L’évocation de la maladie de Bouteflika irrite Sellal !

Sellal et Bouteflika.
Sellal et Bouteflika.

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ne comprend pas que les journalistes puissent se poser des questions sur l’état de santé du président.

Déclaration bien étrange que celle du premier ministre dimanche qui sommait les journalistes et politiques de ne plus évoquer la santé de Bouteflika. Comme si ne plus s’interroger sur l’état de santé du président n’était pas l’une des plus importantes questions de l’actualité nationale. De deux choses l’une : à travers cette sommation ou le premier ministre entend faire oublier le président et s’installer sur les starting-blocks de la présidentielle (ce dont nous doutons, connaissant ses liens de fidélité au président et son clan) ou alors il essaye de gagner du temps pour des desseins inavoués. 

"Certains présidents se soignent en France des semaines et des semaines sans que personne n’en parle", grince le Premier ministre qui a appelé à "mettre un terme à cela". L'admonstation du premier ministre prêterait à rire si la question posée ici (l'état de santé du président) n'engageait pas le pays. Car, il faut le rappeler, ces "certains", comme feint de l’ignorer notre Premier ministre ne sont pas le président de la République dont l'absence, l’inaction et la maladie bloquent plonge l'Algérie dans l'incertitude. Mais qu'importe pour Sellal ! La main sur le cœur, il ajoute : "nous n’avons rien à cacher". Nous aurions bien cru le premier ministre si le président n’avait pas disparu de tous les JT. Si les plus importantes charges de l’Etat n’étaient pas mises sous le boisseau. Voire carrément gérées par le frère du président, lui-même, au mépris de toutes les lois de la République. M. Sellal ne serait-il pas en définitive agacé car n’ayant aucune information sur l’état de santé du président ? C’est à le croire.

Mais Sellal, comme au demeurant tous ceux qui se refusent à admettre l’extrême gravité de la situation du pays, n’est plus à une contradiction près. Le pays est plongé dans un état comateux et aucun haut dirigeant n’a le courage de renverser la table et dire basta ! 

Devant les participants au séminaire sur "la communication institutionnelle", Abdelamlek Sellal a néanmoins estimé que le journaliste était "le trait d’union entre les institutions de l’Etat et le citoyen" et le "reflet de la société". Mieux, comme touché par la grâce, Sellal admet l’impératif de lui fournir la "bonne information au bon moment". Comprendre que l'investigation est inacceptable, le tempo et la gestion du flux de l'information doivent rester aux mains du gouvernement. Plus loin, il ira même jusqu’à confier que "la vérité doit prévaloir à tous les niveaux". Mais alors pourquoi diable empêcher les journalistes de faire leur métier ? Apprendre la vérité ! Autrement dit : s’interroger sur la santé du premier magistrat du pays entre autres. Ou sur ce que deviennent nos diplomates enlevés par le groupe de narco-islamistes du Mujao, voire l’évolution des enquêtes de grande corruption qui ont éclaboussé les plus hautes autorités de l’Etat. Des questions qui gêneront aux entournures le premier ministre car, contrairement, encore une fois, à ce que promettait de faire il y a 13 ans le président justement l’Algérie n’est pas «cette maison de verre». 

Demain nous serons comptables de ce que nous faisons et disons aujourd’hui. L’heure est grave. Ceux qui aujourd’hui jettent un voile de mensonge sur l’extrême sensibilité de la situation du pays, ceux qui cachent la vérité, ceux qui, les yeux dans les yeux, mentent aux Algériens, ceux qui jouent avec l’avenir de tout un peuple seront un jour prochain démasqués. Car comme disait un président américain : on peut tromper un peuple une partie du temps, on peut tromper une partie du peuple tout le temps, mais on ne peut pas tromper tout un peuple tout le temps.

Hamid Arab

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Commentaires (5) | Réagir ?

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ABBES LABDELLI

La conclusion que je peut tirer de l'intervention de Sellal est qu'il est saturé et subit une grande pression. En quelque sorte, il voulait dire aux journalistes, ne me vexez pas avec vos questions sur la santé du président, alors que moi même, je suis hanté par cette question qui me reste sans réponse.

Par la suite il se lança dans des contradictions en montrant plusieurs variantes de Mr Sellal :

1/ Sellal le démocrate = "la vérité doit prévaloir à tous les niveaux".

2/ Sellal le dictateur = "la santé du président est un problème privée (mise en garde)

3/ Sellal le professeur = le journaliste doit être le "reflet de la société"

C'est vrai, Monsieur Sellal a raison, si j'étais un journaliste je prendrai mes enfants pour passer quelques jours dans la cote de notre paisible plage pour au moins contempler les quelques sardines qui restent dans notre immense mer

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hocine amari

MR. SELLAL JE CROIE QUE VOUS N'AVEZ PAS LA CAPACITE NI DE GERER NI GOUVERNER NI DE PRESIDER. MAIS VOUS AVEZ LA CAPACITE ET LA QUALITE DE VOUS FAIRE DOMINER ET DIRIGER...

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