Nos lecteurs débattent avec Redouane Osmane

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Canon : Que pensez vous de l'U.G.T.A et de Sidi Bouteflika, pardon de Sidi Said?

Redouane Osmane : Cher Canon, ma réponse est toute simple.
L’autonomisation du champ syndical désigne l’activité syndicale hors du contrôle du pouvoir autrement dit la cristallisation d’une conscience sociale et d’un espace syndical indépendant du pouvoir et du patronat .
Ce processus d’autonomisation est aujourd’hui pour les syndicalistes une étape nécessaire car il est la condition incontournable par laquelle s’installent la capacité revendicative et la construction d’un syndicalisme démocratique. Plusieurs facteurs concourent à maintenir la domination des travailleurs , accentuer leurs différenciation et à brouiller toute identité commune : La relation de l’UGTA en étroite dépendance du pouvoir a discrédité après des années d’allégeance et de pratiques antidémocratiques, l’idée même l’autonomie syndicale. Les échecs des tentatives de réappropriation de l’UGTA par ses factions combatives ont consolidé les bureaucraties syndicales et leur subordination à l’Etat. L’ appropriation de l’expression des travailleurs par la bureaucratie syndicale constitue le seul modèle de pouvoir dans une organisation syndicale centralisée, les syndicats autonomes ne sont pas encore porteur d’un nouveau projet de démocratie syndicale qui aurait pu forger une identité sociale aux travailleurs et consolider l’activité syndicale dans des secteurs larges où les travailleurs sont livrés à une exploitation inhumaine. Sidi Said est aujourd’hui le représentantde cette bureaucratie syndicale qui empêche la conscience sociale d’émerger.

Said : M.Osmane, à quand une confédération des syndicats autonomes ? Ou du moins celle de votre secteur, avec le Cnapest - Cnes - Satef etc...
Redouane Osmane : En Octobre 88 , la dynamique de libertés a été le point de départ à l’émergence de syndicats autonomes aussi bien dans le secteur économique public que dans la fonction publique. C’est sur les ruines du populisme que les premiers syndicats autonomes vont naître dans l’industrie( secteur pétrolier, électricité et gaz, métallurgie, etc..) Ils seront vite confrontés autant à hostilité du patronat public que par la nuisance délibérée des bureaucraties syndicales locales. La seconde génération de syndicats autonomes est née dans la fonction publique . Dans la fonction publique le salariat est de plus en plus différenciés et les métier fragilisés par la flexibilité de l’emploi dans quelle mesures avec autantde segmentation peut-on aller vers une confédération syndicales.
La CLA est pour le moment pour l’accélération dans l’installation de coordination intersyndicale par secteur .IL faut se garder de faire des raccourcis historiques car le pouvoir algérien est hostile à toute ouverture démocratique. Comme la politique est l’art de prédire. Le pouvoir a anticipé ce genre d’évolution des syndicats autonomes. IL accéléré la division es syndicats autonomes par la formule du clonage des syndicats autonomes qui lui tiennent tête ou ceux qui ont échappé à son contrôle Par cette opération , c’est le processus d’autonomisation qu’il veut casser. Vouloir confédérer une centrale composé de clone est possible . C’est le raccourci que le CLA n’empruntera .

Algérienne : Que pensez vous Mr Osman d'un ministre qui pousse une gueulante dans une classe à Tipaza parce que les filles et les garçons sont séparés mais qui impose l'examen de charia au Bac à toutes les branches scientifiques? Les parents d'élèves n'ont ils pas le droit de choisir de transmettre eux même l'éducation religieuse à leurs enfants?.Pourquoi les lycées privés sont-ils obligés de donner des cours de chariia? Pourquoi les adolescents d'outre mer sont sensibilisés à la vie politique et ont une culture meilleure que celle de nos enfants qui sortent du lycée aussi vide qu'ils ne sont entrés,ne sachant s'exprimer correctement dans aucune langue? Je soutiens votre combat, les salaires des enseignants sont une honte, une clochardisation de ceux à qui l'on confie l'avenir de nos enfants, l’avenir de l'Algérie. Bon courage!
Loudmila : Mr Osmane, ma petite soeur 17 ans m'a signalé que son enseignant de charia lui a prédit l'enfer parce qu’elle n'est pas voilée alors qu'elle passe son BAC en fin d'année, il a aussi dit aux filles voilées que la tenue islamique ne devait pas être en couleur et qu'il fallait conserver le livre de charia toute leur vie Est ce dans ces prérogatives de promettre l'enfer à ma petite sœur? Merci.


