Le 17 avril 2014, Abdelaziz Bouteflika est réélu. Passez, muscade !

Le 17 avril 2014, Abdelaziz Bouteflika est réélu. Passez, muscade !

le 17 Avril prochain, je serai de ceux, nombreux parmi les 22880678 algériens inscrits sur les listes électorales, qui n’iront pas voter. Comme cette date va symboliser du cinéma, du mauvais cinéma, je m’efforcerai de revisiter des films assez parlants. en commençant par ceux de Kusturica, qui est quand-même un tantinet plus doué que le Djaffar Gacem de l’ENTV.

Underground, palme d’or au festival de Cannes de 1995. C’est en gros l’histoire de 2 gars qui profitent du chaos général régnant à Belgrade, pour se faire de l’argent, beaucoup d’argent. Et monter, monter jusqu’à devenir puissants parmi les puissants. Ce film a inspiré les adeptes de la chqara,à faire du trabendo en temps de guerre, à cultiver les réseaux souterrains, le mutisme et le lacis des complicités protéiformes. En filigrane, il y a cette première séquence: des députes interrogés sur leurs lectures: le vide sidéral, la représentation du peuple festoie, thésaurise, voyage aux frais du contribuable mais ne lit pas. Rien, le royaume de philistins incultes. Ils votent, disent oui à tout prurit d’un pouvoir myope, sourd à tout sauf au tintement de l’argent. Ils n’ont pas le temps, nos chers députés, à perdre dans la moutalaâa. A part, tout de même, une dame qui avoue avoir lu Marc Levy. La référence!..Morale du film: arrêtez de pousser un âne mort !

La vie est un miracle, sorti en salle en 2004. Derrière une histoire de séparation et de chemin de fer, le cinéaste a pointé du doigt une réalité que nous vivons: la recomposition familiale du pouvoir, la montée en puissance d’un frère, d’un chef de syndicat, l’élimination souhaitée de la concurrence galonnée. Et tout ça sans craindre que ça déraille. Une deuxième séquence en filigrane: Khalida, crinière rousse au vent, la femme qui a organisé des milliers de festivals, rencontres, colloques, soliloques, forums - tous parrainés par Ubu Roi- harangue les foules sur le tarmac d’un aéroport, Comme un chef d’orchestre, comme le faisait le griot de Bokassa, comme le faisait le regretté Yamaha pour encourager son équipe. Yamaha aimait le foot, le CRB et vivait pour sa passion. Il a été fauché à la fleur de l’âge mais il a vécu pauvre et non moins digne. Khalida a milité, fait du bruit et même un livre pour démontrer qu’elle est une femme debout. Las, notre ex-pile wonder du féminisme algérien a certainement trouvé le goût du miel plus sûr de ce côté-ci de la barrière. Elle s’est délestée de son ancien nom et dans le même sillage de certaines valeurs..Elle défend son mentor, elle a pris goût à l’argent, au pouvoir et à la proximité des hiérarques.

Khalida est ministre depuis 14 ans, elle a lancé des festivals pour égayer les officiels et faire travailler des obligés, aidé beaucoup de médiocres à se sucrer mais que restera-t-il de son long passage ? Khalida la laïque qui a dénoncé dans une vie antérieure la manipulation des votes, cautionne aujourd’hui les rassemblements où il y a plus de policiers que de manifestants, Khalida la rousse, parle aujourd’hui de constantes, cite la religion à tout va..Elle a besoin pour perdurer, de lâcher Glucksmann pour Belkhadem, Rosa Luxembourg pour Crésus, le pavé de la place du 1er Mai pour les ors des palais et pour les hauteurs de Telemly. Son train de vie a vraiment changé. Morale du film: le train sifflera 4 fois... Le train-train quinquenal, quoi !

