Le sport se meurt à Médéa

Médéa souffre du manque de viabilité de ses rares infrastructures sportives.
Médéa souffre du manque de viabilité de ses rares infrastructures sportives.

Difficile de comprendre ces Messieurs en charge du sport à Médéa.

Nous, dans notre immense ingénuité, nous pensions que la Direction de la jeunesse et des sports avait, pour vocation première, d’encourager, d’appliquer, à la lettre, l’approche scientifique de la pratique sportive dans son ensemble et de renforcer et multiplier les infrastructures de sports et de loisirs pour la population, d’initier des activités en coparrainage d’ONG pour la santé, le bien-être du citoyen. Ne voilà-t-il pas que d’incongrues décisions prises par les "décideurs locaux" s’inscrivent en porte-à-faux, pour porter l’estocade au sport communal agonisant, le sport se meurt dans Médéa, l’indifférence et les silences qui l’entourent incite "les bien-pensants" de la D.J.S à persévérer dans leur «noble» entreprise de dépouillement, de gaspillage et de très mauvaise gestion. 

Qu’on en juge :

L’O.P.O.W Imam-Liès, à lui seul nous renseigne sur son immense nudité et de l’étendue du sabotage caractérisé dont il est victime, estropié de son terrain de réplique pour en faire un marché de fruits et légumes, l’idée de remplacer son terrain gazonné par la pose de tartan de nouvelle génération a, semble-t-il, été retenue. Dépouillé de ses tapis, de ses bancs, de ses chevaux d’arçon, de ses barres parallèles, de son matériel de musculation, transférés à la salle de Berrouaghia pour les besoins d’une mascarade d’inauguration, n’ont jamais été remplacés. Bon sang ! Il y doit bien y avoir un chapitre dans le budget pour leurs équipements, où est donc passé le fric ? Et dire que 21 sections y venaient pratiquer chaque jour leur sport dans cette enceinte ! Ils ont été trainés au temple de l’incongru pour être sacrifié sur l’autel de la bêtise.

L’état des terrains annexes des sports collectifs est franchement très pitoyable. Laissés à l’abondant, ils offrent désormais l’image des terrains vagues d’autrefois. Le projet d’un petit village olympique avec un nouveau stade, un hippodrome et toute l’infrastructure qui va avec, a vite été rangée dans un fond de tiroir et renvoyée de facto aux calendes grecques.

La politique du «déshabiller Paul pour habiller Pierre» reflète le scandale de ces pratiques qui poussent à deviner que, quelque part, il y a anguille sous roches. Et quelles autres significations donner aux retards accusés dans la livraison des projets déjà lancés, tels que la Salle Omnisport de Tibhirine, la piscine miniolympique qui ne font pas honneur à la ville.

Ici et là, la rumeur fait le reste, il y aurait de l’orage dans l’air entre la D.J.S et certains entrepreneurs, encore réticents de se soumettre à la soumission. L’équipement et la construction d’aires de jeux à la cité Sotratit dont le chef de daïra s’est, personnellement impliqué pour leurs réalisations n’est plus d’actualité pour la plèbe, alors qu’à quelques enjambées de là, les fils et les filles de la nomenklatura locale s’en donnent à cœur de joie utilisant les leurs… C’est la future élite du pays, on leur doit bien ça !

Tout est visible désormais, le sport est devenu une toile de fond devant laquelle s’agitent quelques sinistres individus, et du coup, les gloires, les noms et les clubs qu’autrefois adulaient les foules s’effacent et font le dos rond pour laisser place à ces opportunistes, à ces empiriques de tous bords. Seule satisfaction pour la ville de Médéa, un titre de champion d’Afrique de volley-ball de l’olympique local en 1995, depuis c’est la descente aux abimes.

Brahim Ferhat

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Guel Dring

C'est un micro système érigé là où il y a eu des élections à plus ou moins grandes échelles, jusqu'à l'échelle nationale.