Moscou, Le Caire, Dakar, Doha… Le retour du Président voyageur

Moscou, Le Caire, Dakar, Doha… Le retour du Président voyageur

Visite écourtée à Moscou en mars, rencontre avec Moubarak au Caire début avril, intervention hier à Dakar où il a prêché la bonne parole au NEPAD et, dans moins d’une semaine, direction Doha au Qatar (22-23 avril) pour une visite à l’ami des mauvais jours, l’Emir Hamad Bin kahlifa Al Thani... le carnet de vol de Bouteflika, un moment vide, recommence à s'étoffer. En ce printemps tardif, il est même complet. A défaut d'aller à la rencontre de cette prétendue Algérie qui le sollicite à cor et à cris et pour donner l'illusion d'une intense activité, le président de la République multiplie ses déplacements à l'étranger. Débordé par ses « engagements » internationaux, il en vient même à se décharger sur son ancien homme de main, Ouyahia revenu dans ses bonnes grâces, invité à deux reprises − le 8 avril au sommet de New Delhi et le 16 avril au Conseil de Sécurité à New York −, à jouer le commis voyageur de la République.

Ce retour à des engouements de jeunesse − les voyages de prestige et la diplomatie tape à l’œil − laisse apparemment peu de place et peu temps à Bouteflika pour s’occuper des affaires du pays. Au vu de la fréquence des réunions du Conseil des ministres qu’il est censé présider, les affaires nationales paraissent le laisser indifférent et même l’ennuyer ; il préfère plutôt « briller » dans les rencontres internationales à caractères économiques. A Dakar, on l’a entendu glose sur « le rôle dans le futur du NEPAD en tant qu’instrument du développement du continent. » Pour Doha, le menu sera également économique. Il sera question d’investissements et d’échanges économiques à relever parce que très bas. Quel profit tirera l’Algérie de ces déplacements présidentiels ? Rien ou si peu que le service presse d’El Mouradia ne prend même pas la peine d’en rendre compte. Point de communiqué, encore moins de conférence de presse. Et pour cause ! Contrairement aux chefs d’Etat dont la plus part des visites à l’étranger est l’occasion d’une moisson de contrats pour le pays et les entreprises nationales, les déplacements du président algérien sont à l’image à sa politique : ruineux et improductifs pour le pays et sans intérêt pour la population.
A une année de la fin de son mandat, voilà donc Bouteflika de nouveau saisi par la fièvre des déplacements à l’étranger. Une frénésie de voyage qui n’a d’égal que sa soif de reconnaissance à l’origine des débordements verbaux.
Alors qu’il court ainsi le monde, le feu est dans la maison. Au nord, des milliers d’agents de l’Etat tous secteurs confondus contestent leurs fiches de paie et réclament un salaire qui leur permet de vivre dignement. En exigeant une redistribution équitable des richesses nationale, ce mouvement de protestation sociale conduit par les syndicats autonomes prend en charge une revendication qui dépasse le cadre corporatiste et purement salarial et donne aux luttes syndicales une dimension qui inquiéte la vieille centrale UGTA totalement inféoddée au pouvoir. En Kabylie et au Sahara, au cœur du « triangle utile », les bandes du GSPC-BAQMI poursuivent leur assauts et sèment la mort. Dans tous le pays, des jeunes algériens défient la mort en allant vers ce qui leur semble être la vie. Pendant ce temps, le chef du gouvernement, occupé à tenir les troupes de son parti, le FLN, se dérobe et tourne le dos à la société. Quant à ses ministres, face à la grogne sociale qui s’amplifie et se radicalise, ils improvisent des « réponses » aussi brutales que le système qui les a installés à leur poste.
Avec un chef du gouvernement fantomatique et un président de la République alternant longues éclipses et courtes réapparitions, avec un pouvoir oppressif et incompétent, l’Algérie tangue comme un bateau ivre − un navire sans capitaine qui continuerait d'avancer parce que ses mécanismes de pilotage automatique se sont mis en marche.

Meriem Benmehdi

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Commentaires (16) | Réagir ?

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lies

S'il voyage, on le critique, s'il délégue quelqu'un, on le critique. s'il s'éclipse on se demande où il est passé, mais bon Dieu vous pouvez pas regarder ailleurs, essayer de mettre le nez dans les affaires militaires, et vous aurez des scoops à faire vibrer le monde,

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Tarak Ibnou Ziad

Un choix irreversible

Une échéance cruciale. Date limite la prochaine élection présidentielle. Tout le monde est impliqué d’une manière ou une autre. On est plus à l’époque des dictatures affirmées. Elles sont plus sournoises. Il ne faut surtout pas attendre de Bouteflika et compagnie pour doter notre pays d’une philosophie républicaine car ce n’est pas leur culture. A vrai dire, ils n’ont aucune culture au sens noble des valeurs universelles qui évoluent de jour en jour. C’est quoi un colonisateur que celui qui vient occuper par la force un pays et le piller de ses richesses et opprimer, réduire, exterminer, faire exiler, réduire à l’aliénation ou au suicide pour les plus dignes. On assiste à ces faits tout les jours dans notre pays. Sommes-nous colonisés ou alors nos gouvernants sont des gens qui travaillent carrément pour cette logique ou sans le savoir. Ou alors c’est une colonisation qui ne dit pas son nom. Comme dirait le commun des mortels, une colonisation habillée, pour mieux passer, aux couleurs familiales algériennes. C’est encore plus grave et plus déroutants. Est-ce que c vrai ou sommes nous, pour faire dans la familiarité chaabiste, damnés et que c’est la force du destin. C’est qui Boutaflika en sa personne de président et c’est ce qui nous intéresse nous algériens, car pour la plupart, on ne le connais ni d’Ève ni de Adam juste pour des histoires de détournement pour les plus anciens révélé sur radio Monte-Carlo sur question quitte ou double où il est présenté comme le plus riche ex ministre. Pourquoi lui et le système veulent t’ils changer la constitution et lui donner un mondant à vie?? En deux mandats (10 ans) il n’a rien concrétisé de toutes ses promesses? Excusez moi mais, je crois au fond qu’il a remplis et bien joué la marionnette pour ceux qui l’ont désigné et ils sont tellement satisfaits qu’ils veulent le reconduire et à vie. Car ils savent qu’il a une vision juste tubulaire. Il aime être gâté et se faire réconforter dans ces complexes. C’est un psychopathe très gravement classé dans l’échelle de Hear. Surestimation de soi, loquacité dans le langage de ses discours sans charme, il utilise des termes qu’il ne maitrise pas, il a surement une sexualité débridée ou sans sexualité ce qui est encore plus grave. Il est t sans empathie et l’exemple d’une femme analphabète qui a perdu son fils et qui l’interpelle et lui sans hésitation lui cri en face en lui reprochant ses sentiments face détresse qu. il a lui-même perdu un cousin. Quel cousin ? Juste de la manipulation médiatique dont cette femme désespérée a fait un office d’objet médiatique.

Après ces constats, elle est où notre responsabilité et que somme nous indigènes algériens de 2008. Nos valeureux martyres ont créée des structure et ont luté, ENA, PPA, MTLDl, FLN, PRS, FFS. Laissez faire et osez parler d’une Algérie républicaine. On’ a les moyens d’empêcher cette catastrophe. Laissez ce système toucher à notre constitution alors il n’y aura plus d’hommes dignes de ce nom comme nos valeureux qui ont payés de leur vie pour notre patrie.

C’est le moment ou jamais car le choix sera irréversible

T. Z

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