De bons samaritains dites-vous ?

Le Croissant rouge algérien joue-t-il son rôle ?
Le Croissant rouge algérien joue-t-il son rôle ?

Le mouvement associatif se fait pléthore dans la cité comme partout ailleurs dans le pays, et c'est tant mieux! Voir des aînés ,des jeunes et des moins jeunes s'impliquer corps et âmes dans l'action caritative samaritaine a de quoi susciter le respect et la considération. Jusque-là, on est d'accord, c’est tout le bien que l'en pense.

Ce qui est incompréhensible c'est cette animosité entre certaines associations, servant le même créneau, qui se font de la surenchère pour s'affirmer être meilleure que l'autre, qui honore des personnalités qui n'ont rien donné à la ville, à la région au pays même, ni leurs temps, ni leurs expertise, ni leurs savoirs. La fonction, le rang et le statut de ces quidams y sont sûrement pour quelque chose. Allez savoir!

Des associations qui excellent dans les manifestations de prestige et occasions conjoncturelles, nous les voyons, toujours les mêmes, à voyager gratis sur le dos des subventions étatiques pour vendre l'image de la ville. A-t-on pensé un jour, y emmener des orphelins, des enfants de pauvres familles, et leurs faire découvrir quelques facettes des villégiatures qu'ils se sont offert. Surement non! Dommage! La saison estivale est terminée, le mois du ramadan est bien loin. La déchéance et la détresse humaine se font violence dans la ville, nos sans-logis, nos sans-le-sou, nos affamés, nos malades mentaux et cohortes de gens du sud, Maliens et Nigériens, nos frères et sœurs en religion, fuyant les guerres dans leurs pays, squattant tout espace vital et harcelant passants et automobiliste pour une obole.

Ces images fortes de désolation, d’abandon et de mépris ne semblent pas irriter outre mesure, ni en haut-lieu, ni les tenants du pouvoir local, ni la direction de l'action sociale. Ainsi est faite l'administration du pays et de son "emploi des jeunes”, vernis moral dont s'est teinté le gouvernement dans son "traitement social" du chômage, la seule alternative, encore génératrice d'emplois, procurant à l'administration une main d'œuvre bon marché et corvéable à merci, des jeunes besogneux, œuvrant la mort dans l'âme, pour une rémunération à consistance d’aumône 

Le silence du Croissant-Rouge algérien local se fait complice et ce n'est pas la forfanterie de son bilan moral, ni le trafic routier de ses voitures de service ,servant beaucoup plus l’intérêt personnel qu’autre chose, qui nous contredira. Quelques coups d’éclats ; genre couffin et repas du ramadan, histoire de marquer sa présence, sinon rien, pas même des manœuvres fictives de sauvetage d’urgences, de campagne de sensibilisation, de travail de proximité avec les populations des zones rurales et déshéritées.

En attendant, les préparatifs pour le conjoncturelle battent leurs plein : L'aid El adha est à nos portes: Des jouets pour les enfants hospitalisés ,une visite et des repas chauds à nos aînés de Ben-Chicao. Des photos souvenirs, et puis un petit tour et l'on s'en va!!! 

Des associations caritatives qui font dans le sensationnel c'est vraiment écœurant, on ne joue pas avec la dignité des gens, fussent-ils coupables du crime d'être pauvres. Moralité: "En toute chose, il faut considérer la fin". Jean de la Fontaine.

Brahim Ferhat

Plus d'articles de : Débats

Commentaires (1) | Réagir ?

avatar
khelaf hellal

Comme je l'avait dit plusieurs fois dans ce journal, le système politique sème la misère et la servitude partout dans ses champs d'actions pour en faire son propre carburant électoral. Il abuse du désarroi et de la pauvreté des petites gens, des nombreux nécessiteux, des Sdf et des habitants de bidon-villes en attente de relogement ou de régularisation pour les drainer aux bureaux de vote le jour J avec transport et sandwichs assurés. Le système n'a aucune chance de survie s'il ne répand pas ses éternelles crises de logement et ses contingents de misérables facilement aliénables. Il fait miroiter ses soit-disantes oeuvres civilisatrices au profit des "indigènes" tout en détournant ou en s'accaparant des richesses et de la rente sur les matières premières du pays.