Le caporal Fathallah "exilé" au sud pour avoir dénoncé la corruption

Abdelmalek Sellal est interpellé par l'association de lutte contre la corruption.
Abdelmalek Sellal est interpellé par l'association de lutte contre la corruption.

"Monsieur le Premier ministre, les dénonciateurs de la corruption sont récompensés par un « exil » dans l’extrême Sud du pays !".

Le 28 mai dernier, Kadhi Fathallah, caporal de la protection civile, en poste à Constantine a été victime d’une mutation arbitraire à Tindouf. Son «tort» est d’avoir dénoncé des malversations et toutes sortes de dysfonctionnements dans la gestion de la Mutuelle de la protection civile, Mutuelle qu’il avait eu "le malheur" d’accepter de diriger depuis quelques mois.

Malheureusement, Monsieur le Premier ministre, la protection civile est connue pour avoir connu ces 20 dernières années de nombreux remous, tant la passation des grands marchés publics, que dans les sanctions graves à l’encontre de syndicalistes ayant eu le courage de dénoncer les manquements dans le fonctionnement de cette importante institution.

Le mérite du caporal Kadhi Fathallah a été aussi de dénoncer des pratiques contraires à la loi sur les Mutuelles sociales, notamment celle qui consiste à faire adhérer obligatoirement l’ensemble des agents de la protection civile à la Mutuelle de l’institution, adhésion de force se traduisant par des prélèvements systématiques sur les salaires à la source, pour des montants toujours de plus en plus élevés, alors que la qualité des prestations ne cessait de baisser. Ce «racket» autorisé à grande échelle - dont sont victimes des milliers d’agents de la protection civile-, avait entre autre pour objectif de combler les déficits financiers de cette Mutuelle, alors que de par la loi l’adhésion à la Mutuelle sociale est volontaire.

Monsieur le Premier Ministre, nous vous appelons à soutenir les dénonciateurs de corruption, la plupart d'entre eux subissant des représailles systématiques, et de faire sorte que le caporal Kadhi Fathallah puisse réintégrer son poste d’origine. Monsieur le Premier ministre, est-ce-que la récompense de la dénonciation de la corruption dans notre pays est une mutation arbitraire à l’extrême Sud du pays ?

Avant de transmettre à la justice le dossier relatif aux dépassements au sein de la mutuelle, le caporal Kadhi Fathallah avait saisi la direction générale de la Protection civile et le ministère du travail qui est la «tutelle technique des mutuelles». Tous les documents envoyés à son administration sont restés sans suite. Aujourd’hui, ce sont les officiers du service de la police judiciaire du DRS qui suivent cette affaire. Kadhi Fathallah est entendu depuis deux mois par des officiers de la police judiciaire du DRS à Alger, suite à la plainte qu’il a déposé auprès du tribunal d’Alger. Il semble que les officiers qui le reçoivent sont déjà plus ou moins au courant de ce qui se passait dans cette Mutuelle.

Monsieur le Premier ministre, l’Association algérienne de lutte contre la corruption est convaincue que vous prendrez les décisions qui s’imposent afin que le caporal Kadhi Fathallah puisse obtenir réparation des graves préjudices qu’il subit. Notre association continuera de lui apporter tout son soutien et à lui manifester une solidarité totale.

Djilali Hadjadj, porte-parole de l’Association algérienne de lutte contre la corruption

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Commentaires (4) | Réagir ?

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said ait abdallah

UN GRAND MERCI à MR HADJADJ pour sa louable intervention au profit d'un jeune patriote au service de son PAYS. Cependant, MR HADJADJ qui n'est pas tombé de la dernière pluie et qui n'a point besoin d'une carte de visite, sait trop bien qu'il ne s'adresse point à la bonne ADRESSE. LUI, qui connait parfaitement la grande structuration de la corruption quand à ses ramifications. IL ne peut pas ignorer que sa démarche sera vouée à l'échec du fait même que son interlocuteur fait partie des grands voleurs. C'est pourquoi je l'invite à voir d'AUTRES AFFAIRES et d'AUTRES ADRESSES.

http://lequotidienalgerie. org/2013/03/26/corruption-en-algerie-lettre-ouverte-said-ait-abdallah-a-monsieur-le-secretaire-general-de-lonu/

Je suis persuadé et profondément convaincu que les Algériens comprendront parfaitement.

Said AIT ABDALLAH.

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Massinissa Umerri

Mais non voyons...

C'est la faute a Ben Boulaid, a Abane qui revaient d'une algerie algerienne civile et civilise'e, c'est la faute a Matoub, Mehenni, Benchicou, et qui d'autre? mon dieu des dizaines surgissent dans ma tete. Ceux-la, d ceux qu'on connait seulement... et combien dde millions d'autres, encore? Faut-il s'enttendre pour une journee nationale contre chacune de ces pratiques? l'annee suffirait-elle? ou faut-il un jour et un seul s'arreter et ne rien dire, mais en finir? Ce n'est plus du vol, car il ne reste plus rien a voler - Il est temps d'appeler les choses par leur nom: MEPRIS, pur et simple !

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