Abdelmalek Sellal en précampagne inutile !

Abdelmalek Sellal
Abdelmalek Sellal

Le progrès ne se décrète pas, il se réalise. Ce n’est pas en s’offrant, avec l’argent du peuple, ces sorties cocasses d’un Sellal, Président par procuration, vantant des réalisations chimériques à travers les wilayas qu’il visite et distribuant des enveloppes financières, qu’on mesure à quel point l’affermissement est réel.

Quand le bien-être et le confort sont absents, quant le malaise est profond, l’on ne peut pas masquer la réalité algérienne par un tapage médiatique même d’envergure internationale. Le subterfuge électoraliste trahit et la mauvaise foi est de mise.

Parler de réalisations après cinquante ans d’indépendance et particulièrement durant ces quatorze dernières années, interpelle. Objectivement, un progrès qui ne s’axe pas sur la promotion citoyenne visant plus à former un esprit libre, épanoui et créatif, demeure amputé. Une vie moderne qui n’offre pas de liberté, ou qui considère le citoyen comme uniquement un ventre à nourrir, n’améliore en rien la vie quotidienne. Une rénovation qu’on confine dans lé béton, le goudron et l’import-import, n’est pas une avancée. Les peuples de l’épopée technologique actuelle nourrissent leurs âmes avant leurs corps. La liberté d’initiative, le choix autonome et l’indépendance des idées, ont considérablement contribué à créer l’actuelle richesse dans un mode devenu un village planétaire.

Alors, considérer des œuvres en souffrance et qui ont presque l’âge de l’indépendance comme des réalisations d’envergure, est un leurre. Des milliards et des milliards de dollars sont engloutis, sans que l’amélioration ne soit au rendez-vous. Tandis que les uns vivent au seuil de la pauvreté, d’autres s’enrichissent impitoyablement. Tandis que les écoliers sont médiocres et les universitaires sont déclassés, l’on vante un système éducatif sinistré. Tandis que les hôpitaux sont mortifères, l’on glorifié un système sanitaire malade. Tandis que l’autosatisfaction alimentaire est palliée par une importation sauvage, l’on loue une agriculture qui ne nourrit plus. Tandis que les maffieux de la finance et du bazar, s’emparent du marché, l’on flatte un système économique rentier et improductif.

Mais aussi, parler de réalisations c’est dresser une balance recettes- dépenses. Quelles sont, au fait, les recettes des hydrocarbures depuis l’indépendance à ce jour ? Enigme ! Comment est-il dépenser durant 50 ans, l’argent public ? Enigme aussi ! Le flou dans la gestion des finances publiques remontent aux premiers jours le l’indépendance avec la fameuse histoire de détournement des fonds de solidarité. Maintenant le détournement et la corruption sont érigés en mode généralisé de fonctionnement. Au vu des scandales dont elles sont frappées, il est dupe d’énumérer ces réalisations sans rendre compte en toute transparence de leurs coûts réels !

La réalisation c’est la justice et l’égalité dans les droits. C’est honteux de discourir sur le droit, la justice, la liberté, la fraternité et les services quand les responsables tordent le cou de la loi fondamentale du pays, se considèrent non justiciables, emprisonnent pour délit d’opinions, bafouent les règles et ne respectent pas les lois… C’est injuste également de parler de réalisation en matière de santé, quand les responsables, eux-mêmes n’y croient pas : pour un insignifiant souci sanitaire, ils s’envolent vers des cliniques luxueuses de l’étranger. C’est un mensonge aussi de parler d’œuvre en matière d’éducation quand ceux qui ont mis en place le système éducatif ne se sentent pas concernés : leurs bambins sont scolarisés ailleurs. C’est scandaleux encore de parler de logement et de bâtiment quand les responsables s’empressent à acquérir des demeures luxueuses aux frais de la princesse dans les grandes villes étrangères : ils ne peuvent pas y habiter, ni eux ni leur progéniture, dans des F2 minuscules. C’est aberrant enfin de glorifier les accomplissements en matière de route, quand les responsables, pour les besoins de leurs déplacements, vident les chaussées et immobilisent la circulation…

