Abdelaziz Bouteflika aurait-il été transféré à l’étranger ?

Le président Bouteflika
Le président Bouteflika

Après l’épisode du conseil des ministres annulé, la toile s’affole sur l’état de santé du président.

Où est donc passé le président ? Certains sites d’informations avancent déjà que son état de santé s’est dégradé et qu’il a été évacué jeudi vers un hôpital parisien. Aucune source officielle n’a pour l’heure ni confirmé ni infirmé l’information. Les autorités algériennes ne nous cependant pas habitués à la transparence pour attendre une réaction rapide en matière de traitement de l’information sur la très délicate question de la santé du président. Le bref retour sur la dernière hospitalisation que nous faisons ci-dessous montre si besoin est que le gouvernement n’avait pas dit toute la vérité aux Algériens. Qui va le croire aujourd’hui ? 

Retour sur sa dernière hospitalisation

Samedi 27 avril, Abdelaziz Bouteflika est évacué de Aïn Naadja à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris. Il avait été victime d’un accident vasculaire cardiaque, selon des sources médicales. De Béjaïa où il était en visite, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a tenté de rassurer l’opinion le jour même de l’évacuation du président à Paris. L’état de santé du président Bouteflika, "n’est pas du tout grave". "Il y a quelques heures, le Président a eu un petit malaise et a été hospitalisé mais sa situation n’est pas du tout grave".

Selon, le professeur Rachid Bougherbal, l’un des responsables de l’hôpital militaire Bouteflika a fait "un accident ischémique transitoire". Il s’agirait d’un type d’AVC sans gravité, puisqu’il n’aurait laissé «aucune lésion irréversible, précise-t-il. Le Pr Rachid Bougherbal, n’était plus à un mensonge près. Il a ainsi affirmé au quotidien arabophone Ennahar du 28 avril, que "le président est en très bonne santé" et qu'"il reviendra en Algérie dans quelques jours... au plus tard dans sept jours".

Le 7 mai, la présidence de la République rend public son unique communiqué sur l’état de santé du président. M. Abdelaziz Bouteflika, dont l'état de santé "s'est nettement amélioré", doit observer "une période normale de repos prescrite par ses médecins", a justifié le communiqué de la présidence de la République. Optimiste, la présidence observe que "les premières investigations effectuées à l'hôpital militaire Mohamed-Seghir-Nekkache d'Aïn Naâdja (Alger), où le chef de l'Etat avait été admis le samedi 27 avril 2013, suite à l'accident ischémique transitoire sans séquelles qu'il a subi, avaient montré que son état de santé ne suscitait aucune inquiétude". Pourtant, il n’en fut rien, et les semaines et mois qui suivront prouveront que ce communiqué ne disait pas vrai. 

Abdelkader Bensalah, Amara Benyounès, Rezzag Bara apportent eux aussi leur lot de déclarations en faveur du président. Tous ont néanmoins caché la vérité aux Algériens. Ces chantres du clan présidentiel sont montés au front pour faire taire les voix qui commençaient à monter de la société civile. Ils innondent les médias de déclarations rassurantes. Rezzag Bara avait déclaré à la mi-mai à la Chaîne III : "A ma connaissance, il va bien et inchallah il reviendra très bientôt parmi nous en bonne forme". Rezzag Bara n’a pas dit la vérité. Etait-il obligé de mentir aux Algériens ? A quelle fin ?

Amar Benyounès avait déclaré à la télévision le 17 mai, sans qu’il risque qu’il fusse démenti : "A ceux qui disent qu’il n’y a plus de quatrième mandat et demandent l’application de l’article 88 de la Constitution, je réponds que le président Bouteflika se porte bien et qu’il rentrera dans les tout prochains jours en Algérie pour exercer ses fonctions de président de la République". Le ministre Benyounès sera démenti, Bouteflika ne rentrera pas en mai mais deux mois plus tard.