Redouane Osmane : La question sur l’enseignant de la chariaa doit être tranchée par l’ensemble de la société et notamment par les partis politiques. En tant que citoyen j’estime qu’aucune personne n’a le droit d’imposer le port du Hidjab et que la question est d’ordre de choix personnel .Nous devrions arriver, pour vivre ensemble, établir des règles à options. Libre à celui qui veut porter le Hidjab mais pas à l’imposer. Chacun doit choisir les options qui détermine son destin.

Fawzia : La réforme du système éducatif ne se limite pas au changement de programmes et de livres ou à garantir les moyens matériels”, a déclaré Benbouzid, ministre de l’éducation nationale, à l’occasion de la journée mondiale de l’enseignant. Il a précisé qu’il est question d’améliorer le niveau de l’enseignant qui constitue le maillon fort du processus. à ce propos, il a annoncé que 214 mille enseignants seront formés durant la prochaine décennie. Que pensez vous de ces déclarations monsieur Osman?


Redouane Osmane : Le ministre de l’éducation doit arrêter les effets d’annonce qui ne dépasse pas son cabinet. Dans la réalité, le plan de formation qu’il a annoncé n’a jamais été concrétisé. Nous sommes à la 3 iéme année de réforme dans le secondaire et chaque rentrée est pour nous un saut dans l’inconnu. Nous n’avons pas dans le secondaire subi un recyclage. Nos collègues du primaire et des collèges ont boycotté une formation formelle et inefficace .

Reffassi : M. Si vous parler de la débâcle de l'enseignement au niveau national, moi je vous informe qu'il ya un cataclysme de l'enseignement dans la wilaya de Tiaret et vous prie de vous rapprocher pour être convaincu.


Redouane Osmane : Mon cher ami Raffassi, je serais très heureux de me rapprocher de mes collègues de Tiaret pour pouvoir confirmer ce que j’ai tout le temps dénoncé. Il est vrai que les villes de l’Algérie profonde connaissent plus de difficultés .Le système scolaire fonctionnent très mal, les livres ne sont pas distribués à temps. Beaucoup de professeurs de disciplines de langues manquent. Il y a peu de cantines et les classes ne sont pas chauffées en hivers. Beaucoup de parents de l’intérieur du pays se rendent compte que leur enfants ne bénéficient pas d’un enseignement de qualité. Les déperditions scolaires sont légions. Les syndicats doivent définir l’amélioration des conditions de leur adhérents mais aussi des élèves. C’est pourquoi la lutte pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement passe par une coopération entre les parents d’élèves et les enseignants. Il est évident que dans ces régions le financement public soi augmenter. Cela motivera aussi bien les direction de l’éducation que les enseignants qui travailleront dans des conditions favorables pour la réussite. IL reste que devant le cataclysme, il ne faut pas rester sur place, il faut bouger et surtout s’organiser

Aziz : Je veux simplement poser une question a monsieur Osman Redouane. J'ai été pendant longtemps un camarade de lutte de Redouane, malgré nos différences, je continue de respecter son combat, ses idées, ses positions. Redouane a compris que les partis d'opposition sont complètement discrédités, il a compris que l'UGTA est historiquement disqualifiée aux yeux des travailleurs, l'islamisme politique est l'ennemi même du combat des travailleurs. Le grand mérite de Redouane est d'avoir pu et su se frayer une brèche pour un combat le plus sérieux et le plus porteur dans un environnement franchement hostile à tout changement sérieux. Quant a ceux qui disent que ce combat là est politique, je leur dirais que le syndicalisme, c'est de la politique par excellence. Ma question est la suivante: monsieur Osman:
1-comment élargir ce combat en évitant le piège de l'étouffement par un pouvoir qui comprend parfaitement le sens de votre combat?
2- vous avez parfaitement qu'un combat d'avant-garde aura nécessairement besoin un jour d'une organisation politique, sinon c'est de l'activisme?
3- est -il possible de doter votre combat d'un support médiatique? Et bon vent.


