Affaire Aloui : après une instrumentalisation ratée, la panique et la calomnie

Le pouvoir veut instaurer un climat de peur pour paralyser toutes les voix de l'opposition.
Le pouvoir veut instaurer un climat de peur pour paralyser toutes les voix de l'opposition.

La menace et la répression qui se sont abattues sur Aloui et Bouakba, voulues comme une instrumentalisation afin de neutraliser la contre-propagande de l’opposition, pour lui permettre de reconduire le statu quo à l’occasion des présidentielles de 2014, sans grand bruit, ayant échoué face à une levée de boucliers massive de la part d’ONG internationales et de l’opinion publique nationale, le pouvoir Algérien, pris de panique, réagit par la calomnie en manipulant grossièrement une vidéo attribuée à Aloui, pour influencer l’opinion et contenir son indignation.

Dans sa préméditation à frapper de terreur les internautes, pour les dissuader de ne plus «faire du bruit», face à la reconduction du système de pouvoir par un coup de force, qui se profile à l’occasion des présidentielles d’avril 2014, en les sommant de s’abstenir à contrecarrer sa propagande, le pouvoir Algérien avait ciblé Abdelghani Aloui comme bouc émissaire et candidat idéal pour le châtiment exemplaire. 

Abdelghani Aloui, âgé de 24 ans, travail comme installateur de climatiseurs et à ses heures creuses, il se défoule sur Facebook comme les millions d’autres jeunes Algériens. Unanimes, ils tentent de conjurer le sort qui s’est abattu sur eux, en caricaturant sans retenue un pouvoir despotique, qui prend en otage leur existence et leur avenir, en dilapidant les richesses nationales et en hypothéquant l’avenir de la Nation. Abdelghani Aloui sera ciblé arbitrairement parmi eux, pour avoir posté des photomontages caricaturant Abdelaziz Bouteflika et le Premier ministre Abdelmalek Sellal sur son compte Facebook. Des caricatures qui ne transgressent en rien les limites de la liberté d’expression entendue au sens de la déontologie universellement partagée. Abdelmalek Sellal avec des oreilles d’âne, on en voie tous les jours sur les réseaux sociaux. Quant à Abdelaziz Bouteflika, tantôt représenté en handicapé physique, tantôt en handicapé mental, il est caricaturé dans toutes les postures et les accoutrements insolites et imaginables.

C’est pour cela que le pouvoir a jugé insuffisant l’inculpation d’Abdelghani Aloui pour "atteinte à la personne du président de la République" et pour "outrage à corps constitués". Il lui fallait un mobile irréfutable et reconnu internationalement comme une menace pour la paix dans le monde, pour faire taire la contestation internationale, qui était naturellement prévisible dans de pareilles circonstances. C’est alors que l’idée d’«apologie du terrorisme» fut retenue contre lui.

Au départ, lorsque l’opération a été lancée, vers la mi-septembre, quand les enquêteurs avaient mené, en l’absence d’Abdelghani Aloui, une perquisition à son domicile, ils se sont contentés de repartir avec une écharpe couverte de l'inscription "La ilaha illa Allah" (la profession de foi pour tous les musulmans : "Il n'y a de Dieu que Dieu"). Tout au plus, cette inscription sur l’écharpe représente effectivement un caractère prosélyte, lorsqu’elle est exposée visiblement dans l’espace public. Mais c’est tellement grossier et hypocrite comme pièce à conviction, alors que le pouvoir lui-même se permet d’interrompre les programmes de télévision publique pour diffuser l’appel à la prière cinq fois par jour ! Et gaspiller un milliard de dollars pour construire inutilement la plus grande mosquée du monde. Convaincu par sa puissance de dissuasion et l’absence de réaction de la société civile, il n’hésitera pas de déployer son cynisme ce jour du 25 septembre, dont la saisie à elle seule de cette absurde pièce à conviction, représentée par cette écharpe, avait suffi pour la mise en examen d’Abdelghani Aloui pour «apologie du terrorisme».

Mais l’opinion nationale via les réseaux internet, la presse indépendante, y compris parmi la presse étrangère, des ONG internationales de défense des droits de l'homme, comme Human rights watch ou Amnesty international, ne l’ont pas entendu de cette oreille et se sont dressés en concert pour s’indigner devant cette grave atteinte à la liberté d’expression et demander la remise en liberté immédiate d’Abdelghani Aloui. Parce que celui-ci est menacé injustement par l’application de l’article 87 du code pénal, qui l’expose à une condamnation de 10 ans d’emprisonnement ferme, pour les délits d’"atteinte à la personne du président de la République", "outrage à corps constitué" et "apologie du terrorisme".

Devant cette levée de boucliers tous azimuts et la demande de liberté conditionnelle formulée officiellement par son avocat, Amine Sidhoum, lui-même militant des droits de l’homme, le pouvoir sera acculé à riposter, sans lâcher sa proie. Il ne fallait surtout pas céder au déchainement et à l’indignation de l’opinion publique et donner l’impression d’avoir reculé. Effectivement, sa remise en liberté conditionnelle a été refusée, dimanche 20 octobre, par le juge d'instruction en charge de l'affaire. Car dans le cas contraire, cela signifie la porte ouverte à toute forme de critique du pouvoir sans être inquiété. C’est surtout toute sa stratégie de dissuasion de l’opinion publique nationale et internationale, à contrecarrer sa propagande pour la reconduction du statu quo, qui serait alors ratée. Cet échec signifierait sans doute une menace sérieuse contre le coup de force qui se profile à l’occasion des présidentielles de 2014.

