Khenchela : manifestation pour le boycott des élections

Les Chaouis vent debout contre le pouvoir.
Les Chaouis vent debout contre le pouvoir.

La nouvelle placette Abbas-Laghrour de Khenchela, la même où Abdelmalek Sellal alors premier ministre, s’est fait chahuté par des jeunes en novembre dernier, a été aujourd’hui le théâtre d’un sit-in organisé par le mouvement Nasr-Awras Amoqran.

Une journée printanière, des grappes de jeunes investissent les lieux, quelques-uns déploient des banderoles en jaune et noir flanqués du Z berbère, sous le regard curieux des badauds endimanchés et celui anxieux des policiers en grand nombre qui quadrillent la placette mais qui restent à l’écart. La statue de Abbas Laghrour impassible domine la scène.

Dix heures et 10 minutes, les animateurs du mouvement Nasr-Awras Amoqran arrivent, un grand cercle se forme autour d’eux, les mots d’ordre du sit-in circulent parmi la foule, aussitôt un jeune sort un mégaphone et lance «Ya Sellal ya jaban, Achawi la youhan !» (Sellal tu es un lâche, on ne méprise pas le chaoui, ndlr), il enflamme la foule qui reprends son slogan.

Les Chaouis réclament la chute du système !

La foule formée de jeunes, venu de déférentes localités de la wilaya de Khenchela et d’Oum El Bouagui ne s’est pas attardée trop sur l’insulte de Sellal .Elle a repris des slogans plus politiques. 

Outre les slogans anti-quatrième mandat, les jeunes réclamaient le changement du système et le boycott des élections, «Achawi yourid isqat anidham ! (le Chaoui réclame la chute du système, ndlr), «clan d’Oujda dégage !», ou encore « Ichawyen n Lbarodh, machi n L’makrodh (Les Chaouis sont des hommes de baroud, et non pas des goinfreurs de makrout, ndlr) en référence aux propos de Abdelaziz Bouteflika lors d’un meeting à Oran en 2009.

La manifestation a connu comme l’accoutumée, la présence d’élément de la sécurité en civil. L’un d’eux qui filmait les manifestants n’a pas fait montre d’une grande discrétion parce qu’il été reconnu par un manifestant, ce qui l’a contraint à interrompre sa besogne et s’éloigner en grommelant.

Les manifestants ont fait plusieurs tours dans la grande place, sous des slogans hostiles au pouvoir. L’affluence d’autres personnes qui se sont jointes à la procession a quelque peu perturbé la marche de celle-ci. Les organisateurs dans la crainte que les choses leur échappent ont lu un communiqué sous la statue de Abbas Laghrour, où ils ont appelé encore une fois au boycott de la drôle de présidentielle, et ont réclamé le changement, avant de se disperser dans le calme aux environs de midi.

Par ailleurs, la ville de Biskra a connu un sit-in similaire ce matin au centre-ville. La capitale des Zibans s’est jointe à la caravane des protestataires contre les propos avilissants de Sellal à l’encontre des Chaouis. Une vingtaine de personnes munies de pancartes et de drapeaux berbères, se sont rassemblées devant la Maison de culture de Biskra, on peut lire sur l’une de leur pancartes «La Benyounas, La Sellal, Dzaïr fiha Rédjel» (Ni Benyounes, ni Sellal, il existe des hommes intègres en Algérie, ndlr).

Jugurtha Hanachi

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Massinissa Umerri

Gloire aux Martyrs, a Kateb Yacine, Mouloud Mammeri et a tous les Hommmes de ce pays.

La mascarade sera annule'e et une commission Independante verra le jour le 20 Avril.

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khelaf hellal

Une place magnifique, un nom magnifique, un appel magnifique, C'est le 1er Novembre 1954 qui tonne dans le ciel des Aurés ! Je vous entend à milles lieues et j'en fait écho à toute l'Algérie! Libérons notre patrie des convoitises et de la mainmise de nouveaux colons.