Papa est en voyage d’affaire, palme d’or à Cannes en 1985, dix ans après la victoire de l’équipe algérienne de football sur la France... Ce film est tellement apprécié des enfants de la nomenklatura ! A travers les querelles entre Tito et Staline, le cinéaste ne peut s’empêcher de penser aux conflits entre Ouyahia et Belkhadem, entre Saadani et Belayat, entre Boudjedra et Sensal, tout ça sur fond de délation et de coups bas..Il a montré magistralement comment on peut exceller dans le jeu à qui perd gagne comme le font les sémillants Toufik et Saïd yeux verts. Et en filigrane cette séquence souvenir: qui se souvient de Benbaibeche. Voilà un monsieur sorti de nulle part, avec comme seul viatique le sacrifice de son père et qui s’est retrouvé limite candidat aux plus hauts postes. Ce secrétaire général de l’organisation des enfants de chouhadas, intronisé secrétaire général du RND. Benbaibeche, s’est vu propulser par les jeux claniques à la lisière de l’empyrée. Avant d’en descendre vite fait. Ainsi va le pays qui te sort comme d’une pochette –surprise des gens qui ne valent pas tripette. Aujourd’hui, le pendant, c’est Touati, encore un qui fait partie de cette famille révolutionnaire tant chantée, comme si le pays a besoin de boire sa révolution jusqu’à la lie. Morale du film: même le singe tombe des fois de l’arbre (proverbe japonais).

Promets-moi, film sorti en 2007.Un vieux, sentant sa mort prochaine, fit venir son petit-enfant et lui parla sans témoin: « va vendre la vache et prends une épouse qui t’aidera».On l’aura compris, le réal pensait aux martyrs algériens qui voulaient assurer à leurs descendants un avenir meilleur. Mais c’est sans compter sur un parrain qui voulait kidnapper la fille pour l’exploiter dans une maison close. Il parlait de Sonatrach, du pétrole dans cette fiction qui a démasqué plein de ragondins et de margoulins et de ceux, nombreux chez nous qui jouent les pères la vertu. Troisième séquence: il y a une trentaine d’années. Au siège de l’UNJA de la wilaya d’Alger, Sadek Aissat, son secrétaire général venait d’être «débarqué» par le FLN. Pour insubordination Il est remplacé par Miloud Chorfi, journaliste sportif sans grande envergure à la station d’Oran. Ce dernier n’osait pas affronter nos regards, et entamait une carrière qui allait le mener loin, jusqu’à devenir porte-parole du RND, il a appelé à la moubayaaa pour Bouteflika, comme du temps de l’Emir Abdelkader. Chorfi a pris du poids, son compte en banque aussi, mais ce monsieur là n’a pas su mener la vie qui lui seyait : celle d’un journaliste sportif. Il a choisi le ventre à la dignité. Sadek Aissat, mille fois plus intéressant, mille fois plus intelligent, est mort en exil, dans un modeste appartement parisien mais le peu qu’il a vécu, il l’a consacré aux livres, à la réflexion, à l’action. Une vie digne. Morale du film: tout roi puissant qu’il est, il n’est jamais assis que sur son c..(Montherlant)

Chat noir, Chat blanc, film de 1998. année de la victoire de la France au Mondial, victoire offerte aux français par un français qui ne l’est pas tout-à-fait selon les critères de Marine.

Ce film pointe toutes les alliances possibles entre parrains, larbins, aigrefins et gredins. Dans ce film, on entrevoit les contrats interlopes, les subventions, les cessions des biens publics, les différends de sérail, les turpitudes des uns et des autres, le sourire qui tue, le baiser de judas, les émeutes, les boutefeux, les peigne-culs, les prévaricateurs, les pousse-au-crime..Ouf! Autre séquence souvenir : un vendredi dans une banlieue algéroise. Les gens, tout de blanc vêtus, quelques uns arborant un gris anthracite pour se démarquer, sortent de la mosquée. Tin hinan est allongée aux côtés de son compagnon. Protégée de l’extérieur par des rideaux blafards, elle contemple la multitude qui a plusieurs fois par jour rendez vous avec Dieu. Elle constate que le nombre ne diminue pas, la ferveur non plus et ce qui la choque à chaque fois, c’est que malgré ce blanc immaculé, les crachats essaiment et s’agglutinent. Elle lui caresse les cheveux, c’est sa façon à elle, Tin hinan de dire, les temps sont obscurs et je m’agrippe à toi comme à une planche de salut.

