Pouvoir d’achat : Vingt syndicats entament une grève de trois jours

Pouvoir d’achat : Vingt syndicats entament une grève de trois jours

C’est une grève générale pas comme les autres : jamais les rangs n’ont été aussi unifiés. Ce sont, en effet, tous les secteurs de la Fonction publique, qui compte pas moins d’1,5 million de salariés, qui sont appelés à cesser le travail pendant trois jours (13,14 et 15 avril).
La Coordination nationale de syndicats autonomes et l’Intersyndicale de la Fonction publique ont en effet rassemblé leurs rangs pour manifester leur rejet de la nouvelle grille des salaires.
Que demandent-ils ? Les syndicats autonomes ont élaboré une plateforme de revendications commune exprimant leur refus de la nouvelle grille des salaires de la Fonction publique. Ils demandent une augmentation substantielle du point indiciaire afin d’avoir un salaire de base qui correspond aux aspirations légitimes des fonctionnaires, l’abrogation de l’article 87 bis, l’intégration des contractuels de la Fonction publique, la défense des libertés syndicales et du libre exercice du droit syndical.

La nouvelle grille des salaires est contestée, rejetée. Meziane Mériane, un des leaders de la Coordination des syndicats autonomes, l’évalue ainsi: «La nouvelle grille des salaires ne répond pas aux aspirations des fonctionnaires. Il n’y a pas eu d’augmentations conséquentes. Le mois prochain, on se rendra compte que l’on n’a eu que des miettes.» Les syndicats autonomes persistent et signent: il faut revoir cette grille des salaires.
Les pouvoirs publics, à l’instar du ministère de l’Education nationale, rejettent, d’ores et déjà, la contestation qui se dessine. Les préavis de grève déposés au niveau de la tutelle sont qualifiés d’illégaux. Les directeurs de l’éducation ont été instruits de sanctionner sévèrement tous les travailleurs grévistes.

Les revendications concernent aussi le respect des conventions internationales de l’OIT n°87-98-135 ratifiées par l’Algérie ainsi que le respect de l’article 15 de la loi 90-14, c’est-à-dire la non-ingérence de l’administration dans les affaires internes des syndicats. Ces derniers s’inquiètent aussi de l’absence de débat autour du statut particulier et du régime indemnitaire. « Le gouvernement a apparemment renvoyé aux calendes grecques ces dossiers. Il a précipité l’application de la nouvelle grille des salaires avant la promulgation du statut particulier, mais face à la pression des syndicats autonomes, le pouvoir s’est rendu compte qu’il a commis une injustice envers les fonctionnaires.


Les syndicats autonomes n’en démordent pas et semblent bien décidés à mener leur action jusqu’au bout.
N’ont-ils pas déjà fait preuve de leur démonstration de force et de leur capacité de mobilisation durant ces trois premiers mois de l’année? Avec déjà deux grèves au compteur, ils semblent s’être aguerris au contact de la réalité du terrain.

Sabrina G. (Le Matin DZ)

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Commentaires (18) | Réagir ?

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tarek-amine

Mr Hamid, si je comprends bien le bon sens, il doit y'avoir une reciprocité:un bon salaire exige un bon travail, et vice verça!

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hamid

Pour messieurs Benmalik et Bzaker : les pays où tout le monde accompli sa mission d'une manière convenable sont entrain de diriger le monde (ne dit on pas que la fin justifie les moyens). oui messieurs je confirme que nous travaillons si peu et parfois pas du tout-je confirme que nous sommes un peuple qui prend deux (02) mois de congés (le 2eme c'est durant le mois de ramadhan).. Faut tout de même faire la différence entre être présent au travail et travailler. De toute les façons, moi je suis sur d'une chose: si l'Algérie boite aujourd'hui c'est parce que nous n'avons pas accompli notre travail convenablement; le reste ce n'est que du blabla

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