Corruption et népotisme au département de français de l’Université 2 d’Alger

Mohamed Mebarki, ministre de l'Enseignement supérieur.
Mohamed Mebarki, ministre de l'Enseignement supérieur.

"Monsieur le ministre de l’enseignement supérieur, agissez !"

Des évènements extrêmement graves ont eu lieu courant décembre 2013 au département de français de l’Université 2 d’Alger (Bouzaréah) : le concours d’accès aux études de doctorat en sociodidactique a été entaché de fraudes, de corruption et de népotisme en tous genres. L’impunité dont jouissaient les auteurs de ces "violations" punies par la loi - violations éclaboussant un espace de savoir et de recherche-, a facilité la culture de ces pratiques à grande échelle. Malheureusement, l’actualité abonde de faits similaires dans les universités algériennes, et très souvent les timides dénonciations des victimes, étouffées par un silence complice des autorités de tutelle, ont rarement permis de prendre les mesures pour que de pareilles violations ne se reproduisent.

Pour cette affaire de l’université 2 d’Alger, les choses sont en train de se dérouler autrement : des étudiants victimes de cette corruption, soutenus par des enseignants mobilisés à leurs côtés, sont passés à l’action, et ce, depuis un mois et demi, sans relâche, et sont déterminés à ne pas se laisser faire. Ils ont mené l’enquête comme des professionnels impartiaux : les résultats qu’ils ont rendus publics sont irréfutables et accablants !!!!

Le porte-parole de l’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC) a rencontré une délégation de ces «Donneurs d’alerte». Depuis le début de l’année, les médias se sont faits l’écho de ce scandale.

Du côté de l’administration de l’université 2 d’Alger et des responsables enseignants indélicats c’est la panique sur fond de quelques mesures (limogeages, démissions), prises et non rendues publiques, mais sans plus !

Plus grave, aucune déclaration publique à ce jour ni du recteur concerné, encore moins du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique alors qu’un climat de pourrissement est en train de s’installer au niveau de la faculté en question.

Sortez de votre silence, messieurs les responsables et agissez ! Arrêtez de vous cacher derrière le paravent d’une commission d’enquête dont on ne sait pas grand chose.

Monsieur le ministre en charge des universités, à défaut de vous exprimer à ce sujet, rendez public au moins un communiqué où vous annonceriez votre détermination à faire toute la lumière sur ces faits, ce qui aurait valeur d’engagement vis-à-vis de la communauté universitaire et de l’opinion publique !

Monsieur le ministre, il est de votre devoir d’agir et de ne de plus laisser faire de telles pratiques.

Monsieur le ministre, ces étudiants «donneurs d’alerte» sont décidés à aller jusqu’au bout de leur juste combat et l’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC) est plus que déterminée à les accompagner, s’ils le souhaitent. L’Association algérienne de lutte contre la corruption fait sienne la déclaration de ces étudiants, déclaration que nous publions ci-dessous.

Djilali Hadjadj, porte-parole de l’AACC

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Commentaires (6) | Réagir ?

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Mohamed Khodja

Pour ceux qui ne connaissent pas le professeur Mohamed Mébarki, l'on est tenté de leur accorder le bénéfice de l'excuse tant notre système nous a habitué à placer des ministres dont les capacités intellectuelles, scientifiques et morales relèvent plutôt du ridicule. Mêler Dr. Mébarki, pour ceux qui le connaissent bien évidemment, à ce lot de d'apprentis gestionnaires serait tout simplement une injustice impardonnable. Il s'agit tout de même du premier professeur de physique que le pays a connu. Ce n'est pas en frictionnant le dos des responsables politiques qu'il aurait pu l'obtenir. Quand à son intégrité et son dévouement pour sa patrie, il n'y a qu'à revoir son parcours d'enseignant, gestionnaire au sein des universités, de député et puis de sénateur pour s'apercevoir qu'il n'est entaché d'aucune irrégularité. Le sens de la responsabilité, il l'a acquis déjà dans le foyer où il a grandi, orphelin de père, chargé par le destin de sa propre éducation et de celle de ses cinq frères. Une famille démunie de tout et où il a appris que seul l'effort était le garant de la réussite; et c'est comme ça qu'il est devenu ministre. Un ministre comme l'Algérie n'en a pas vu beaucoup. il faut juste l'épargner de vos critiques généralistes et vous verrez le résultat; ça, je peux vous le promettre sans me tromper d'un iota.

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logique logique

messieurs, soyons logique le ministre de l'enseignement tient énormément à son poste!depuis son jeune age il revait de ce poste et vous venez lui demander de réagir, s'il réagit il sera éjecté et se retrouvera à enseigner comme il a commencé sa carrière, c'est un affront qu'il ne supportera pas.

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