Liban: 4 morts dans un attentat revendiqué par un groupe jihadiste

C'est le 6e attentat depuis juillet 2013
C'est le 6e attentat depuis juillet 2013

Quatre personnes ont été tuées et 35 blessées mardi dans un attentat contre un quartier du sud de Beyrouth, le sixième depuis juillet visant un fief du mouvement chiite libanais Hezbollah, engagé aux côtés du régime syrien contre les rebelles.

Cet attentat suicide à la voiture piégée a été rapidement revendiqué par le "Front al-Nosra au Liban", un groupe apparu récemment et qui porte le même nom que la branche officielle d'Al-Qaïda en Syrie. On ignore néanmoins les liens entre les deux groupes. "Quatre personnes sont mortes et il y a 35 blessés", a déclaré à l'AFP le responsable de la communication de la Croix-Rouge libanaise, Ayad al-Monzer.

Dans un communiqué, l'armée a indiqué avoir découvert les restes d'engins ayant explosé, avec des restes humains appartenant vraisemblablement au kamikaze, de même qu'une ceinture explosive n'ayant pas détoné.

L'attentat s'est produit dans le secteur d'al-Arid, une rue commerçante très fréquentée du quartier de Haret Hreik déjà visée début janvier par un attentat suicide à la voiture piégée qui avait fait cinq morts.

Des pompiers se sont rendus sur place pour éteindre les flammes tandis que des ambulances évacuaient les blessés, selon un photographe de l'AFP, qui a précisé que des soldats et des hommes du Hezbollah chargés de la sécurité étaient déployés dans le secteur.

Cet attentat est le sixième depuis juillet à viser des fiefs du mouvement chiite, et le troisième en seulement un mois. Sur son compte Twitter, le "Front al-Nosra au Liban" a expliqué avoir mené cette "opération martyre" pour répondre "aux massacres perpétrés par le parti de l'Iran (le Hezbollah, NDLR)".

Ce groupe avait déjà revendiqué l'attentat à la voiture piégée qui avait tué trois personnes il y a moins d'une semaine à Hermel (est). Celui du 2 janvier ayant touché la rue al-Arid avait été revendiqué par l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), affilié à Al-Qaïda. Alors que les attaques visent le Hezbollah, les morts sont néanmoins tous des civils.

Appel à "l'unité nationale"

Après ce nouvel attentat, le président libanais Michel Sleimane appelé à "l'unité nationale", afin de "réduire les chances du terrorisme, un phénomène qui doit être combattu sans relâche". Comme les Etats-Unis, la France a condamné une attaque visant "à compromettre la stabilité du Liban et à accroître les tensions".

Le Liban est entraîné dans une spirale de violences depuis le début en mars 2011 du conflit en Syrie, qui a exacerbé les tensions entre musulmans sunnites, qui soutiennent en majorité les rebelles luttant contre le régime de Bachar al-Assad, et les chiites, emmenés par le Hezbollah. Le parti chiite a reconnu fin avril 2013 avoir envoyé des hommes pour soutenir les troupes de Bachar al-Assad.

Dans le nord du Liban, la ville de Tripoli est régulièrement le théâtre de combats entre des habitants sunnites et alaouites, la confession du président syrien.

Mardi, une personne est décédée des suites de ses blessures, tandis que quatre soldats libanais ont été blessés, selon une source au sein des services de sécurité. Dans la nuit de dimanche à lundi, six personnes avaient péri dans des affrontements.

Des attaques ont aussi visé des opposants au Hezbollah et au régime de Damas, comme le politicien sunnite Mohammed Chatah, tué dans unattentat à la voiture piégée le 27 décembre à Beyrouth.

La coalition dite du 14-Mars, pro-occidentale et anti-syrienne, a accusé le Hezbollah d'être derrière cet assassinat. Victime des contrecoups du conflit en Syrie, sa puissance tutélaire pendant près de 30 ans, le Liban est paralysé politiquement depuis la démission du Premier ministre Najib Mikati en mars 2013, la coalition du 14-Mars et le Hezbollah ne parvenant pas à un accord.

Néanmoins, lundi, l'ex-Premier ministre Saad Hariri, chef de la coalition du 14-Mars qui vit en exil en France, a annoncé qu'il allait rentrer au Liban, "pour les élections" législatives, prévues en novembre, et "pour un jour être Premier ministre", se disant désormais prêt à diriger un gouvernement comprenant des membres du Hezbollah.

Selon Salman Shaikh, directeur du Brookings Doha Centre, cette déclaration soulève l'espoir de la formation prochaine d'un gouvernement qui puisse "fournir quelque antidote à la violence".

AFP

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