Cette non-vie d’Algérien !

Boghni, au pied du Djurdjura
Boghni, au pied du Djurdjura

Depuis tant de temps par ici. Où que si mal je survis, rien, absolument, n’a changé en bien. De mal en pis, beaucoup de choses depuis des années se sont dégradées. Et au su et au vu de tous, la corruption s’est généralisée au peuple et ne cesse pas de sévir.

Pour le plus grand plaisir des inconscients naïfs aveugles qu’aucune malversation ne dérange. Et qui laissent s’indigner tristes et seuls les honnêtes hommes. Rien ne dérange les loups chaque fois promus et qui éhontés se pavanent dans les rues… Tout certainement restera ainsi. Et bien plus tard quand nos corps décrépiront et que nos mémoires failliront.

Les dernières années de nos vies si elles n’empirent pas seront synonymes de détresse pour tous ceux qui ont l’Algérie au cœur. Tant de temps, nous subissons et cela ne s’arrête nullement. Toutes ces injustices que l’on ne cesse pas de vivre. C’est à se demander si les décennies de terreur ne les ont pas ragaillardies et si l’impunité ne les encourage pas !

Depuis mon retour d’exil, je vis pour ma part la non-vie d’Algérie. Et avec les miens, je ne cesse pas de vivre la descente aux enfers du pays. Ce qui me fait comprendre enfin les raisons de ceux, qui sont partis il y a quelques décennies, et me remémore celles de mes fuites déjà à mon jeune âge d’adolescent. Et je partage la déprime de tous ces autres jeunes d’aujourd’hui qui ne pensent qu’à fuir ce qui reste du pays. Et qui ne rateront pas la moindre occasion de s’éloigner…

A la recherche de la conquête de Contrées des Droits de l’Homme. Là où l’on connait les respects d’autrui .et afin de ne plus subir la main- mise de ceux qui achètent des HLM à Paris pendant que leurs sbires nous harcèlent jours et nuits jusque à dans nos logis. S’acharnant à leurs seules actions. Qui restent nos dures persécutions.

Nous jetant le plus souvent Dans les griffes de leur bureaucratie. Nous laissant courir tout le temps pour résoudre difficilement les problèmes qu’ils s’ingénient à nous créer à chaque instant. Je suis resté longtemps dans les théories. Et je ne prenais pas vraiment conscience des drames que la plupart de nous vivions dans notre pays . Comme avant au temps de ma jeunesse, je trouvais des excuses aux responsables car il est très difficile de développer un pays… Et qu’ils ne peuvent pas satisfaire tout le monde…tout changerait un jour ou l’autre ! Je me berçais d’illusions.

Cela c’était avant que des tuiles viennent perturber toute ma petite famille, jusque chez moi. J’avais oublié les mots de la vox-populi, les éviter donc au maximum. Je n’avais pas vraiment oublié ; j’avais peut être osé cesser de raser les murs. Alors un loup à son énième agression m’obligea à courir, forcé solliciter la justice. J’ai appris que selon que l’on soit puissant ou misérable la justice de cour vous rendra blanc ou noir (La Fontaine). J’ai gagné tout de même à être laissé tranquille par le loup … L’autre grosse tuile. L’inimaginable grosse tuile. C’est cette confiserie venue se mettre entre nos maisons. Et chaque soir l’on vivait jusqu’à il y a quelques jours, un immense cauchemar ; les bruits assourdissants des moteurs de la fabrique, je me demande encore ce qui a retenu les voisins avant de pétitionner contre le patron…alors que mes nombreuses lettres restaient mortes. Je découvrais la bureaucratie dans toute son horreur peuplée de gens qui perçoivent des salaires sans rien faire.

Et ce n’en est pas fini. Je demeure tout le temps aux aguets. A avoir peur de revivre sans cesse des problèmes similaires... Tout cela pour vous dire que j’avais eu au temps de mon inconscience osé critiquer l’Etat de Droit Helvétique ! 

De Boghni, Nourdine Amokrane

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Commentaires (2) | Réagir ?

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khelaf hellal

Ils ont sacrifié notre jeunesse au voyeurisme et aux frustrations de toutes sortes. En plus de la misére sociale, la malvie et des privations multiples, elle subit une autre misère un peu tabou chez nous c'est la misére sexuelle.

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Khalida targui

vous n'etes pas seul monsieur, ils nous ont pris le petrole et notre dignité, on est des zeros quand on fait la chaine come des anes pour un extrait de naissance ou pour retirer notre paie, au bled seul les voyous vivent honorés, au fait pourquoi etes vous revenu ? bien fait pour vous;