Remaniement atypique d’un régime autocratique

Bouteflika, le convalescent, reprend du service.
Bouteflika, le convalescent, reprend du service.

Il y a feu en la demeure. Alors que la gouvernance va de pis en mal, le destin présidentiel d’avril 2014 semble être scellé suite au remaniement gouvernemental effectué par le pouvoir. Pas surprenant que le régime autocratique vise à se protéger, voire à ce perpétuer. Il a ses raisons et ses motivations. Il y a toujours de la rente à se partager et des poulains à protéger.

Deal, victoire d’un clan, défaite d’un autre clan, verrouillage tous azimuts ou démantèlement du DRS, peu importe. Car le régime demeure autocratique. Même vis-à-vis de ces fidèles serviteurs. Croyant chimériquement à la loyauté d’un système illégal, ces valets, en majorité imposteurs, ont été broyés par le rouleau compresseur de la voyoucratie en place. Mais qu’ils goûtent alors aux affres du déclin comme ils ont goûté aux délices d’une ascension inespérée, eux qui ont vendu leurs âmes au diable en choisissant d’appartenir à ce système usurpateur.

Peu importe aussi les jeux et les enjeux qui vont suivre. La représentation véritablement démocratique à tous les niveaux de la décision politique, n’est pas pour demain devant ces fermetures répétées et ces verrouillages opérés à tous les étages. La caste, en poignée soudée ou en rang dispersé, semble partie pour s’imposer en maître absolu. Elle est également en route pour organiser sa propre succession. Sans pudeur ni retenue mais avec mensonge et tricherie.

La politique du fait accompli est actionnée comme d’habitude, pour un énième viol. L’acte est pervers, immoral, voire vulgaire qu’aucune morale ne peut admettre. Pourquoi alors reprocher le manque de pudeur à certaines voix qui le disent haut et fort ou qui le décrivent tel qu’il est commis? Est-il moral, chaste et juste de prendre au dépourvu le sort de plusieurs peuples authentiques? La chasteté suppose la justesse de l’acte et la sincérité de la parole. Cependant, nul n’est dupe pour conclure que l’acte de remanier émane plus des couloirs sombres de l’illégitime. Que la parole aussi qui l’énonce, quitte des bouches habituées aux grands mensonges.

De manipulations en manœuvres, la caste ne cesse de comploter, d’attenter et d’empêcher qu’un choix libre ne soit effectué. De mise en scène en conflits préfabriqués, le destin politique s’opère toujours à l’intérieur du système hermétiquement fermé. Car en dehors ce système il n’y a point de carrière politique. Dire que le général Toufik est vaincu, que les ministres FLN sont sanctionnés pour leur position anti-Saâdani, ne révèle qu’un sale linge lavé en famille. L’on est habitué à ce genre de situations atypiques qu’on aime communément appelées guerres des clans ou conflits de sérail. Mais les clans et le sérail, en dépit des serviteurs perdus ou des inconditionnels évincés, sont toujours là. Aux commandes !

Donc, quelle que soit l’issue du prochain scrutin présidentiel, le régime obsolète, maître chanteur, liberticide et suranné, sera maintenu par la relève qu’il commence déjà à lancer sur orbite. Car, en effet le problème ce ne sont pas les personnes qui défilent à la tête du régime despotique. Mais le fond du mal c’est le système lui- même qu’il faut déboulonner. La révolte commence alors par bannir les termes et le lexique qui décrivent le régime indétrônable. Que les termes, puissant général, général reb Djair, parrains, ministre omnipotent, frère omnipuissant du président, préfet épaulé, intouchable, nomenklatura, présidence à vie, clan, caste, passe droit, tchipa, maarifa, FLN ,RND, famille révolutionnaire, UGTA,DRS, ENTV, autocratie, voyoucratie…disparaissent à jamais. Dont acte.

Zoubir Zerarga

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Commentaires (3) | Réagir ?

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Mokrane Chelghoum

Pourquoi ne pas organiser une democratisation du systeme ? l'ALGERIE ne manque pas de candidats potentiels competents. Selon moi mer :OUYAHIA l'ancien premier ministre est competent pour presider l (algerie et l'amener à bon port. IL maitrise la langue kabyle essentielle pour comprendre les origines algeriennes ; il connait l'arabe pour ne pas sombrer dans l'islamisme integriste sans avenir , et il maitrise aussi la langue de moliere qui est la troisieme langue officielle non declarée de l'algerie independante. Surtout, il a l'experience algerienne du pouvoir ; il connait de l'interieur le regime algerien. IL pourra decider si le temps ou les conditions sont favorables pour mener une autre " perestoika" algerienne afin de democratiser le regime. Il faudra eviter à l'algerie un drame sans precedent. Nous sommes tres proches de" frança" pour essayer de s'inspirer de la democratie française ;à ma connaissance la republique algerienne est issue de sa soeur jumelle :la republique française. Avec quelques accomodations et un courage de nos hommes on pourra eviter à l'algerie et à la region nord africaine un drame sans precedent.

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juba tamazight

Pauvre Algérie meskina..... c'est repartir pour 50 ans encore......

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