En hommage aux onze enfants de Tiaret : ICI S'ARRETE LA VIE !

En hommage aux onze enfants de Tiaret : ICI S'ARRETE LA VIE !
Les tentes sont dressées

aux portes du village

fermé sur sa douleur…

les entrailles déchirées

par le rapt de nos enfants

qui hier

sur nos murs écrivaient

sans haine

sans remords

et en pleine conscience

« Ici s'arrête la vie ! »

*

**

C'était le 8 avril

De ce siècle naissant

Sur une journée maudite

Où ils ont ramené

dans mon village

Aux tentes dispersées

les corps de Onze enfants

Aux rêves fracassés

Par la rente assassine

*

**

A bord d'un frêle esquif

Ils ont ouvert la nuit

Pour conjurer le sort

et fuir de leur village

de fin du monde

l'image…

*

**

Ils rêvaient à l'aurore

Qui de l'autre côté les attendaient

Tout en pensant aux tentes dispersées

Où « ici s'arrête la vie »

mais jamais

à l'envers du décor

*

**

Khaled et Mustapha

Hocine et Benaouda

Sâad et le frêle Bouchadjra

Avalés par les flots de la rente assassine

Habitent désormais à l'envers du décor

En ce jour maudit

Où s'arrête leur vie !

1

Les morts ne sont pas morts

Parce qu'ils habitent nos vies

2

Les morts ne sont jamais morts

Parce qu'ils vivent dans nos cœurs

Et vibrent en nos mémoires

3

Les morts ne sont pas morts

Parce qu'ils peuplent nos silences

Et inventent pour nous

Des paroles de traverse

allant à leur rencontre

4

Les morts ne sont jamais morts

Parce qu'ils tracent

Des chemins inattendus

Pour traverser nos rêves

Et éclairer nos vies

De sourires éperdus

5

Les morts nous regardent

à l'envers de nos vies

et murmurent des pluies

De tendresse inouïe

des mots au goût de vent nomade

Passager sur la crête des dunes

Que nos pas amoncellent

Sans en atteindre la fin

6

Les morts ne sont jamais morts

Parce qu'ils habitent nos vies

et peuplent nos paroles

pour redresser les torts

7

Khaled et Mustapha

Hocine et Benaouda

Sâad et le frêle Bouchadjra

Avalés par les flots de la rente assassine

Habitent désormais à l'envers du décor

De leur village proscrit

Où s'arrête la vie !

*

**

Ils ne sont pas morts

ils vibrent en nos mémoires

et peuplent nos paroles

pour redresser les torts…

par Si Mohamed Baghdadi

Plus d'articles de : Actualité

Commentaires (10) | Réagir ?

avatar
alfrid

la harraga n'est pas un nouveau c'est depuis 1962 vous savez pourquoi?

parce que rien n'a changer, on va dire qu'il s'est amplifier

avatar
rahim

ces 11jeunes victimes de tiaret sont d'abord vitimes de la schizophrenie nationale generee par nos gouvernants et de la societe algerienne devenue a 90% hypocrite. il a raison notre grand mohamed dib qui disait durant la decennie noire que notre pays est devnu un PHP, entendre par la "prison hopital psychiatrique".

visualisation: 2 / 10