Sellini répond à Belaiz : "Nos juges ne sont pas indépendants"

Sellini répond à Belaiz : "Nos juges ne sont pas indépendants"
«Notre justice n’est pas indépendante, les juges ne sont pas libres, les magistrats ne sont pas indépendants, le ministère public décide […].» Plus de 80% des citoyens algériens sont mécontents de leur justice.» Les propos proviennent du bâtonnier d’Alger, Me Silini Abdelmadjid. Les journalistes présents hier au centre de presse d’El Moudjahid ont assisté à un véritable réquisitoire par Me Silini. Invité pour présenter les priorités de son nouveau mandat, le bâtonnier d’Alger a dressé un tableau noir de la justice algérienne. L'invité d’El Moudjahid a qualifié la justice algérienne de "soumise", allant jusqu’à affirmer qu’à l’époque du parti unique «la justice était plus indépendante et le juge d’instruction plus libre». Pis, le bâtonnier d’Alger a affirmé que l’Algérie est loin de l’Egypte, «un pays où la justice est indépendante».

«Très souvent, de peur, le magistrat décide de mettre un citoyen en prison», a déploré Me Silini. Auparavant, 1/3 des décisions de relaxe étaient prononcées contre 1/10 de nos jours. Au niveau de la cour, 95% de confirmation de verdicts. Ce qui a fait dire au conférencier que les chambres d’appel sont transformées en chambres de confirmation. Et à l’avocat de s’interroger : à quoi sert une cour d’appel ? C’est une charge supplémentaire pour le contribuable. L’autre point noir de la justice algérienne est sans doute la détention préventive. Me Silini n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer «cette procédure injuste».

«La prison fabrique des délinquants et détruit la cellule familiale», a déploré l’avocat. Par ailleurs, le conférencier s’est insurgé contre les juges d’instruction qui ne font que reprendre les procès-verbaux de la police ou de la gendarmerie. «Le juge d’instruction fonctionne par injonction de la tutelle. C’est l’ingérence de la hiérarchisation sur la mécanique judiciaire», a souligné Me Silini. Affirmant que les magistrats ont perdu leur indépendance de décision, Me Silini a suggéré l’élection du président du tribunal par les magistrats au lieu de sa désignation.

L.M.

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Commentaires (9) | Réagir ?

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Brahim Bennadi

le systéme qui a confisqué l'indépendance de l'algérie en en faisant un butin de guerre qu'il se partage avec ses sbires qu'il glorifie de "Famille révolutionnaire " ne lachera jamais prise !! l'Algérie sera a eux et a eux seuls !! et c'est la raison pour laquelle la justice, l'armée, mle petrole et toutes les institutions stratégiques seront aux ordres de nos néo-colons !!

Ceci étant, je ne crois pas que parmis les hauts et moins hauts responsables de ce systéme pourri, on puisse trouver un homme integre et digne.

On nous annonce des reformes a n'en plus finir, mais le pays demeure dans l'abime.

La réforme de la justice, entamé en grandes pompes, a mis le pays sous les feux de la rampe, jusqu'au jour ou le monde a compris que par réforme de la justice, fallait entendre, equipement des cours et tribunaux de l'outil informatique ?! quant au justiciable et la qualité dev la justice, elle ne semble pas faire partie des préoccupations de nos dirigeants.

et les jugements rendus, nul magistrat n'en est responsable !

Car aucun trexte de loi ne responsabilise "pénalement" le magistrat pour le verdict qu'il rend.. Raison pour laquelle la HOGRA est généralisée ! et les voix du terrorisme et de l'exil demeurent grandes ouvertes !

Chaque jour que dieu fait, les tribunaux rendent des verdictent, au profit des plus offrants, et au mepris des lois, publiquement, sans aucune crainte et dans l'impunité Totale.. on nous annonce cependant que 17 magistrats passeront en conseil de discipline ?!.. et qui veut - on duper ?! les malheureux magistrats qui seront sanctionnés ont eu la malchance d'avoir, soit dérangé quelques Gros bonnets du pouvoir, en faisant correctement leur travail, soit ils sont victimes d'un complot interne, venant de la hierarchie. Sinon aucune plainte d'un simple citoyen ne peut aboutir au haut conseil de la magistrature, car toute protestation de justiciable lésé, ne fera que se retourner contre lui.

Ou alors pourquoi ne pas prévoir des textes de lois qui responsabiliseront " Pénalement" tout magistrat dans l'exercise de ses fonctions ; C'est alors que chaque citoyen pourra en personne déposer plainte dans des juridictions spécialisées, contre le magistrat ayant rendu un mauvais verdict ! sinon, conseil de la magistrature ne signifira qu'un outil entre les mains du pouvoir, pour pounir tout juge qui n'ecoute pas les injonctions de ses maitres !!

C'est seulement a ce prix que "la réforme de la justice " peut être perçue comme étant sérieuse et crédible..

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Iflis Rednech

Les coups de colère surmédiatisés de

quelques dindons de la farce servent plus à banaliser le mal et à le rendre supportable, qu'à le combattre. Le mal en Algérie est à rechercher dans le pouvoir politique et non pas dans les institutions que ce même pouvoir contrôle. Dussions nous débarquer tous les juges, les procureurs, et les remplacer par des coopérants techniques danois ou suédois, que le mal sera toujours là. Ce qu'il faut c'est se débarrasser de cette classe politique vermoulue qui s'accroche à la rente depuis l'indépendance. Une véritable révolution culturelle dans le sens de la démocratie s'impose à l'Algérie, et là, hélas, beaucoup de chemin reste à faire.

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