Morale du film: «Je hais le chien mais je reconnais qu’il a les dents blanches», proverbe créole.

D’autres réalisateurs ont aimé mon pays, rendons leur hommage. Comme Youssef Chahine :

Le retour de l’enfant prodigue, ( remastérisé en 1999 juste après la démission de Zeroual). C’est l’histoire d’un monsieur qui a longtemps été en cour avant d’en être éloigné, d’un enfant gâté.qui n’a qu’une passion: lui-même et sa famille et un mépris profond pour ce peuple qui l’a lâché, lui lumière des lumières en 1980 quand l’Etat lui a cherché des noises.

C’est l’histoire de quelqu’un qui dégaine plus vite que Clint Eastwood. Dans son infinie bonté, ce monsieur devenu président a été prodigue avec sa famille,ses amis d’enfance, les jeunes de l‘Ansej, les footballeurs, les affidés, les inféodés, les intellectuels organiques, les artistes périmés à qui il a offert le pèlerinage, les poètes laudateurs, les lèche-babouches. Dans son auguste compréhension, ce monsieur devenu père du peuple a calmé les émeutiers, remplacé les pneus brulés, construit une mosquée dont le minaret dépasse celle de notre voisin, donné des instructions pour que la deuxième ligne du métro, se termine avant 1930 et envoyé des lettres à tous les hommes politiques qui fêtent leur anniversaire. Morale du film: arfaa rassek ya ba, phrase prononcée devant l’Agora par Aristote, histoire de réveiller les ardeurs de Platon qui est victime de chaleurs émollientes.

Que dire des cinéastes italiens, si proches et si perspicaces. Apres une visite à la Cinémathèque d’Alger, ils se sont jurés de s’inspirer de nous. Ça a donné quelques pépites:

Affreux, sales et méchants, de Ettore Scola(1976)..C’était juste après l’adoption de la Charte Nationale. Le film raconte l’histoire d’un homme qui a beaucoup d’argent sans que ça lui serve à améliorer son ordinaire et celui des siens et qui tyrannise sa nombreuse famille.A conseiller à tous nos députés qui ne lisent pas de romans, ni le reste d’ailleurs.les images sont fortes et peuvent les aider à et à mieux soigner leur obséquiosité. Ils y gagneront en ambition, trop limitée à l’argent..Imaginons un instant que dans notre auguste représentation du peuple, on y trouve le brave soldat Schveick, le sergent Garcia, Savonarole, Scapin, Hdidwane et Djeha, Poudri et Rikiki, et qu’on leur projette la trilogie: Ali au pays des mirages, Ali au pays du virage et sa suite, Ali au pays du cirage…Quelle ambiance ce serait ! Imaginons.. Morale du film: le léopard ne se promène jamais sans ses tâches(proverbe africain)

Les monstres, de Dino Risi(1963). C’était juste après la révolte du FFS et l’époque bénie des éliminations physiques, des utopies, des pieds rouges et des internationalistes. C’est un film qui parle des indus occupants, de ces têtes patibulaires qui composent le personnel politique algérien, de ces gens qui n’ont dans leur besace que les constantes nationales, de cette famille révolutionnaire -spécialiste dans les révolutions de palais- qui s’élargit paradoxalement au fur et mesure que les derniers combattants s’éteignent, vaincus par la plus grande confiscation de l’Histoire, de ces barbus, qui au nom d’Allah, grugent la population en leur offrant sur gages un paradis de houris, et de rivières d’alcool des vampires qui sucent à mort le peuple fier et crédule. C’est un film qui parle d’un Ould-abbas, ex-ministre qui promettait de régler tous les problèmes de l’émigration, des jeunes entrepreneurs., des joints de culasse, des mobylettes, des chagrins d’amour..Ould-abbas a reçu un jour un sac d’haricots en pleine poire, vous vous rendez compte, ils ont osé toucher un ministre proche d’un homme quatre fois mandaté, un homme à qui nous devons la double qualification à la coupe du monde, la hausse du baril de pétrole et de milliardaires de plus en plus jeunes, des baggarines qui ont la puce Djezzy ! Morale du film: l’escalier se lave par le haut, dixit Kasdi Merbah)

