Turquie : vaste purge dans les rangs de la police

Erdogan dans une mauvaise passe.
Erdogan dans une mauvaise passe.

Quelque 350 policiers turcs ont été relevés de leurs fonctions ou mutés, rapportent mardi les médias, nouvelle illustration du bras de fer entre Recep Tayyip Erdogan et Fethullah Gülen, que le Premier ministre accuse d'être à l'origine du scandale de corruption éclaboussant son gouvernement.

Ces mesures, prises durant la nuit, constituent la plus vaste purge au sein de la police depuis l'éclatement, le 17 décembre, du scandale qui a poussé trois ministres à la démission et entraîné un profond remaniement du gouvernement. Certains policiers, au nombre desquels figurent des membres de la brigade financière et des unités de lutte contre le crime organisé et le terrorisme, ont été mutés à la circulation ou dans des commissariats de quartier, selon la La police de la capitale, Ankara, visée en priorité par cette purge, n'a fait aucun commentaire. En dépit de ces sanctions, l'enquête anticorruption se poursuit et de nouvelles arrestations ont eu lieu dans la société publique de chemins de fer et l'administration d'un port.

Recep Tayyip Erdogan voit dans cette enquête un complot ourdi par le réseau du prédicateur Fethullah Gülen, jusque là allié mais désormais rival, qu'il accuse d'avoir créé un "Etat dans l'Etat" en infiltrant la police et la justice.

Les chefs d'inculpation contre les personnes arrêtées n'ont pas été rendu publics, mais selon la presse, qui cite des documents émanant du parquet, ils porteraient sur des affaires de corruption dans le secteur de l'immobilier et sur le commerce de l'or avec l'Iran.

Une deuxième enquête, qui visait les grands projets d'infrastructures promus par Erdogan, dont la construction d'un tunnel ferroviaire sous le détroit du Bosphore à Istanbul, a été bloquée par le gouvernement.

L’AKP fragilisé

Les autorités ont riposté en limogeant ou réaffectant pas moins de 1.700 policiers dans les seules villes d'Istanbul et Ankara, selon un décompte du quotidien Hurriyet. Certains avaient participé aux enquêtes en cours, d'autres auraient été sanctionnés en raison de leur appartenance au mouvement Hizmet ("Service") de Gülen, qui vit en exil aux Etats-Unis. La répression n'a pas mis fin aux poursuites judiciaires, comme le montre l'arrestation d'au moins 25 personnes dans le cadre d'une enquête visant un port de la province d'Izmir, selon la chaîne CNN Turquie.

Huit responsables de la compagnie ferroviaire publique TCDD figurent parmi les suspects arrêtées, a précisé cette dernière dans un communiqué. Le scandale de corruption a ébranlé la confiance des investisseurs, à un moment où la Turquie voit sa croissance ralentir, l'inflation augmenter et sa monnaie s'affaiblir après des années de boom économique.

Il fragilise le Parti de la justice et du développement (AKP) d'Erdogan, dont la popularité tient autant à ses succès économiques et à son plaidoyer en faveur de la lutte contre la corruption qu'à son idéologie islamo-conservatrice, à l'approche d'élections municipales, en mars, et présidentielle, en août.

L'AKP et Hizmet s'accusent mutuellement d'être responsables de cette crise et d'entraver l'indépendance de la justice. "Des purges ou, pour être précis, des massacres sont commis contre des fonctionnaires qui font leur travail tel que défini par la loi", a écrit Gülen au président Abdullah Gül dans une lettre datée du 22 décembre, publiée lundi par le quotidien pro-gouvernemental Yeni Safak.

Reuters

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Khalida targui

chez Erdogan, il a au moins une economie qui marche et des demissions quand il a la corruption, pauvre Algerie qui n'a pas de pouvoir islamique et qui compte sur la mosqée desormais pour laver plus blanc que blanc, tous nos imams sont corrompus pisque c'est un pouvoir corrompu qui les nomme et qui ecrit les preches du vendredi, por eux la buche de noel c'est plus chaytane que les pots de vin de khelil