Quel Président pour quelle Algérie ?

Il est malheureusement fort à parier que l'actuel locataire reste vissé jusqu'à la mort à son siège.
Il est malheureusement fort à parier que l'actuel locataire reste vissé jusqu'à la mort à son siège.

A la vue de ce qui se passe dans notre pauvre pays, converti en une sorte de grand hospice psychiatrique à ciel ouvert, l’Etat y fait office de succursale psychiatrique et le peuple de sujet pour psychiatres.

Ce peuple donc, un jour on le voit porter la barbe et faire dans l’ultrapiété, allant à trancher les gorges, pour gagner la sympathie du ciel, le croit-il. Un autre, il se donne à tous les vices inimaginables; De "beaucoup Halal à beaucoup Haram", le peuple n’en fait qu’à sa tête, voyant que ses essais thérapeutiques ne donnent aucun résultat, notre médecin fit appel à un "Raki", guérisseur aussi zinzin que lui, qui lui propose de procéder à une "Rokia", exorcisme généralisé, toutes les villes doivent selon lui, êtres soumises à une "Rokia" aérienne, via des hélicoptères, munies de citernes d’eau bénite, qui sillonnent les cités et "les dwawir" en raz-motte, envoient des jets d’eaux, aussi bien sur le vivant que sur l’inerte et chasser ainsi, cet esprit "démoniaque", celui de la contrariété, qui parfois pousse le peuple à réclamer le changement de choix thérapeutiques ou du médecin traitant tout court.

Ceux de l'Ouest désirent que la Présidence demeure dans leur géographie; Ceux du Sud ont perdu toute chance de pouvoir donner eux aussi un Président à leur Algérie mais, ils espèrent toujours.

Les Kabyles souhaitent que le futur Président soit l'un des leurs. Les Chaouis ne désirent que cela, depuis que le volant a changé de main. Ceux de l'Est veulent voir un Président issu de leur région.

La famille révolutionnaire quant à elle, désire le comptait parmi les siens, l'armée ne souhaite pas voir un président récalcitrant qui entre en conflit avec cette Institution qui depuis indépendance de l'Algérie se considère plus qu’une institution à l'instar des autres mais, elle se voit la plus importante.

Ceux de l'islam politique, le veulent un défenseur de la foi, une foi qu'ils voient menacée par un libertinage social qu'ils estiment intolérant et qui s'est prospéré sous le règne de Mr Bouteflika, soit pour laisser respirer la société, étouffée, soit pour acheter la paix sociale dans une Algérie qui redoute le printemps arabe.

Nos laïcs, trop "orthodoxes" à mon goût, cherchent un Président clairement laïc, qui ne joue pas sur les nuances et qui branle le cas échéant, l’épée de guerre contre tout ce qu'est Islam politique, voire l'islam lui même, même si "le vivre ensemble" se retrouve menacé.

Les Rouges le désirent rouge ; Les verts le désirent vert ; Les pauvres savent pertinemment qu'un présidentiable pauvre ça n'a jamais existé chez nous, s'attendre à un Président pauvre, n'est donc pas une perspective vraiment réaliste, lorsque "la chkara" (le sac d'argent) fait sa loi dans les rouages du pouvoir, mais ils aspirent quand même à un Président qui les comprend et partage leurs peines.

La bourgeoisie parasitaire, pour qui l'Algérie n'est que des budgets a consommer, des enveloppes à bouffer, des projets (souvent mal réalisés) sous couvert du développement. Celle-ci, ne désire qu'un Président qui partage sa cupidité, pour que l'Algérie loupe encore son vrai développement.

Et le monde, quel Président cherche-t-il en fait ?

Les Américains le veulent pro-américains. Les Français, quelqu'un de totalement acquis à leurs causes, valeurs et capable de perdurer le contrat d'exclusivité et le traitement préférentiel de la France. Les Espagnols, le désirent, assez aveugle pour ne pas voir ce qu'ils font, un Président qui se laisse guider par "la muleta", ce drap de couleur rouge du "toréador"; Les chinois, prient pour un Président assez embêté par l'occident, pour ouvrir sur un coup de tête, encore plus, le marché algérien à leur Produits. En somme; Tous veulent un Président qui soit à même d’apaiser les craintes des uns et d'assurer les intérêts des autres mais, pas nécessairement ceux des Algériens que nous sommes..

Existe-t-il donc un président qui répond à tous ces critères à la fois ?

Les critères de la démocratie constitutionnelle stipulent que le Président du peuple doit être élu par le peuple et non uniquement plébiscité après avoir été choisi par des cercles de pouvoir et d’intérêts obscures; Ceux-là qui auront comme toujours, j'en ai peur! Le dernier mot dans le choix de notre Président enfin, de leur président à eux.

Ce qui est sûr : aucun président n’émergera des mouvements syndicaux, de la société civile, ni même des partis politiques créés depuis 1989. Bien que le système déclare opter pour des réformes dans la stabilité et des changements dans la continuité. Le président est donc et comme toujours, choisi en dehors du terreau conventionnel, celui de l’arène des disputes politiques partisanes ou syndicales.

A mon avis, la génération de Novembre 54 (du moins ce qui en reste), celle qui a héroïquement contribué à libérer le pays et qu'y a prit les commandes depuis, a complètement échoué à concrétiser une quelconque prouesse en développement hors hydrocarbures, ou de démocratisation réelle du pays. Sa gestion carrément régionaliste et désastreuse de la république, l’a complémentent perverti, discréditée et ne parlant point de notre souveraineté et honneur national, dangereusement bafoués par l’absence de perspectives, de respect aux citoyens et de logique de bonne gouvernance.

En attendant, croisons les doigts, nous le bon peuple et espérons voir émerger de ce chaos de calculs qui nous dépassent, un homme, un Algérien, qu'importe sa géographie natale ou sa couleur politique, pourvu qu'il porte dans son cœur les couleurs de mon pays et les douleurs de son peuple, frustré. Un président assez fou pour comprendre les fous que nous sommes devenus.

Mourad Chaalal

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Commentaires (5) | Réagir ?

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moh ARWAL

extraits de commentaires interessants:

-Ne désespérons pas Dieu veille.

-Je me sentais plus algérien avant l'indépendance que maintenant.

-Pourvu que le futur Président porte dans son cœur les couleurs de mon pays et les douleurs de son peuple, frustré.

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Bachir ARIOUAT

Très bonne question, mon opinion personnelle, le meilleur qu'il faudra pour l'Algérie, il ne faut pas qu'il sort des partis politiques actuels, il ne faut pas qu'il soit de l'administration actuel, il faut qu'il sort du vrai terroir algérien, ni qu'il est vécu à l'étranger, il faut un pur produit du terroir et jeune de préférence.

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