Redouane Osmane : La question de l’élargissement social du combat que mène le CLA a été lors du dernier congrès un des thèmes centrale de nos débats . En faisant le bilan de notre activité durant 4 ans Nous noté que notre audience s’est amplifiée au niveau nationale. Notre fonctionnement algérois nous avait interdit d’occuper la place qui nous revenait en tant qu’initiateur du mouvement des enseignants du secondaire. L’administration a exploité les différences pour diviser le mouvement. Dans ce contexte , les difficultés ont vite apparu dés qu’on a voulu maintenir les grandes mobilisation. Il fallait donc aller vers un prolongement de notre activité à l’échelle nationale sans sacrifier l’inter syndicalisme et notre projet de défense d’une école publique, performante et de qualité.
Concernant la nécessaire jonction avec une organisation politique, nous pensons que les syndicats ont plus besoin pour le moment d’un mouvement social d’opposition anti-libéral

Un admirateur : D'abord un grand BRAVOO!! J'essaie de suivre les événements à partir de l'étranger, je trouve le combat de monsieur Redouane et le CLA très intéressant et ambitieux..... À quand un syndicalisme combatif et convergeant?????? a quand la fin du corporatisme et des engagements claires dans le domaine politique? ???? Je pense que quand on se croise dans les luttes, dans la rue, ya forcément nécessité de converger vers une structure qui pourrait rassembler le plus de monde possible en dehors d'une corporation et en dehors d'un secteur d'activité pour un TOUS ENSEMBLE?????

Redouane Osmane : Quand s’achèvera le combat corporatiste et quand se concrétisera le tous ensemble pour des causes communes ? Il n’est pas facile vu l’état embryonnaire du syndicalisme autonome d’aller vite vers des convergences même autour de revendications communes. Le mouvement syndical autonome est marqué par deux tendances le syndicalisme maison et un syndicalisme à la ligne revendicative et démocratique. Dans un contexte politique où les libertés syndicales sont constamment violées et la répression des grèves permanentes , il faut surtout développer la solidarité syndicale et les actions revendicatives . Pour le moment , nous avons initié des coordinations intersyndicales alors que le pouvoir est à la recherche d’une organisation tampon pour les syndicats autonomes qui jouerait le rôle de supplétif de l’UGTA. Nous essayons tout se battant pour les libertés et les revendications sociales de tracer des perspectives organisationnelles selon le rapport de force

Mourad Belaidi : La primauté de l’école sur le politique Monsieur Osman salut, Je suis journaliste, comme vous le savez bien et j'ai même mangé le malh d'un plat de votre mère à Bab Aloued. La presse est t'elle consciente de l'enjeu de la ''primauté de l'école sur le politique '' c'est quoi pour vous une école privée dans le bien ou du mal ? Vous êtes pour ou contre et dans quelle mesure ? En passant, je ne veux poser les questions sur le statut de l'enseignant algérien qui est relégué à un agitateur quand il demande d'avoir les moyens de faire son devoir d'éducateur et cela même au seuil de sa pauvreté. Ma question est : Pourquoi et malgré les moyens que l’état, on ne donne pas de l'intérêt et de considérations pour les causes que vous défendez ? Pourquoi ce pouvoir le refuse sournoisement. Au delà des questions d’argent et de mettre en aise un enseignant et qui va former mon enfant qui va être une lumière demain dans un domaine donné et dont je serais fier, comme parent, et dont ma société le serait encore plus. Les gens qui nous gouvernent, à votre avis ne sont pas conscient ou le font de manière prémédité comme le faisait le colon français qui ne permettait pas plus que le niveau du certificat d’étude pour les ‘’indigènes’’ Ou je me trompe dans mes déductions. Monsieur Osman je peux dire, encore une autre fois , qu’ils sont rares ceux qui ont la fibre patriotique M.B

