Algériens, fiers mais déclassés

Algériens, fiers mais déclassés

Ziad Bouzid, quadragénaire, ingénieur, père d'une famille de trois enfants vient d'être enterré à Belcourt, son quartier. Ça aurait pu être un fait banal. Un décès... Bouzid était ingénieur. Excédé par le comportement des gouvernants algériens, il s'est proposé comme candidat à l'exil au Canada.

Admis, il s'y est installé. Non admis comme tous ceux partis avant lui, il a bu sa dignité et avalé ses diplômes, troqué son savoir pour une licence de taxi.

L'urgence, la nécessité de préparer un avenir acceptable aux enfants peut mener tout bon père à accepter le déclassement.

Au Canada, depuis quelque temps, on discute du foulard, des musulmans, on se méfie du basané. Que s'est-il passé ? La justice nous le dira peut-être un jour. Ziad  Bouzid, promis par l'école algérienne à un avenir radieux, est mort assassiné dans le taxi qui s'est substitué à son cerveau si éveillé....

Le cas de Bouzid, ce frère que je n'ai jamais connu n'est pas singulier.

Qu'est-ce qui a poussé ces meutes d'Algériens bardés de diplômes ou de talent à enjamber la Méditerranée pour venir s'installer en France ou ailleurs et accepter des jobs de bas étage, eux qui arrivaient nourris de denses expériences professionnelles ou syndicales ?

L'explication n'est pas à chercher très loin. Il y a eu la décennie noire, les deux cent mille morts, il y avait la menace, la mort imminente  et cette espèce de confiance en soi qui consistait à croire que l'Occident nous attendait.

La France nous ignore, elle ne veut même pas nous voir. Elle rêve, bien entendu de l'argent sur lequel notre état est assis. Pensez-vous ! Deux milliards de dollars d'excédent, alités quelque part qui pourraient bien faire décoller la cote de popularité de Hollande, un président sympathique et, à coup sûr, sincère qui a pris les rênes de la France au mauvais moment.

La France est hantée par les problèmes d'insécurité.  Les Français savent-ils qu'ils sont gardés, protégés par des universitaires algériens, des artistes, des journalistes, des écrivains...Tous recyclés en en agent de sécurité pour des raisons vitales ?

Pendant ce temps, des animateurs nuls, incultes ou véreux se pavanent sur le Paf, les télés et ramassent du pognon à ne plus savoir qu'en faire.

Ah! Si j'avais les seins de Nabila...

Quel gâchis !

Meziane Ourad

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Commentaires (10) | Réagir ?

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Massinissa Umerri

Mais trouve-toi un mari, bon sang et arrete de faire faire la recolte a ta dst de mes 2 ! Ils doivent m'en vouloir, je suis peut-etre le 1er et seul resident qui leur ai rendu leur carte de sejour, il y a de cela des decennie, avec quelques autres comme Lyes Zerhouni. Encore un commentaire sur moi plutot que mes ecrit, et tu apprendras ce que voulais dire Bush par "America takes care of its own" - tu es averti et les lecteurs en sont temoins.

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Quelqun EncoreQuelqun

J'ai cru comprendre que vous étiez quelqu'un de très évolué à tel point que vous avez renoncé à la résidence en France. Tellement évolué aussi que les Imravdhénes et autres " sous-humains" (à vos yeux) n'avaient pas un mot à dire face à vos avis sous forme de " fétwa" !

Donc, tout évolué que vous êtes, vous ne pouvez quand-même pas vous empêcher de menacer "la pauvre Charlotte" (ce sont vos propres mots) en prenant, en plus, les lecteurs pour témoins.

Et si en lieu et place, vous commenciez par faire votre méa-culpa en optant pour de la polémique constructive, argumentée, une langue soignée, un discours respectueux...

Non, vous voulez être pire que 3âzrayéne, c'est ça?

Continuez ainsi, on verra bien ce que "la Charlotte" subira comme représailles de la part de Sa Magesté, Son Excellence Sir Massinissa Opine!

Un tiers-mondiste ne se transforme pas en "civilisé" du jour au lendemain; il y a toujours des réflexes qui le trahissent : par exemple le chantage et la menace en lieu et place d'arguments construits!

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khelaf hellal

Je m'explique : le turbo-capitalisme "Ya bon banania" est ce système économique qui fait la promotion et qui vante les produits finis venant de la Métropole comme à l'époque des colonies. Il est ce système qui a relégué le colonisé au rang d'indigène fainéant et gros consommateur du produit de ses propres richesses locales pillées et transformées outre-mer. Il est aussi ce système qui stigmatise le colonisé jusqu'à en faire l'incarnation du mal, de la médiocrité, de l'animalité (Lire les Damnés de la terre de Frantz Fanon)

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