Club de la presse BRTV : hors de la présidentielle, la construction démocratique

Le club de la presse de BRTV.
Le club de la presse de BRTV.

Ce samedi 12 octobre, le club de la presse de berbère Tv s’est penché sur la prochaine échéance du calendrier électoral algérien.

L'on s'attendrait naturellement à ce qu'une discussion sur l'arrivée à limite du mandat présidentiel fasse la part belle d’une part aux conditions de déroulement du scrutin, aux garanties de sa sincérité et d’autre part aux pronostics sur les candidatures avérées ou supposées.

Un journalisme consubstantiel au républicanisme

Ce n’est pas ce à quoi se sont astreints les invités de Kamal Tarwiht. Sur le plateau de berbère TV, il faut relever, comme le souligne Gacem Mokrane, que le journalisme pratiqué est empreint d’un fort engagement républicain et démocratique. S'il est des journalistes auxquels l'épithète de "chiens de garde" ne correspond pas, ceux du club de la presse de BRTV sont à coup sûr du nombre. Ce qui donne l’impression que leur discours vire presque (?) au politique, pourtant il faut relever à leur décharge qu’ils se gardent de verser dans les palabres partisanes. C’est donc un discours qui n’est pour aucune chapelle particulière, mais qui, clairement, s’affirme pour une seconde république. Voilà, probablement, ce trait par lequel l'émission animée par Kamel Tarwiht se distingue dans le paysage médiatique. Cette semaine, les téléspectateurs auront pris toute la mesure de cette singularité. Une particularité qui éclaire, jette les bases de débats féconds, et s’attèle à une démarche d’éveil.

Des enjeux démesurés

C'est dans ses enjeux essentiels que la présidentielle de 2014, nationaux et internationaux, a fait débat entre les chroniqueurs. Des enjeux qui ne se rapportent pas forcément au fonctionnement des "institutions" en place ni, encore moins, à l'amorce d'une quelconque transition à prétentions démocratiques. Il n’en reste pas moins que les enjeux mis en évidence restent colossaux. Ce sont ceux qui mobilisent la bureaucratie algérienne et ses partenaires du nord. Des enjeux tellement démesurés que la caste dirigeante algérienne n'hésite pas à les défendre par la généralisation de la corruption. Le niveau record de transferts sociaux prévu dans la loi de finances de 2014 illustre pertinemment cette façon de faire. L’Algérie tout en cumulant des dépenses records reste désespérément dépourvue de toute visibilité inscrite dans le moyen et le long terme. Cela fait l'affaire de tous ceux qui sont en posture de s'approprier une part, plus ou moins importante, des revenus pétroliers. La présidentielle à venir présente-t-elle la moindre promesse de contrarier ou de limiter cette razzia ? Pour qu’elle ait la moindre chance de le faire, il aurait fallu que les forces sociales qui trouveraient leurs intérêts dans le démantèlement du système soient en posture de peser. Or elles sont plus laminées que jamais. Le système ne leur fait aucun cadeau. L’explication de la marginalisation des représentations politiques des forces du changement démocratique est donnée. Le système Bouteflika est structurellement «démocrati-cide». Le bazar ne peut pas secréter les constituants de la démocratie. Il ne peut que cultiver l’autoritarisme, le despotisme et le népotisme.

La seconde république naîtra du combat démocratique

Il ne faut donc pas espérer une rupture républicaine et démocratique qui vienne d'ailleurs que du développement de la conscience et du mouvement sociaux. La société algérienne doit se reconstruire dans tous ses compartiments, économiques, institutionnels, identitaires et politiques. Le challenge est herculéen, il présuppose un travail énorme de déconstruction. Une mise à plat certainement douloureuse, mais indispensable pour jeter les bases du combat pour la seconde République algérienne. Il faut encore moins attendre un appui étranger «spontané» et «désintéressé» aux aspirations démocratiques. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à se remémorer le mutisme de François Hollande sur les questions des droits et libertés lors de sa visite d'état, sic.

Dès lors se pose l'évaluation de l’opportunité d'une éventuelle représentation du courant démocratique à la prochaine présidentielle. Apportera-t-elle à l'aggiornamento souhaité ou n'aura-t-elle pour toute portée que de servir, encore une fois, de caution à une nième opération de dépossession de la société algérienne de sa souveraineté ?

La présidentielle, opportunité ou piège ?

