RD Congo : les rebelles du M23 tuent, violent et enrôlent des enfants

Les tueurs du M 23 sèment la terreur.
Les tueurs du M 23 sèment la terreur.

Les rebelles du M23 ont commis de multiples exactions dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Selon le dernier rapport de Human Rights Wacth, ils ont tué 44 personnes déjà, violé 61 femmes et enrôlé des enfants dans leurs rangs. Ce, depuis mars 2013. L’ONG réitère que Kigali leur apporte son soutien.

Les populations du nord-Kivu payent à nouveau le prix fort de la présence des rebelles du M23 dans le nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Selon un nouveau rapport de l’organisation de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch, des éléments du M23 ont tué 44 personnes et violé 61 femmes depuis mars 2013. Ils auraient aussi enrôlé de nombreux enfants dans leurs rangs.

Viol, meurtre et enrôlement de force

Selon l’ONG, entre le 25 et 26 avril, les combattants du M23 ont tué 15 personnes d’ethnie hutue, dans plusieurs villages du groupement de Busanza, dans le territoire de Rutshuru, et au moins six autres à la mi-juin, pour les «punir» de leur prétendue collaboration avec des milices hutues des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Un homme âgé de 62 ans a également été abattu pour avoir refusé de remettre ses fils au M23. Un chauffeur de taxi qui refusait de donner de l’argent au groupe, de nouvelles recrues capturées après avoir tenté de s’enfuir, et d’autres accusés de collaboration avec des milices hutues, ont connu la même fin tragique. Le 5 juillet, une fille de 12 ans a été violée par quatre combattants de la rébellion alors qu’elle allait chercher de l’eau près de son village dans le territoire de Rutshuru. Le 15 avril, une autre jeune femme de 18 ans a été victime d’un tir dans la jambe après avoir refusé d’avoir des relations sexuelles avec un combattant du M23, à Bunagana.

Et au cours des dernières semaines, les milices du M23 ont arrêté ou enlevé des dizaines de civils dans le territoire de Rutshuru, la plupart d’ethnie hutue. Beaucoup d’entre eux ont été accusés de collaborer avec les FDLR ou avec les milices hutues congolaises qui sont leurs alliés. En guise de punition, ils ont été sévèrement battus, ligotés et fait prisonniers. Le M23 a ensuite forcé beaucoup d’entre eux à suivre une formation militaire et à rejoindre ses rangs, note Human Rights Watch.

D’après l’ONG, depuis juin, la rébellion enrôle également de force des chefs coutumiers, les obligeant à suivre une formation militaire et idéologique et à fournir de nouvelles recrues dans les zones qu’elle contrôle. Le M23 considère ces chefs locaux comme constituant une «force de réserve», sur laquelle il peut compter pour lui fournir un appui lors d’opérations militaires. Selon l’organisation de défense des Droits de l’Homme, un ancien policier du M23, qui a déserté en avril, a confié qu’il avait participé à des enquêtes sur des meurtres de civils. D’après lui, avant chaque enquête, un commandant de haut rang du M23, Innocent Kayna, lui a dit : «C’est toi qui mènera l’enquête. Et tu diras que ce sont des bandits de la région qui ont tué, pas le M23.»

Soutien du Rwanda au M23

Human Rights Watch affirme aussi détenir de nouvelles preuves que le M23 est soutenu par le Rwanda. Kigali est en effet régulièrement accusé de prêter main forte à la rébellion en lui fournissant, munitions, armes, nourriture, renseignements... «Non seulement le Rwanda permet au M23 de se procurer des recrues et de l’équipement sur son territoire, mais les militaires rwandais continuent d’apporter un soutien direct à ce groupe qui commet des exactions», a affirmé Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à Human Rights Watch. «Ce soutien renforce un groupe armé qui est responsable de nombreux meurtres, viols et autres crimes graves», a-t-il souligné. «Au cours des 17 dernières années, l’armée rwandaise a, à maintes reprises, envoyé des troupes dans l’est de la RD Congo et soutenu des forces agissant pour son compte et qui se sont rendues responsables d’exactions et de crimes de guerre», a conclu Daniel Bekele. «Comme dans le passé, le Rwanda nie qu’il soutient le M23, mais les faits sur le terrain contredisent ces démentis».

Afrik.com

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