Quand l’Algérie n’enfante plus

Abdelaziz Bouteflika lors de son retour en Algérie en juillet dernier.
Abdelaziz Bouteflika lors de son retour en Algérie en juillet dernier.

Je ne sais pas si je dois me taire ou continuer à dire le mal qui me ronge. Je sais pertinemment que devant les errements et les égarements d’une génération qui a énormément failli, je dois dire que l’Algérie n’enfante plus.

J’en ai marre, trop même, d’entendre parler d’un quatrième mandat pour un corps sans énergie et qui ne se tient plus debout. Comme si l’Algérie n’enfante plus, pour remettre pour la quatrième fois le destin algérien à une imposture vieillissante et mourante. Comme si encore l’Algérie n’enfante plus pour perpétuer l’arnaque de l’homme providentiel opérée un certain avril 1999. Même malade et convalescent, il est toujours présenté par ses parrains, les hommes de l’ombre, irremplaçable et sans égal comme s’il y a plus d’homme capable de redresser le destin d’un pays aux abois. Mais bien sûr qu' ils s’accrochent à l’homme qui arrange leurs combines et approuve leurs forfaitures. Il est un enfant du système et celui-ci enfante l’homme providentiel qu’il veut.

J’en ai aussi ras le bol, trop même, de voir défiler les noms d’anciens caciques, présentés potentiellement présidentiables. Comme si l’Algérie n’enfante plus pour aller puiser au dessous de la chienne comme le dit un adage bien de chez nous. Ces caciques, en marionnettes du système, étaient et demeurent des enfants fidèles et serviles à la caste usurpatrice. Ils n’ont ni le courage de dire ni la force d’agir pour qu’ils prétendent pouvoir opérer le changement souhaité. Mais pour les parrains, un servile enfanté par le système arrange leurs visions et sert leurs calculs. Ils sont tous, ces caciques, des enfants du système et celui-ci continue à enfanter les lièvres qu’il désire pour les farces électorales qu’il organise.

J’ai de la rage, excessivement même, quand la majorité des médias dressent des louanges et caressent dans le sens du poil une gouvernance qui pousse à la faillite. Comme si l’Algérie n’enfante plus pour que les hommes du quatrième pouvoir se vendent au plus offrant. A force de vouloir plaire aux parrains et aux maîtres, ils s’abîment dans le gouffre de la médiocrité et s’enfoncent dans l’abîme de l’incompétence. Ils désinforment plus qu’ils en informent. Mais toujours une langue inféodée ou une plume soumise, louent les actes du système et font de la publicité à ses activités. Certains agissent en agents doubles enfantés par le système et celui-ci persiste à pondre des journaux acquis et des TV sosies.

Le mal me ronge, excessivement même, devant l’abdication de l’élite qui se plait parfaitement bien dans la fonction de tube digestif. Comme si l’Algérie n’enfante plus pour que des intellectuels se prosternent devant une baguette de bain. Sans âme ni conscience, ils courent derrière quelques billets et tronquent honnêteté, lucidité et probité. Par leur passivité et leur inertie, le système les adopte puis les transforme en élite de service. Et vers la fin, ils finissent en enfants du système et celui-ci persiste à donner des actes de licence à des cadres taiwan.

Enfin, j’ai honte, trop même, qu’il n’ait pas un homme libre, enfant de l’Algérie libre, pour venir au bout d’une caste usurpatrice, composée d’imposteurs voraces et insatiables qui ont main mise sur l’ensemble du pays. Un l’homme libre issu de l’Algérie profonde, plurielle et tolérante. Un homme par lequel le changement réel s’opérera au gré de la caste et ses soutiens étrangers. Mais hélas ! il me semble que, depuis l’assassinat de Boudiaf en 1992, l’Algérie a cessé d’enfanter et il n’y a que le système honni qui ,lui, continue à enfanter et parfaitement bien.

Zoubir Zerarga

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Commentaires (10) | Réagir ?

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Atala Atlale

Je le disais bien ; la race des Benm'hidi Larbi, Abane Ramdane, Hassiba Benbouali s'en est allée.

Mais ne perdons pas espoir, Dieu observe et ne peut patienter indéfiniment...

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amazigh zouvaligh

Pour enfanter, il faut de la testostérone, hormone mâle avec un grand M de la jeunesse, de la vigueur, malheureusement pour nos dinosaures ; les lois de la nature sont inviolables, et au delà d'un certain age 65 ans en moyenne pour les hommes, la source de cette hormone tarit, comme tariront bientôt les gisements de pétrole et de gaz, qui ont fait notre malheur!

Amen!

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