A la suite de la dégradation de l’état de santé du président, un certain nombre de voix autorisées appellent l’Armée à la destitution du président. Mohamed Mechati, ancien moudjahid et membre du comité des 22 a clairement invoqué à l’application de l’article 88 de la constitution. Patatras ! Le 11 juin au soir, on apprend que Sellal et Gaïd Salah avaient rencontré Bouteflika aux Invalides. L’opération était destinée à faire taire les rumeurs insistantes sur l’état de santé du président. Sellal a ainsi déclaré que le président Bouteflika "a très bien réagi et son état de santé semble correct". Mieux, le premier ministre ajoute que le chef de l’Etat "a donné des instructions et des orientations". 

Dans la foulée, le bulletin de santé de ses médecins accompagnateurs, les professeurs Sahraoui Mohcène et Métresse Merzak, indique que Bouteflika observe une période de soins et de réadaptation fonctionnelle pour "consolider l'évolution favorable" aux Invalides.

Deux jours plus tard, l’armée réagit à la montée d’une opinion qui appelle à mettre un terme au règne de Bouteflika. La grande muette s’exprime dans un communiqué envoyé à l’APS. "Le MDN rappelle que l’ANP est une institution nationale républicaine aux missions clairement définies par la Constitution où il est formellement déterminé le rôle de consolidation et de développement du potentiel de défense de la nation et qui s’organisent autour d’une Armée nationale populaire totalement investie dans sa mission permanente de sauvegarde de l’indépendance et de défense de la souveraineté nationale", a souligné le ministère de la Défense. Puis précise : "Dans cette optique, il y a lieu de préciser que l’Armée nationale populaire demeure pleinement dévouée à assumer sa noble mission dans le respect rigoureux de la Constitution et des textes de loi régissant le fonctionnement des institutions de l’Etat algérien sous la conduite de M. le président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale", a ajouté le communiqué du MDN.

Le 16 juillet, Abdelaziz Bouteflika est rentré à Alger, a indiqué la présidence de la République. Bouteflika a embarqué à bord d'un avion de la présidence algérienne en fauteuil roulant, comme l'ont montré les images de quelques chaînes de télévision. L'homme était manifestement diminué. Selon un communiqué en provenance d'Alger, Abdelaziz Bouteflik a "achevé la période de soins et de réadaptation fonctionnelle" et poursuivra en Algérie "une période de repos et de rééducation".

Depuis cette date, on le disait en convalescence. Fin août les premières images du président discutant avec Sellal et Gaïd Salah notamment sont diffusées. Il avait même reçu Rached Ghannouchi, le chef d’Ennahda tunisien. Le président a procédé par ailleurs à un remaniement ministériel qui a suscité de nombreux commentaires. Toutefois deux fois au moins des sources officieuses avaient annoncé la tenue d’un conseil des ministres. Mais point de conseil de ministres. Mais plutôt une information sur la dégradation de la santé du président.

Hamid Arab

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Commentaires (6) | Réagir ?

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Massinissa Umerri

Dit-on, l'homme vit d'espoir et d'ombitions - sans lesquels, la vie est un poids difficile a porter. Une agonie, de devoir mentir a soi-meme devant la question "combien de temps, encore ?"

Mais, parait-il, et c'est standard maintenant en medecine, dans une sourate on a decouvert, la force de l'injection de Cortozone. Ca fait revivre pour quelques annees pour un jeune, des mois pour un moins jeune et des semaines pour quelqu'un entammant sa vieillesse, c. a. d. entre 65 a 75 ans. Au dela et si on est en mauvaise sante', caa cree des sursauts de quelques jours ou de quelques heures, si on est dans une condition grave - le cas du Bouteflika, justement.

Il y a seul probleme - On ne peut prendre ces injections a volonte', chacune coute a la longue, et reduit les capacite's naturelles du corps de se defendre ou du moins amortir la chute. Voila comment survit bouteflika. Encore une ou deux injections, et ca ne marchera plus - comme une batterie vide - on ne peut plus la recharger.

Non, je doute qu'on l'emmene en france, on fait venir des toubibs plutot, ou tout simplement, son freres expert en injections s'en charge, comme du reste de ce qui revient a aziz de faire - c. a. d. trifouiller dans les projets et trouver ou une commission peut etre soutire'e et comment.