Les nouveaux monstres, de Dino Risi (1977). C’était l’année où les supporters de la JSK ont sifflé lors de la finale de la coupe d’Algérie, l’hymne national, devant Boumediene qui n’en revenait pas. Ce film pointe du doigt l’immoralité, la cruauté. Feed- back et flash-back : que reste t’il des idéaux de Abane et de Benmhidi quand nous voyons aujourd’hui des responsables sans foi ni loi, abdiquer principes et valeurs, refuser des prises en charge pour des cancéreux alors que pour leur rejeton, ou leur maitresse,on mobilise une chambre pour une verrue, un grain de beauté (nom scientifique, nervus).

Le film porte un éclairage édifiant sur la chkara, sac de jute ou sac en plastique noir de préférence, sur l’image de cette armoire à glace de Annaba, nouveau riche, et sigle FLN sur la chéchia. Grandaïzer démagogue, ou minotaure assis sur des barils de pétrole confisqués. ç’est comme ça que Said, ex-syndicaliste aux yeux verts, les aime, dociles, et psittacistes. Sur ces intellectuels qui émergent parce qu’ils émargent..;toute honte bue..Morale du film: Il ne faut pas aller à Canossa quand on peut aller à Maghnia, phrase que voulait prononcer récemment Amara Benyounes avant que sa langue ne fourche..

Citizen Kane, film d’Orson Welles (1941). Ce film est considéré comme le meilleur film de tous les temps.

Le raccourci est vite pris. Citizen Boutef devenu fakhamatouhou, que n’a-t-il pas fait de se retirer dans son manoir. Vous avez voulu être un homme de paix et vous êtes sur le point d’enflammer le territoire. Vous avez mis sur le devant de la scène un homme ressenti par une bonne majorité des gens comme une violation de domicile avec son accoutrement d’un autre temps. Ce sieur qui se rêve vizir en chef, Belkhadem de son nom et intégriste de son état : ce barbu barbant, bigot entre zist et zest, avec son sourire travaillé au siwak, vous a inspiré la concorde civile. Pardonnons et suivons l’exemple de Dieu le miséricordieux, de Ghandi l’ascète, de Mandela le magnanime, de Jean-Paul II qui a absous son agresseur, de Hillary Clinton qui a oublié les débordements giclants de son président de mari, de la France qui a fait preuve de compréhension pour Zizou et son coup de boule. La mesure a donné du répit aux nyctalopes qui vont revenir plus fort, vous allez voir.. Citizen Boutef a appris tout jeune à composer : parler avec Hannachi et Kurt Waldheim, utiliser indifféremment l’arabe et le français, le coran et les expressions du peuple. Boutef, c’est l‘érudition, l’éloquence et l’emphase au service de desseins pas très nets.

Boutef, ça le connaît d’encenser tour à tour, de fustiger tel ou tel responsable devant la camera. Boutef, c’est le plastron, la rodomontade, servis selon sa météo personnelle. Boutef, c’est le langage sibyllin, mystérieux,.C’est le terroir revisité par El Ghazali, c’est la politique traversée par Kechk et Macias. Boutef pose une question de taille : la stature d’homme d’Etat est elle compatible avec le clientélisme, le népotisme ? Combien y’a-t-il de ministres et hauts responsables issus de sa région natale. On sait qu’il est très famille mais tout de même! Et l’autre question, d’actualité celle-là: président honoraire, roi Petaud, ou roi soliveau, chantilly sur un dessert, fantoccino?.Au lieu de battre en retraite, le président-candidat continuera à distiller de l’argent improductif et de la poudre de perlimpinpin jusqu’à ce que la terre d’Algérie qui n’aura rien à offrir exigera d’être encore une fois irriguée de sang ?. Ce jour là, pas si éloigné que ça, les vampires se cacheront dans leur sous-sol bétonné mais rien n’y fera, ça grondera ferme.
Morale du film : l’eau chaude a d’abord été froide(proverbe africain)

Apocalypse now, de Francis Ford Coppola, palme d’or 1979, année de la désignation de Chadli comme Président. Le film montre comment un soldat dont on vantait les mérites est devenu cruel et fou. Sans scrupules. La situation du pays est annonciatrice de lendemains incertains.