Redouane Osmane : Beaucoup de questions qui nous interpellent d’abord le rôle de la presse qui couvre largement nos luttes mais qui est aussi consciente des tendances lourdes qui traversent le débat sur l’école. C’est grâce à la presse indépendante qu’on a pu vulgariser le débat sur l’école publique de qualité et la nécessité de lutter contre la privatisation rampante de l’enseignement. Notre campagne contre le projet de suppression lycées techniques n’a été possible que grâce à la presse indépendante. Les question sur la dévalorisation du statut de l’enseignant et des qualifications ont été largement traités par la presse. Dans ce sens nous avons réussi à toucher l’opinion publique mais cela demeure insuffisant pour changer le cours des choses. Notre travail de lobbying est dérisoire face à l’autoritarisme ambiant et l’absence du dialogue social . S’agit-il de la même opération qu’a vécue le secteur économique ? Nous le pensons. C’est pourquoi nous prônons une résistance au projet démantèlement de l’école publique. Les écoles privées ne constituent un danger immédiat. La véritable menace est la privatisation de l’enseignement , c’est à dire l’introduction des catégories marchandes à l’intérieur de l’école(abrogation de la gratuité des livres, l’installation d’un marché des cours particuliers, la participation financière des parents).La nouvelle loi d’orientation scolaire a ouvert une brèche pour la privatisation de l’enseignement.

Mohamed Amami : J’ai passé 20 ans de ma vie à enseigner en Tunisie. J’ai des écrits sur la question de l'enseignement dans mon pays je ne sais pas si la situation est la même en Algérie car pour nous c'est la catastrophe je veux savoir est ce que votre gouvernement a adopté le projet des patrons européens nommé l'école de demain ou non? Et comment réagissent les syndicats de l'enseignement et les enseignants? je vous invite à lire l'un de mes écrits sur la situation chez nous sur le lien suivant http://www.majarrat.org
Redouane Osmane : En Algérie, il existe un fort consensus social pour l’accès aux études à tous les élèves. Comme en Tunisie, le discours du pouvoir prône un nouveau discours idéologique celui de l’adaptation du système éducatif « au mouvement irrépressible de la mondialisation et à l’économie de marché », ce discours fait glisser l’école vers la sphère économique et marchande. La nature « utilitariste » et « néolibérale » des réformes de l’enseignement engagées depuis 2002 aurait mérité d’élever le débat au niveau d’un véritable choix de société. Or c’est dans le cadre ténu formel des réunions du conseil du gouvernement du mois de février et celui de mars 2002 que les axes de la politique éducative vont être légalement consacrés. Différents décrets ont été promulgués officialisant les conditions de recrutement des enseignants et leur mobilité, la décentralisation des centres décision et de gestion ainsi que les restructurations des différents paliers de l’éducation. Des dispositions ont été prises pour introduire une privatisation rampante de l’enseignement, une extinction de l’enseignement technique et une marchandisation du livre scolaire. Si le discours formel maintient le droit à l’enseignement et l’égalité des chances en matière de conditions et de poursuite des études après l’enseignement fondamental, la réalité des déperditions scolaires et du tri scolaire montre que nous allons nous acheminer vers une sélection sociale qui touchera les enfants des catégories populaires. Cependant la marge de manœuvre du pouvoir est étroite car il doit compter avec toutes les forces sociales qui sont hostiles à toute déscolarisation par le tri social. Le CLA mène un combat pour mettre en échec le plan de démantèlement des lycées techniques et la défense de l’école publique de qualité. Nous comptons avec nos voisins du Maghreb et l’Internationale de l’éducation faire une campagne pour renforcer l’enseignement public.