Pris de panique devant l’offensive insistante de l’opinion publique et la maigre pièce à conviction à sa portée, pour justifier le refus de mise en liberté conditionnelle d’Abdelghani Aloui, les laboratoires du pouvoir vont redoubler d’imagination et procéder à une grossière manipulation d’une vielle vidéo qui lui est attribuée, pour étayer son inculpation, pour «apologie du terrorisme». Il s’agit d’une vidéo qui n’a même pas été versée au dossier d'instruction, selon son avocat. Elle est apparue, selon lui, juste après le refus du juge d'instruction de remettre Abdelghani Aloui en liberté conditionnelle, le 20 octobre 2013. Car les enquêteurs chargés de l’enquête n’ont rien trouvé à l’issue des deux mois de recherche.

La vidéo en question dure 4’30 et elle a été posté le 19 juillet 2013 sur le compte YouTube d'Abdelghani Aloui et partagée par «Malik Liberter», le pseudo d’Abdelghani Aloui. Dans laquelle on l’aperçoit se livrer à un discours très violent, se réclamant des «soldats du califat» et prôner le djihad pour l’instauration du califat en Algérie. Invitant les auditeurs à rejoindre le djihad en affichant ouvertement sa sympathie pour Oussama Ben Laden. Un discours à donner froid au dos, par son fanatisme et sa violence. 

A y regarder de près, on constate qu’il s'agit d'une très grossière manipulation de la bande sonore. Car elle présente un décalage très grossier de synchronisation entre la voix audible et les lèvres à l’image, auquel il faut ajouter une aberration flagrante entre la vitesse apparente du mouvement des lèvres et la vitesse du débit de la voix dans la bande sonore, qui ne laisse aucun doute sur sa manipulation. Son avocat, Amine Sidhoum, reconnait bien le visage de son client sur la vidéo, mais lui renie la paternité de la voix, car, dit-il, ce n'est pas la voix de mon client, celle-ci a un timbre doux, alors que la voix sur la vidéo parle d'un ton grave.

Par ailleurs, et plus flagrant encore, le discours que l’on entend semble être la lecture d’un texte érudit, car à aucun moment on ne perçoit une quelconque hésitation, qui ne pourrait donc être l’objet d’une parole spontanée, à moins que son auteur soit d’un niveau d’excellence, rompu aux discours littéraires spontanés. Alors qu’Amine Sidhoum précise que son client aurait quitté l’école à la 9° année de sa scolarité à l’âge de 15 ans et ne peut donc prononcer un tel discours avec une telle maitrise de la langue sans se servir de notes, qui plus est, il s’agit d’un texte d’un niveau d’arabe littéraire très élaboré.

Le pouvoir rendrait un grand service à la nation en s’engageant à enquêter sérieusement et rationnellement pour démasquer et neutraliser les procédés de corruption qui gangrènent la société dans tous ses aspects et punir les véritables comploteurs qui alimentent ses processus. Au lieu d’instrumentaliser cette idéologie intolérante et réactionnaire, qui représente un véritable danger pour la paix civile et pour la construction d’institutions véritablement démocratiques. Il rendrait certainement un grand service à la nation, en cessant d’infiltrer ses réseaux et de les manipuler, pour les dresser contre les mouvements démocrates, afin de neutraliser leurs revendications pour instaurer un régime démocratique régit par un état de droit et la restitution de la souveraineté législatrice au peuple.

Youcef Benzatat

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Commentaires (2) | Réagir ?

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elvez Elbaz

Nous étions parmi les premiers à soutenir l'armée lorsque la vermine islamistes des gueux-moyenâgeux belhaj et madani ont voulu "détruire la société algérie algerienne ont voulant la jeter à jamais dans l'escarcelle de la morbide profondeur abyssale de l'araberie wahabite, arabomusulmane,, doctrine anthropophage de l 'humain, de son identité et de sa civilisation.

Voir ces chefs militaires mettre hors détat de nuire ces deux suppots du wahabisme étaient un travail qui honorait cette arméee, mais les remplacer par un clan prédateur et sans foi ni, loi que celles de la corruption, du népotisme et de l'enrichissement clanique au détriment du trésor algérien est une trahison de ce pays algérie et de ces pauvres peuples

Un systéme plus que maffieux qui protége chekib khelil et qui emprisonne un pauvre jeune "blogueur" satirique au visage candide et innocent comparable à des millions de jeunes de ces peuples d'algérie que ce systéme humilie par la malvie, et la repression est tout simplement plus qu'un crime!

Et pourquoi ET AU NOM DE QUOI, laissez vous faire tout çà, mon général?

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kamel benzine

boutef, meme dieu, il est entraine de punir etant donne que il pourra meme pas allez en

toilettes tout seul. il ya enoremement de personnes qui souhaitent sa mort par contre moi

non, j aurai aime qui va souffrir d avanatge comme il a souffre le peuple algerien. je me

souviens les premieres temps lors que il a tenu ce professeur universite a oran par

sa cravatte avec mepris et orgueille devant ces eleves. lors que on analyse la physionnomie

de boutef, on pourra conclure cinq choses dans sa personnalite

1 complexe par rapport sa propre personnalite etant une personne qui n a jamais connu

son pere et sa propre mere la enfante dans une maison close oudjda.

2 orgueille face a la societe algerienne qui connaissent bien la realite sur la vie de

bouteflika

3 l' envie il voudra avoir tout pour lui par rapport un manque d amour paternelle qui le

recherche de remplacer par le materiels.

4 la haine et la colere contre peuple algerien de connaitre la verite sur sa propre

famille (un enfant de la maison close)

5 manipilation et le sectarisme qui la toujours developper dans sa conception de la

politique algerienne.