dans le classement annuel de l’ONG Transparency International. L’association rappelait, dans son rapport annuel, que pour la 11e année consécutive, l’Algérie était classée parmi les pays les plus corrompus du monde. À titre d’exemple, dans le groupe des pays arabes, l’Algérie occupe la 10ème place (sur 18 pays notés), et en Afrique, elle est à la 24ème place (sur 54 pays).

Depuis plusieurs années, des journalistes et des observateurs qui traitent de l’actualité algérienne évoquent, en se basant sur des faits objectifs, la corruption généralisée qui caractérise ce pays.

De plus, régulièrement, de hautes personnalités politiques algériennes sont citées, par voie de presse, dans des affaires ayant éclaté pour certaines en Algérie et pour d’autres à l’étranger. Parmi elles, d’anciens ministres comme Chakib Khellil ou Abdelhamid Temmar et des ministres en exercice comme Amar Ghoul ou Amara Benyounès, pour ne citer qu’eux.

Aucune réelle volonté politique ne semble vouloir endiguer ce phénomène désastreux qui démoralise la société, démobilise les élites et entame la crédibilité de l’Algérie, de son économie et de son peuple. Devant la passivité de la justice algérienne dont l’action semble être systématiquement entravée par le pouvoir politique et devant l’impunité évidente dont bénéficient les caciques du régime, il ne reste plus qu’une solution : la saisine des instances et des juridictions internationales.

Après avoir mené plusieurs investigations journalistiques sur des affaires de corruption, d’affairisme, de passe-droits, de mauvaise gouvernance et de clientélisme qui mettent directement en cause de hauts responsables algériens, j’ai décidé, après mûre réflexion, qu’il fallait que j’agisse, non pas en tant que journaliste, mais en ma qualité de citoyen.

Par conséquent, pour me consacrer totalement à cette action, j’ai décidé de mettre entre parenthèses mes activités journalistiques et ce, durant une période de six mois.

J’ai demandé à des avocats d’étudier, sur la base d’une documentation que j’ai collectée, le cadre juridique permettant d’engager, devant les tribunaux français, des poursuites contre les ministres ou anciens ministres Amara Benyounès, Amar Ghoul, Chakib Khellil, Chérif Rahmani ; un officier militaire, le Général Bachir Tartag et un responsable politique Amar Saadani, Secrétaire Général du Front de libération nationale (FLN) et ancien président de l’Assemblée algérienne.

Ce n’est là qu’un début car je continue de travailler avec des journalistes, des acteurs de la société civile et des intellectuels qui souhaitent, pour l’instant, demeurer anonymes afin de compiler des documents qui serviront de preuves lors des différentes poursuites qui seront engagées.
J’ai également sollicité un certain nombre d’organisations internationales, spécialisées dans les questions de corruption, afin que des actions soient menées conjointement.

Il apparaît déjà que la Convention de l’OCDE sur la lutte contre la corruption considère la corruption d’agents publics étrangers comme une "infraction pénale". Ladite Convention définit l’agent public étranger comme étant "toute personne qui détient un mandat législatif, administratif ou judiciaire dans un pays étranger, qu’elle ait été nommée ou élue, toute personne exerçant une fonction publique pour un pays étranger, y compris pour une entreprise ou un organisme public et tout fonctionnaire ou agent d’une organisation internationale publique". Cette définition très large permet-elle ainsi des poursuites aussi bien contre des responsables civils que militaires qui se seraient rendus coupables de faits de corruption, de détournement ou de trafic d’influence. En droit français, l’incrimination de la corruption, longuement limitée au cadre national, a été étendue aux agents publics étrangers par la loi du 30 juin 2000. Ce cadre légal permet donc d’engager des poursuites en France contre des responsables étrangers susceptibles d’être mêlés à des malversations financières. 

La première action qui sera entamée au cours des quelques semaines à venir visera le Secrétaire Général du FLN, M. Amar Saadani qui, avec des indemnités mensuelles de 300.000 Dinars (2800 euros) se permet d’acquérir plusieurs biens en France, de scolariser trois de ses filles dans une école privée à Londres et d’avoir, en somme, le niveau de vie d’un richissime homme d’affaires.

Tout ceci au moment où l’on demande au peuple algérien d’accepter une université sinistrée, des hôpitaux transformés en mouroirs et d’autres privations et humiliations. 