Hcinu : Mr.Osman Pardon, je vais oser: dans votre nom, il y a « os »; : effectivement vous êtes un os pour ces malotrus qui nous gouvernent. Tout en saluant votre désormais historique combat, merci de répondre aux questions suivantes: quelle est votre stratégie pour que l'école républicaine reprenne ses droits dans notre pays? Pour que l'école algérienne forme des citoyens et non pas seulement des croyants ni des militants. Que pensez vous de l'intégration définitive et dès la première année du français comme langue d'étude de toutes les autres matières? Merci et Chapeau pour votre bravoure Hcinu

Redouane Osmane : Le combat pour la défense de l’école républicaine relève d’un véritable choix de société.. Le CLA s’y attèle en essayant de défendre des valeurs comme l’accès à tous aux études, la gratuite des études et une école publique de qualité.
L’offensive aujourd’hui contre l’école républicaine se traduit par le désengagement financier de l’Etat dans l’éducation publique. C’est une redéfinition du service public dans l’éducation qui peut déboucher sur la constitution de ghettos scolaire et d’autre part sur une réduction de l’offre pédagogique aux élèves des catégories défavorisées. Notre stratégie est simple, il s’agit de mobiliser les enseignants pour défendre une éducation qui participera à l’émancipation de l’homme grâce au savoir . Ce rapport aux savoir doit être liée aux catégories intellectuelles et sociales de la modernité , et non à la logique du marché.
Concernant la question de la généralisation des études en français dés la première année, il me semble que la société refuse les débats cornéliens.
Les résurgences utopiques ont toujours fait rêver les malheureux ,il n y a pas que la religion qui jouerait le rôle attente . La société de consommation fait rêver les gens debout. La résistance est aussi est une utopie active qui refuse l’infernal fatalité de la résignation et transforme notre déception et nos débâcles en résistance . Toutes les résurgences utopiques ne sont pas réactionnaires.

Khaled info: En enlevant la branche sciences islamique le ministère a opte pour le dispatching des PES de la charia sur tous les lycées en donnant a chaque PES 1 h par classe comme ça ils auront affaire a tt les enfants d’Algérie !
Popeye : Comment sauver le système éducatif en l'extirpant de la mainmise de l'Islamo-Baathisme très présent dans le ministère ?
Chami : Que propose le CLA pour que notre école arrête de produire des hommes et des femmes colonisables par le premier venu qui utilise la religion ?
Lounes : Bonjour Monsieur Redouane Osmane, J’ai trois questions à vous poser, si vous permettez. 1- Pourquoi les enseignants, garants de l’avenir de nos enfants, ne se battent-ils pas pour de bons programmes scolaires qui s’inspireraient de la culture authentique et de l’histoire réelle de notre pays et pour une école laïque qui permettrait de former des citoyens modernes loin des pièges du fondamentalisme islamiste dans lequel patauge toute la société ? 2- Pensez-vous que l’école arabisée sert vraiment les intérêts des enfants Algériens ? 3- Pourquoi les syndicats des enseignants sont totalement indifférents par rapport au problème d’enseignement de Tamazight ? Merci et bonne courage, car « Idul sanda n’ruh ».

Redouane Osmane : Réponse à Khalde et à Popeye, Chami et Lounes. La présence de l’islamisme politique à l’intérieur du système éducatif est une question qui n’a pas fini de hanter les débats de société. En tant que syndicaliste nous croyons fermement que cette question au delà de l’expérience algérienne est plus profonde. Les résurgences messianiques dans le monde le prouve. L’humanité fait face à une crise existentielle qui réactualise les questions métaphysiques et identitaire. Les réponses à la crise des représentations sociales ne sont pas du ressort de la sphère syndicale. Notre contribution dans ce débat est d’inventer une école où la pensée critique problématise aussi bien les manifestations naturelles et sociales que l’histoire spirituelle de l’homme. C’est la meilleure antidote contre toutes les manipulations et le désespoir.
Il faut savoir que les enseignants ne sont pas responsables de ce qui arrive à l’école algérienne. Les enseignants n’ont pas été consultés dans l’élaboration des programmes, les parents aussi. Les méthodes d’apprentissage et les programmes sont l’affaire de spécialistes et de bureaux d’étude. Les curriculum ont reproduit l’ambiguïté dualiste où la morale religieuse côtoie le civisme laïque. Les rapports de force et les compromis sociaux ont introduit Tamazght dans les programmes mais sans prise en charge effectif de son enseignement.. Voilà les conflits d’ordre politique qu’affronte l’école algérienne qui est devenue le réceptacle de la crise de valeur.