Le progrès est la création de la richesse. Les responsables qui ont couru vendre une image virtuelle à travers une publicité inutile mais foncièrement électoralistes, ont-ils créent de la richesse ? En dehors des hydrocarbures, les recettes sont quasiment nulles. Alors à quoi bon de vanter ce qui dépend plus de dame nature que de l’effort de ces bras cassés de responsables ? Demain, quand le prix du baril dégringolera davantage, l’on verra la vanité de ces imposteurs fondre comme une boule de neige. L’on verra aussi comment des réalisations vantées lors de cette compagne pré électorale, seront délaissées et abandonnées comme c’était le cas auparavant durant les années 1980. Les pénuries se réinstalleront, les pois chiches se vendront comme café, la semoule, le sucre et l’huile seront cédés accompagnés d’ustensiles de cuisine ou d’outillage de bricolage. L’on constatera alors l’ampleur des dégâts : des chantiers seront à l’arrêt et l’on ne pourra même pas entretenir ou réparer un tronçon endommagé d’autoroute, ou de ligne de métro…

En principe s’il y a progrès, ils n’ont nul besoin de se taper cette coûteuse publicité via ces périples ruineux à travers le pays. Au contraire, le progrès témoignera en leur faveur et seront les premiers à savourer les fruits de leurs réalisations et à en tirer fierté et orgueil. Ils se soigneront alors dans n’importe quel hôpital qu’ils ont bâti et mis en service. Ils inscriront leurs enfants dans n’importe quelle école ou université qu’ils ont construite et dont ils ont imaginée les programmes. Ils feront leurs courses dans n’importe quel marché approvisionné par des produits locaux. Ils se déplaceront sans escorte dans m’importe quelle rue ou route. Ils boiront l’eau provenant des barrages ou celle dessalée de la mer. Ils passeront leurs vacances au bord de n’importe quelle plage de la côte qu’ils ont mise en valeur…

Mais, eux, même pour vanter leurs soit disant réalisations, ils ont choisi, subterfuge et détour et par fois ils ont eu recours à des canaux étrangers. Certainement de peur d’affronter la réalité qui les bouscule. Car, ils savent que les œuvres qu’ils croient grandioses sont purement et simplement mensonges et chimères. Et le progrès dont ils parlent n’est qu’une invention maladive.

Zoubir Zerarga

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Commentaires (2) | Réagir ?

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R A M E S S E S II

Barak Alalho Fik à Si Zoubir, ina lilahi wa ilayhi raji3oun, dixit nos sangliers et Qassamen pour nos Drabkis! chapeau bas mon frère, "goudron, béton et Container" comme pour atteindre le Nirvana économique, nos grand parents avec des bœufs et des charrues, ont exporté blé, cuir, figues, ... depuis 62, nos différents ministrous et gouvernant travaillent pour leurs comptes et celui de fafa, mère patrie! double nationalité, double lâcheté, des "Fakakirs" politisés!

Na dinne lgoudron!

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ABBES LABDELLI

Jusqu'à quand monsieur Sellal, vous continuez à bricoler en jetant des enveloppes colossales d'argent aux wilayas que vous visitez, alors que vous savez d'avance qu'elles vont être départagées entre les trottoirs, quelques bricoles et le reste dans les poches de responsables qui ne cesse d'appeler à un 4° mandat du président Bouteflika.

Vous avez parlé de la relance du secteur industriel, elle est où ?

Sincèrement l'avenir de l'Algérie est très sombre avec ce gaspillage, ce pillage, ce désordre, ce mode de vie catastrophique.

Imaginez en Algérie il y a 7. 500. 000 véhicules (chiffre négligeable devant celui de la France = 50. 000. 000) toutes catégories confondues (camion - bus...) ont fini par bloquer toutes les villes, ce grand petit problème reflète l'image du mode de gestion planée par le gouvernement algérien qui tâtonne sans trouver des solutions qui durent dans le temps.

S'il vous plait pensez autrement, le plus dur va venir quand les pays européens vont tomber l'une après l'autre, à ce moment là, on va bien contempler ce pétrole qui ne servirait pas à grand chose.