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Massinissa Umerri

Ay Hamid - Et si on debattait d'un vrai sujet?

Que le poste de President soit occupe' par Justin Bieber, Jeanneau tout frais, ou qu'il le soit par Boutaflika, un mort-vivant, ou est la difference? Nullepart.

Ce malfaiteur et assassin, a ete embauche' pour deux taches et il les a accomplies. 1) Noyer le "qui tue qui" et diviser "les islamistes" - chose faite. Meme cette salade de demantellement de la DRS, est un tour de magie, voyons.

Less russes sont les champions du poison - que ce soit boumediene, les opposants, bouteflika et un tas d'autres encore, a travers les republiques de misere, ils presentent tous le meme symptome et la cause est aussi la meme.

Crois-moi qu'il y des milliers d'enfants innocents qui, chaque jour, souffrent terriblement ou pour les chanceux d'entre-eux, meurent, faute de soins elementaires, disponibles, a travers le monde comme en algerie. Que ce bonhomme deja fini, soit declare' mort ou pas, ou est la difference?

Que ce bonhomme soit remplace' maintenant ou dans 6 mois ne changera rien a l'equation algerienne - l'avenir d'un pays, si pays y a, est l'etat de sa population.

1. Consciente de sa situation ou pas?

2. A-t-elle un plan de sortie?

3. A-t-elle le courage et les moyens d'en sortir?

Voila les questions qui importent le plus, a mon avis. Certes, il y a des groupes d'opportunistes qui sont conscients que l'equilibre actuel est comme celui du pondule "imparfait", et saisissent l'occasion de jouer les maitres-du-Woodoo, mais helas ceux-la meme ne voient la chose que de l'interieur et leur diagnostic aussi pres de la realite' (question nombres) soit-il, n'est point une solution. Ils sont experts des symptomes, mais pas de la condition qui les genere, et encore moins de son remede. Tout plan de sortie qui en sort est necesairement a defaux, et n'adresse pas le vrai probleme.

Pour cela, le courage qu'il faudra, c. a. d. un engagement a l'aveuglette, n'y sera pas non-plus. Les Algeriens n'ont passs les moyens d'aller a l'aventure. Tout le monde sera d'accords pour une mobilisation generale, mais au petit matin, tout le monde sera debout devant le bus pour retourner au semblant de travail.

Une sorte d'election sera organise'e d'ici Avril, mais ca ne sera qu'une mascarade, car personne ne s'y rendra... Tout le monde sait deja que ce n'est qu'un "citcom" - Meme si le rab en personne les priait la veille, que cette fois-ci c'est pour de vrai, personne n'y croira. C'est la morale classique du mensonge et malhonnetete' !

C'est la valeur centrale de cette nation fictive, et c'est pour cela que je parle de population et non de peuple ou nation.

Ces questions, ne rendent-elles pas celle que vous posez, completement sans importance aucune, au commun de cette population ?

Le semblant de consolidation de tous les pouvoirs aurait ete, une methode, parmis tant d'autres, de restructurer l'etat algerien - pas pour le rendre performant - mais qu'il reflete la realite' de la population qu'il est sense' representer; mais c'a point ete la mission de bouteflika ou l'interet de ses parains. Les affaires de corruption (le peak de l'iceberg), montrent bien que les priorite's les siennes et celles de ces parains, sont de sauver leurs prises/parts et leurs peaux.

Note:

- le vrais montant est voisin de 1600 milliards de dollards, qui sont aujourd'hui orphelins, c. a. d. dans des comptes anonymes. Leur probleme, est que les clefs (codes) de ces comptes, sont somme'es d'etre renouveelle'es. c. a. d., on ne saura pas d'ou l'argent est venu, mais desormais on pourra le tracer. Cependant, les vraies mafias, ont les yeux sur tels fortunes "orphelines/illegitimes", et savent les faucher en les tacchant de terrorisme ou corruption. Voila ce qui preoccupe le regime algerien.

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