330 000 schizophrènes en Algérie, un million d’asthmatiques et 3 millions de personnes atteintes de rhinite aigue en Algérie. L’air devient irrespirable quand on voit, à la tête de la l’Etat, des têtes à faire peur aux enfants, il y a de quoi comprendre que même un vieux de 80 ans se fait harraga, que des jeunes s’immolent... Les capucinades d’Ouyahia et les prudhommeries de Belkhadem et des ténors du sérail confortent l’indigence de pensée de ceux qui depuis Boussouf, entre culture du secret et prurits autoritaires n’ont fait que rapiner. Sans vergogne, sans scrupules. Dire que tout cela est fait en convoquant Dieu et la mémoire des morts. "Heureux les martyrs qui n’ont rien vu" a écrit Bessaoud Mohand Arav.

Innocuité des candidatures de Nekazz et même de Khadra, inanité de la présence de Benflis, et la Hanoune qui pérore, glose à n’en plus finir ...Le PT a beau troquer la vulgate trotskyste contre le missel religieux (son porte-parole qui parle de fitna est aussi crédible que Sellal quand il parle de poésie ou Ouyahia de démocratie). A force de soutenir le dialogue avec les islamistes et sur la même lancée Boutef, on perd son âme et son crédo. Que dire du FFS dont la dernière trouvaille: ni boycott, ni participation a de quoi faire perdre les boules à un joueur de pétanque?. Du RCD qui copine dans un meeting avec les barbus ?.Il est vrai que comme l’a écrit un ami mien, il faut apprendre à s’aimer les uns les autres. Le sourire roudoudou et l’ére bisounours après les machettes et les cimeterres ?

Et quelle poilade ces fier-à-bras emburnoussés, ces excités gloutons comme ce jeune étudiant qui promet à Bouteflika le soutien d’ un million et demi d’étudiants. C’est toujours désolant de voir un pioupiou se prendre au sérieux.

Ah, Said, Tewfik, Madjid, Ahmed, Beka Abdelaziz, Abdelmalek, qu’est-ce qu’ils doivent être contents de s’appeler par leur petit prénom, patriciens d’entre les patriciens, lacis de malices, de flagorneries, de bouches cousues, d’intérêts partagés. Heureux les enfants de ces gens-là qui sans coup férir, découvriront à leur berceau le téléphone dernier cri, heureux les chérubins qui ne souffriront ni d’ennui ni de malnutrition. Et vogue la galère. Et voguent les galères pour les autres, ceux qui ne font pas partie des triangles, jadis BTS aujourd’hui-Nedroma-Tlemcen -Maghnia ou NTM, qui ne font pas partie des triades.

Mollement un samedi matin de Sofia Djama (2011) film à conseiller à nos députés et zélotes qui n’ont connu ni Mquidech ni Blek le roc et qui n’ont vu que les feuilletons de Gacem et les opérettes de Mihoubi. La jeune réalisatrice leur démontre que leur virilité d’ « hommes debout » va pâtir longuement de leur servilité. Fanon a écrit ceci sur une population qu’il connait bien: «ici, il y a plus de pantalons que d’hommes.»... Je rassure, il ne parlait pas des algériens qu’il a fréquentés, aimés, soignés.