Djamel BOULSANE : Mr Osman , ne serait-il pas plus économique et plus profitable pour nous tous de demander le départ du sieur Benbouzid ? Parce qu'à mon avis c'est lui le malheur de l'école algérienne! Et puis il n'est pas possible humainement parlant d'être rentable et objectif quand on a fait autant de temps dans un même poste et s'il avait un minimum d'honnêteté intellectuelle il partirait de lui même.
Redouane Osmane : Le ministre de l’éducation nationale n’est pas le responsable du malheur du système éducatif, il s’est inséré seulement dans la chaîne des forces objectifs que constitue le bloc social au pouvoir. C’est grâce au système en place qu’il est encore à cette place. Il est cependant un maillon fort dans l’éducation car son rôle est stratégique dans la mise en œuvre des réformes de l’école. Son départ n’ aurait modifié le cours de l’éducation nationale car il n’ est que l’expression inhérente des rapports internes au système Les candidats pour son remplacement existent mais ils ne changeront pas l’orientation générale de l’école car celle-ci est déterminée par d’autres forces.

Patriote : La religion est devenue la consolation des miserables,et la terreur des heureux.
Redouane Osmane : Les résurgences utopiques ont toujours fait rêver les malheureux ,il n y a pas que la religion qui jouerait le rôle attente . La société de consommation fait rêver les gens debout. La résistance est aussi est une utopie active qui refuse l’infernal fatalité de la résignation et transforme notre déception et nos débâcles en résistance . Toutes les résurgences utopiques ne sont pas réactionnaires

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Commentaires (3) | Réagir ?

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Karvuzi Javar

Voici un extrait du billet de Hakim Laalam dans l'édition d'aujourd'hui le 28/11/2007; ça parle d'une photo prise dans une école du sud algérien: "La seconde a été prise dans une école du sud du pays. Des enfants assis par terre dans une salle de classe dépourvue de chaises et de tables, photo accompagnée d?une légende qui nous explique que beaucoup d?écoles de cette zone du pays n?offrent même plus de sièges et de tables aux enfants scolarisés. " C'est révélateur en matière du manque d'intérêt qu'affiche le MEN pour l'école algérienne, n'est-ce pas?

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Karvuzi Javar

Je me rappelle que durant la grève des enseignants initiée par le CNAPEST et pendant toutes les grèves d'ailleurs, BBZ et ses acolytes n'arrêtent pas de décrire les enseignants comme de vulgaires voyous entrain de détruire l'avenir de nos innocents élèves. Or, dans la réalité le MEN se contrefiche de l'avenir de nos enfants. La preuve: à l'approche de chaque rendez-vous électoral, plusieurs écoles ferment pour se transformer en centres de vote et ce pour une semaine. Pire, cette année, à Bouira et plus exactement dans la commune d'Aghbalou, des enseignants ont bénéficié d'un congé de plusieurs semaines pour faire campagne pour leurs partis politiques, privant ainsi nos enfants de leçons et du savoir. J'ai dénoncé cela en envoyant une lettre au DE et à la presse. Mais ce qui me désole c'est le silence d'un membre très actif du CNAPEST (Coordinateur de Bouira). Monsieur Osmane, le savez-vous? Si oui qu'avez-vous fait ou qu'allez-vous faire pour que cela ne se passera jamais une autre fois?

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