Le moment présente, pourtant, la potentialité d’être une étape de construction des forces du changement. Nécessairement, pour crédibiliser l’opération, la bureaucratie concédera quelques espaces d'expression aux candidats qui décideront de prendre part à la joute. Mais, en bout de course, ils semblent bien, dorés et déjà, condamnés à dénoncer les conditions dans lesquelles le candidat du système aura été intronisé. Crédibiliser l’élection contre l’occupation d’espaces d’expression éphémères ? Le deal en vaut-il la peine ? Que peuvent donc les démocrates ? Si la participation semble se réduire à une caution au système, se détourner de l’échéance ne traduirait-elle pas une attitude de résignation ? La question est entière, et divise les débatteurs.

Les précédentes participations ne plaident pas pour un renouvellement de l’adhésion. Loin de renforcer les démocrates, les différentes opérations de vote auxquelles ils ont pris part les ont surtout desservies. Pourtant la résignation n'est pas une solution. Que faire alors ?

Un nouveau sursaut national

Il leur faut construire une alternative au système. Prendre appui sur les luttes et faire émerger l’exigence de profondes transformations sociales. Avoir comme objectif de constituer de nouvelles institutions qui réconcilieront les Algériens avec leur histoire et les doteront d'un état qui traduise leur souveraineté. Leur souci devrait être de soustraire la sphère économique au mercantilisme bazari et de jeter les bases d'une intégration articulée sur les trois niveaux local, national et régional. La tâche est immense. Elle heurte des intérêts «algériens», mais aussi d'autres impériaux acquis par les multinationales et les réseaux financiers mondiaux.

Au fil de l'échange entre Nait Djoudi, Temouche, Mamart, Bakir et Gacem, resurgit peu à peu une question supposée résolue : la question nationale. Venant de ce club , cela ne peut pas surprendre. Il ne cesse de répéter que la nature autoritaire et antidémocratique du régime vient du fait que la solution de notre question nationale algérienne a été compromise dans le cours même de la guerre de libération. L’illégitimité totale du système de pouvoir qui a présidé à nos destinées jusque-là vient du mauvais sort fait à l’Etat Soummamien.

Ce n'est pas un simple digeste de l'actualité de la semaine que le club de la presse de BRTV nous offre, mais les balises d'une feuille de route pour une constituante algérienne. Souhaitons que ce journalisme de rupture déteigne sur le reste de la corporation, et que d’autres journalistes puissent trouver des espaces de liberté comme celui aménagé par BRTV.

Que serait le journaliste s'il renonçait à être un porteur d’opinion ? Le simple scribe du prince du moment. La clarification de Gacem Mokrane mérite d'être consignée : en journaliste-citoyen, il faut traduire les attentes de la société et se garder d'être les cors du pouvoir et des puissants.

Ahmed Ath Oumeziane

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Commentaires (1) | Réagir ?

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karim haddad

nous sommes nombreux a rejeter brtv et son racisme primaire quant a la monopolisation colonisation des kabylies car elle ne represente qu'une seule variante kabyle tant au point de vue dialecte, costumes, chansonset danses: on n'y voit que le TAGAWAWT et cette variante est par le fait accompli, appelée TAMAZIGHT.. exit le dialecte de bejaia, celui de l'est tasahlit des babords... non seulement les animateurs, mais meme les invités sont choisi uniquement du cote de tizi et a bejaia cette chaine est carrement appelée BERBERE-TIZI... l'histoire elle meme est falsifié et cette chaine ne fait que reproduire le systeme actuel.. les revoltes du 19 mai 1981 a bejaia et le 05oct 1988 avec ses 25 victimers abbatues par les gendarmes sans parler des centaines de blessés, sont purement effacés et on entendra kamlel tarwiht et ses invites annoncer que "al hamdou llah, "LA KABYLIE" n'a pas bougé!!!!!!!!!!!!!

films, doublages, dessins animés.. tout est fait en zwawa ou tagawawt... lles revoltes contre le colonialisme francais sont limitees a.... fatma n soumer en 1850... alors que bejaia a commence sa "guerre " au meme moment que l'emir abdel kader... 1833... en 1840 le menuer de la revolte a bejaia, en l'occurence bou baghla (vou tserdount) a meme ete jusqu'a proposer d'epouser fatma n soumer pour entrainer les gawawa qui refusent de se battre... tamazight que nos enfants lisent a l'ecole est une imposture car ce n'est que le dialecte gawawi... le mak n'a aucvune chance d'entrainer les autres kabylies vu que, avant meme de prendre le pouvoir, les kabylies maritimes et de l'est sont purement ecartees et leur culture effacée!!!

mais .. un seul bon point pour berbere-tizi:CE CLUB DE LA PRESSE! c'est le seul moment ou nous acceptons de la regarder !!!