Combien de fois, j’ai rembobiné le film Algérie qui commence ainsi; Abane, Boudiaf, Ait Ahmed,Ben Mhidi rentrent triomphalement sur Alger et préparent la Constituante qui prend en compte la séparation du politique et du religieux, l’alternance, l’identité plurielle etc. Premier gouvernement avec des vrais hommes et femmes d’Etat et Kateb Yacine comme ministre de la culture. Ça aurait eu de la gueule. Ça n’advint pas. Aujourd’hui, leurs succédanés, leurs ersatz blaguent sur les Chaouias, répriment les kabyles et les mozabites, les jeunes et les vieux, mentent sans vergogne, aujourd’hui, les joueurs de foot algériens ne représentent pas le pays mais veulent honorer Dieu et le président, aujourd’hui Mekhloufi gagne une médaille d’or pour la oumma musulmane, et pendant ce temps là, les charlatans se préparent tranquillement à la prise de pouvoir, pendant ce temps-là, les illusions fondent, les mémoires se déglinguent et Guenaoui continue de présenter son jeu sur l’Unique comme si de rien n’était. Kateb Yacine avait commis "Le cadavre encerclé". Il avait tout dit, tout compris. Pendant ce temps-là, Benyounes Amara, ministre inamovible, ânonne: il y a 12 bipèdes qui manifestent. Pas de quoi fouetter un chat de gouttière. Les Apôtres étaient 12, on le sait, et Judas était sur le devant de la..cène. Morale du film : une partie du pouvoir a tué le tigre, l’autre moitié a peur de sa peau(citation qui aurait pu être tirée du film Les 12 salopards). film fort prisé de Inalbou limayhebnach.

C’était le cri de cœur d’un cinéphile désabusé et perturbé par tant d’inconsistance, d’entêtement et de bassesse. Un si grand pays dirigé par des gens aussi «petits». Et à ce point machiavéliques qu’ils en arrivent à imposer un homme valétudinaire et aphasique.

Le 17 avril 2014, Bouteflika Abdelaziz est réélu. Il n’a pas voulu nous laisser patauger dans notre médiocrité. Passez, muscade !

Smaïl Dechir

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Commentaires (4) | Réagir ?

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aga alias

ça s'appel travailler Monsieur... c'est choquant de nos jours mais ça existe.

Si par ce que vous n'êtes pas d’accord avec le maintien du président en place, il faudrait insulter le travail de tout les policiers, postiers,.. et puis on sort d’un terrorisme pour entrer dans un autre celui culturel ?

Faites de même apprenez à écrire sans mélanger vos avis à vos propos, ça vous fera le plus grand bien.

Le journalisme devrait acter en tant que combustible pour aider nos lecteurs à avoir envie de progresser, de finaliser leur travail, d'avoir des ambitions... c’à quoi les productions de M. GACEM ont essayé de contribuer, mais de là avoir des râleurs, mal formées et mal intentionnées ça devient d'un ridicule intolérable car dans la continuité de l’algérien de base qui s’installe : « on en a marre, ce n’est une vie … » et au lieu d’aller bosser, on critique durant des heures et des heures.

Apprenez à différencier entre une entreprise et un individu, entre un producteur et un coproducteur, alors Youtube soutient aussi le président car c’est diffusé aussi sur internet..

Au lieu d’essayer de ressembler à des articles francophone innover et soyez vous-même ou bien taisez vous.

Si vous êtes autant pour la liberté de parole alors aussi laisser apparaitre ce message que je dois écourter car j’ai du travail !

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mohand aghedu

Cocufiée -ben, oui !- par une ministre issue de la promotion canapé,

Dame Elisabeth Schemla - qui a, tout de même, plus de chien que la fade

rouquine- doit amèrment regretter son coupable "compagnonage".

Une algérienne de boue ? assurément !

Ah... Il esr des partis -parties ?- qui mènent à tout à condition d'en sortir

PS : On peut tout aussi bien "ne pas en sortir" et faire un enfant dans le dos

à la laicité, n'est-ce pas ?

-ça valait bien la peine de stipendier Ait Ahmed et Saint Egidio pour, en fin de

compte, la queue entre les jambes, se ranger du côté du Hamas... -

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