Égypte : le général Al Sissi appelle la population à manifester vendredi

Le général Al Sissi
Le général Al Sissi

Essam el-Erian, un dirigeant des Frères musulmans, dénonce sur Facebook les manoeuvres de l'armée, qui a renversé le président Mohamed Morsi début juillet.

"J'appelle tous les Egyptiens honnêtes à descendre dans la rue vendredi pour me donner mandat pour en finir avec la violence et le terrorisme", a déclaré le général Al Sissi lors d'une cérémonie militaire, alors que les Frères musulmans partisans du président Mohamed Morsi destitué par l'armée continuent de mobiliser pour réclamer son retour.

Il a appelé "les Egyptiens à descendre dans la rue pour montrer au monde leur volonté comme avant le 30 juin" lors des manifestations de masse pour exiger le départ de M. Morsi, déposé le 3 juillet. "Je vois que certains veulent entraîner le pays dans un tunnel sombre", a-t-il dit dans ce discours retransmis à la télévision, en allusion aux troubles politiques souvent meurtriers qui secouent le pays depuis près d'un mois. Le général Al Sissi a affirmé que des conseillers de M. Morsi avaient tenté de le dissuader de le déposer en "disant qu'il y aurait beaucoup de violence à cause des groupes armés". Il a réaffirmé que l'armée n'avait fait qu'accomplir la volonté du peuple en destituant M. Morsi, dont il n'a pas prononcé le nom, le désignant uniquement comme "l'ancien président".

Guérilla verbale

Un haut responsable des Frères musulmans égyptiens a rejeté mercredi les "menaces" du chef de l'armée qui a appelé la population à manifester vendredi pour lui donner un "mandat" afin d'en "finir avec la violence et le terrorisme". "Vos menaces n'empêcheront pas des millions de gens de continuer à manifester" pour le retour du président Mohamed Morsi, renversé par l'armée début juillet après des manifestations de masse appelant à son départ, a déclaré sur Facebook Essam el-Erian, un des dirigeants de la confrérie islamiste.

Neuf morts mardi

L'Égypte a connu mardi une nouvelle flambée de violences entre partisans et adversaires du président destitué Mohamed Morsi qui ont fait 13 morts en 24 heures, les autorités transitoires prévenant qu'elles ne laisseraient pas le pays basculer dans la guerre civile. L'impasse semblait toujours totale, les Frères musulmans, le mouvement de M. Morsi, comptant sur la mobilisation de rue pour faire plier le nouveau pouvoir, qui continuait imperturbablement la mise en place d'institutions transitoires. "L'Egypte ne sera pas une deuxième Syrie et quiconque pousse dans cette voie est un traître", a affirmé un porte-parole du président par intérim Adly Mansour, Ahmed al-Maslamani, dans une déclaration publiée par l'agence officielle Mena. 

Neuf personnes ont été tuées mardi matin près de l'université du Caire, selon un bilan révisé à la hausse en soirée par Mohamed Soltan, chef adjoint des services d'urgence au ministère de la Santé, dans les médias. Deux d'entre elles au moins ont été tuées par un homme qui a ouvert le feu sur des militants pro-Morsi. Dans l'après-midi, de nouveaux heurts ont éclaté brièvement dans le même secteur, où une quinzaine de véhicules ont été brûlés. Les abords de l'université, proches du centre-ville, sont, avec ceux de la mosquée Rabaa al-Adawiya dans le nord-est du Caire, l'un des deux sites occupés en permanence par les islamistes depuis près de trois semaines. 

Dans la soirée, huit policiers ont été blessés, certains grièvement, ainsi qu'un nombre indéterminé de civils, par une attaque à la grenade devant le commissariat central de Dahqaliya, dans le nord, selon des sources de sécurité. Quatre Égyptiens avaient été tués lundi soir. Plus de 150 personnes ont péri dans des heurts liés aux troubles politiques depuis les manifestations massives réclamant le départ de M. Morsi fin juin. Au moins une quarantaine d'autres ont été tuées durant cette période dans la région instable du Sinaï, frontalière d'Israël et de la bande de Gaza, principalement lors d'attaques contre l'armée et la police ou d'opérations militaires contre des radicaux islamistes.

Avec AFP

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Massinissa Umerri

Mais ca n'a ni tete, ni queu ! Quest-ce qui les a emmene' a permetre des partis politiques a agenda religieux? L'autre que question pertinante est a quoi ca sert les parleements sinon a tout simplement censurer un president ? c. a. d. a le neutraliser ! Mais, si ce president a une majorite' parlementaire pour en echappper, alors, les egyptiens n'ont qu'a se mordre les doigts ! Soi-disant, les elections etaient libres, non? En plus clair, si ce mec veut faire de la politique, il n'a qu'a enlever son uniforme et demissionner de son poste ! Il y a conflict d'interet et une contradiction fondamentale dans la logique en display. Ce doit etre la logiqueArabe. Celle quele regime a importe'e en Algerie. J'espere que les khorrotos prendront cette opportunite' pour voir leur propre cirque, joue' comme une piece de theatre par d'autres et comprendre que la religion dansle politiuqeet vis-versa, c'est MORTEL !