L’Algérie peine à remédier au chômage des jeunes

Le chômage est un réel problème social
Le chômage est un réel problème social

Les autorités algériennes peinent à remédier au chômage des jeunes en dépit de la création à leur intention de plusieurs programmes de soutien, censés les aider à s’insérer dans la vie active.

Le chômage touche 21,5% des moins de 35 ans, selon de récentes statistiques du Fonds monétaire international (FMI), contre une moyenne nationale de 10%. Pour faire face à la grogne des chômeurs qui manifestent régulièrement pour réclamer des emplois, les autorités leur proposent, notamment, de créer leur propre entreprise. "J’ai réussi à créer une petite entreprise de bâtiment après un véritable parcours du combattant", se plaint Malik Edjekouane, 37 ans, diplômé en gestion.

Ce jeune homme de la petite localité de Mechtras, en Kabylie, une région montagneuse à 100 km à l’est d’Alger, s’est inscrit au programme de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej) qui lui a accordé un prêt en 2008. Aujourd’hui, il est à la tête d’une micro-entreprise employant cinq personnes. "J’ai réussi à rembourser la totalité de mes créances", précise-t-il tout en déplorant l’échec d’un nombre important de chômeurs qui n’ont pas réussi à honorer leur dette.

Selon une étude de l’Union des experts-comptables d’Algérie, plus de 50% des entreprises créées dans le cadre des dispositifs du micro-crédit finissent par disparaître, emportées par la faillite. Mais pour l’économiste Abderahmane Mebtoul, cette évaluation reste «en-deçà de la réalité». Il impute le problème à l’absence de contrôle des institutions en charge d’appliquer les dispositifs de création de micro-entreprises.

"Les dispositifs sont extraordinaires sur le plan réglementaire, mais en pratique, il n’y a ni suivi ni contrôle de ces dispositifs et des entités qui les gèrent", a-t-il expliqué à l’AFP. Cela rend impossible toute évaluation crédible, a-t-il ajouté. L’Ansej est l’un des dispositifs créés par le gouvernement à l’intention des chômeurs de moins de 35 ans. Selon le ministre du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, Mohamed Benmeradi, ces programmes ont permis, depuis 2008, la création de 70.000 emplois par an.

Durant cette période, quelque 270.000 micro-entreprises ont été créées, selon le ministre. M. Benmeradi a précisé que le taux de recouvrement des prêts auprès de l’Ansej est de 63%, le reste étant en «contentieux». Pour M. Mebtoul, ces programmes pour lesquels l’Algérie dépense chaque année des milliards de dollars sont beaucoup plus destinés à calmer «le front social» qu’à créer des entreprises pérennes et créatrices de valeur ajoutée durable.

"Cinquante ans après l’indépendance, l’Algérie n’a pas d’économie, exportant 98% d’hydrocarbures et important 70% des besoins des ménages, et ses entreprises publiques et privées ont un taux d’intégration ne dépassant pas 10 à 15%", a-t-il déploré. Même le gouvernement a récemment admis que l’économie algérienne ne devait plus continuer à s’appuyer uniquement sur le budget de l’Etat pour financer la création de nouveaux emplois.

"L’Algérie ne crée pas suffisamment de richesse et d’emplois. (...) Ceux existants sont créés surtout par la dépense publique. Cela ne peut plus continuer", a jugé le Premier ministre Abdelmalek Sellal le 10 octobre lors d’une réunion tripartite de consultation avec les différentes organisations patronales et le seul syndicat officiel, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Pour M. Sellal, la relance de l’industrie, représentant actuellement à peine 4% du PIB de l’Algérie, doit être obligatoirement le moteur d’une croissance forte et saine qui permettra au pays de créer de l’emploi durable et participer ainsi au PIB, au moins à hauteur de 10%.

AFP

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Guel Dring

C'est drôle le fait que lorsque l'on parle de biceps certains semblent être désignés pour prendre les devants. Les yeux de leurs coeurs sont peut être embués de sorte à confondre les limites de l'humain. Qu'à Dieu ne plaise, il suffit d'une hémiplégie de mon bras droit pour constater que les idées qui me passent par la tête ne peuvent plus être transcrites. Pourtant mon bras est toujours là, en chair et en os mais démuni de la force divine. C'est le même principe quant aux grains que l'on plante sous terre, il nous apparait que les conditions de germination eau, soleil, parfois engrais font l'affaire. Pourtant de tous les grains semés, il y en aura qui pourriront pour la simple raison que Dieu en a décidé ainsi. Ramenons donc un chimiste et un sociologue pour comparer le monde minéral et le monde animal : comme des atomes s'attirent et se repoussent, les êtres humains dans leurs relations s'attirent et se repoussent. Tant que nous y sommes, c'est la saison des labours - semailles et sans nous en rendre compte des champs sont semés partout dans le monde (hémisphère nord) , chacun est occupé et le cycle naturel nous ramènera à la saison des cueillettes, des moissons avec leurs lots de satisfaction, de dépit. Ce n'est pas Bouteflika seul dont Dieu à la charge, nous sommes déjà à plus de 7 milliards sans compter ceux qui étaient avant nous et ceux qui nous hériterons, ni les poissons dans l'eau, ni les animaux dans la jungle : il suffit de s'accorder un peu de répit pour y penser et peut être convenir qu'il vaut mieux faire confiance au Maitre de l'univers qu'à ceux qui sont pieux ou pervers.

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Guel Dring

7/ 96. " Si les habitants des cités avaient cru et avaient été pieux, Nous leur aurions certainement accordé des bénédictions du ciel et de la terre. Mais ils ont démenti et Nous les avons donc saisis, pour ce qu'ils avaient acquis. " Malgré nos offenses, malgré nos turpitudes, la pluie continue à tomber et les récoltes plus ou moins satisfaisantes, ce qui ne peut être qu'une preuve de la mansuétude de Dieu. C'est vrai qu'il y a encore une bande de brigands qui raflent tout mais au lieu de la combattre, nous avons été - contraintes sociales oblige et faute de repères - doucement amadoués par la vie facile. Aujourd'hui, nous sommes à l'exemple d'un bateau qui a perdu les coordonnées du GPS, et erre à la dérive. Si c'est une question de connexion, il reste encore de l'espoir mais si le récepteur est tombé par dessus bord, dans ces ténèbres et cette vaste surface comment retrouver le "nord". Seule, la prière. C'est la seule option disponible qui peut s'avérer efficace tant que l'on y croit.

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