J’ai décidé de me consacrer à ce combat citoyen, car je fais le constat que l’écrit et la dénonciation publique ne semblent pas suffire ni avoir raison de ceux qui affichent mépris et arrogance envers le peuple algérien et l’opinion internationale. Seule l’action judiciaire internationale et des magistrats libres et indépendants seraient à même de permettre la mise en place de nouvelles traditions citoyennes qui, je l’espère, pourront contribuer à faire œuvre pédagogique en direction de ceux qui, en Algérie, confondent servir la collectivité et se servir des deniers publics.
Par conséquent, aussi lourd et périlleux soit-il, je suis convaincu que ce combat doit être mené à son terme. Je crois qu’il est juste, nécessaire et opportun.

Par conséquent, j’appelle solennellement tous les Algériens révulsés par la corruption quasi-généralisée qui gangrène l’Algérie de se joindre à cette action et à la soutenir. À terme, l’objectif étant de créer un collectif qui devra assurer une vigilance contre la corruption et la délinquance financière qui détruit l’économie algérienne et hypothèque l’avenir de plusieurs générations.

Je demande à tous les Algériens et à tous les amis de l’Algérie épris de justice de me transmettre toutes les informations qu’ils seraient susceptibles de détenir sur des cas avérés de corruption ou de malversations mettant en cause des responsables politiques algériens qu’ils soient civils ou militaires. 

Mohamed Sifaoui

Contact Email : [email protected]

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Commentaires (11) | Réagir ?

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sarah sadim

cette deuxiéme contribution, car la premiere n'a pas été publiée, je souhaite poser la question à Mr Sifaoui:Pourquoi vous ne citez pas les autre militaires de bouteflika, ni son frere, ni bouteflika lui meme?

Vous citez juste un militaire bete noire du clan bouteflika, donc vous roulez pour qui Mr Sifaoui, doit on vous rappeller quand vous étiez patriote armé à Alger et que vous aviez tiré sur votre voisin (heureusement qu'il n'a pas été atteint) et les preuves effectives existent, ne seriez vous pas aussi "Poursuivable devant ces tribunaux conventionnés à l'OCDE"?

Et pourquoi vous ne citez pas Gaid Salah ni Hamel massacreur des kabyles et mozabites?

Vous roulez pour qui Mr Sifaoui, et bizarre votre tintamarre d'annonce s'effectue juste à la veille de la prestation de serment de votre Fakhamatouhou.

Vous voulez certainement jouer avec un feu qui risque de vous atteindre aussi rapidement, car vous avez bien tiré sur votre voisin avant votre fuite en france, et, puis meme France 24 ou TV5 ne vous recoivent plus sur leurs plateaux.

Pourquoi vous ne citez pas le général Toufik, ou encore les trois généraux barbouzes de la DGSSP de Bouteflika, ou au moins Yazid Zerhouni et son service parallelle du ministere de l'intérieur et ses barbouzeries criminelles en kabylie.

Allez chanter vos "chansons ailleurs" , il est bien le petit pactole qui vous a été remis, Meggueddem au fait il est ravi que vous rejoignez le clan de bouteflika, vous etes un autre indigne imposteur, pour une bataille perdue, car le monde évolue rapidement et c'est votre fakhamatouhou et vous mem qui serez bientot devant des juridictions internationnales sur de véritables plaintes de véritables victimes, Bye la fin approche pour tout ce beau monde si Sifaoui.

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sarah sadim

Il est temps de s'adresser à la justice internationnale, au vu de l'état corrompu et corrupteur de la justice algérienne. La meme remarque s'adresse également aux parlementaires, de véritables délinquants déguisés en marcenaires législatifs.

Souhaitons que l'exemple de Sifaoui à soutenir, puisqu'il faut bien que ces voleurs de Bouteflika rendent compte, il serait appréciable que d'autres initiatives surgissent, pour que Fakhamatouhou, ses freres et tous ses larbins : Soient pourchassés à travers le monde, judiciairement, permettant un jour le passage de Bouteflika devant la cour pénale internationale pour génocide contre les populations amazighes en algérie, et, surtout révéler les véritables commanditaires des assassinats de Mohammed Khemisti et Ahmed Medeghri avec le criminel Aboukharrouba med dit Houari Boumedienne.

L'histoire et les sales histoires rattrappent toujours leurs auteurs, et A Bouteflika en a participé à plusieurs saletés politiques et économiques. Seulement n'oublions pas leurs complicités étrangéres scandaleuses dont plus de 9O% se concentre en France et certains pays du Golfe Arabe, hummm plusieurs socialistes de hollande sentiront venir le vent.

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