Le Civic appelle à un sursaut patriotique

Le Civic appelle à un sursaut patriotique

Le comité d'initiatives et de vigilance citoyennes (Civic) communique.

Dans ce contexte de crise profonde, de montée des dissidences et des mécontentements de la société Algérienne, on peut aisément se permettre d’interpréter l’attitude du pouvoir qui ne veut rien dire sur l’état de santé du chef de l’Etat en fin de mandat, rien voir et rien entendre des critiques qui lui parviennent de plusieurs foyers de tension à l’intérieur du pays comme l’échec consommé d’avance de sa volonté suicidaire d’assumer le «mandat de trop» du coup d’Etat constitutionnel du 09 avril 2009. Pourquoi avoir fait allégeance à ce calamiteux troisième mandat et au viol de la constitution au risque de voir l’édifice de l’unité nationale se fissurer et la société se démoraliser ?

Devant l’incapacité de répondre à cette question, il est sûr que l’avenir de l’Algérie et son renouveau démocratique est plus important que le positionnement tactique ou clanique, il nous appartient de situer l’intérêt de l’Algérie au-dessus de toute considération de manœuvre politicienne ou d’un égoïsme instantané à visée électoraliste.

L’analyse du système au sens le plus large du terme démontre qu’il reste l’otage de problème de pouvoir ; non pas le pouvoir comme haut lieu de prise de décision et de compétition politique, mais les relations de pouvoir que tout le monde entretient avec tout le monde, individus citoyens, associations, syndicats, patronats, partis politiques, administrations publiques, entreprises médias et gouvernement. Relation de pouvoir ; c’est-à-dire des rapports de force ou l’on cherchera toujours qui à raison, qui perd, qui gagne, qui instrumentalise, influence, entraîne, dépend de qui, manipule qui et à quelle mesure. Des relations de pouvoir ou l’on cherchera toujours des coupables ou fautifs par ce qu’on aura jamais appris à poser le problème en terme d’intérêt national et de compromis productif et non plus sur les individus, sur le système de gouvernement et ses tares et non plus sur les luttes de clans et les questions identitaires propres au peuple Algérien.

Donner du crédit à la paranoïa ambiante, aux thèses nihilistes qui encourageant le statu quo, dénigrent le changement et accrédite la thèse de la manipulation, c’est soustraire aux citoyens toute faculté de prise de conscience de spontanéité et d’organisation, c’est donner à ce pouvoir les attributs de la prospective, alors que cette gérontocratie vieillissante ne contrôle plus rien. Plus grave encore, les institutions de régulations sont aujourd’hui manquantes. Les sociétés civiles et politiques sont pleines de simples fonctionnaires qui s’agitent à la veille des élections, il n’y a plus de lieux ou se réunir. La notion civique existe mais se généralise à petite dose, cette vertu comme l’intérêt générale semble être devenu une notion désuète.

Le but du changement de système de gouvernement et de la transition en générale et d’opérer la rupture avec l’immobilisme et avec l’injustice. Aussi, le but et d’opérer un passage en douceur d’un régime sécuritaire-rentier qui gère la société et contrôle les populations à un régime démocratique qui allie l’ordre politique de prise, d’exercice et de contrôle du pouvoir à l’ordre constitutionnel. Pour qu’il y ait construction du changement afin d’une émancipation normale des forces de la démocratie, il faut que la pratique du système encore une fois au sens le plus large, disparaisse ou s’améliore du moins. Ce qui est Républicain, ce sont des règles du jeu et des normes claires, telle est la finalité de la transition.

Actuellement le Président auquel nous souhaitons un prompt rétablissement d’après les usages, se doit d’intervenir le plus rapidement possible par un discours adressé à la Nation Algérienne dans les termes les plus claires sur son état de santé et sur sa capacité de gérer les affaires du pays. Il est attendu aussi de lui l’ajournement de cette commission clandestine sur la révision de la constitution.

Le mutisme prolongé du Président, dont il n’est plus besoin de le souligner, est désormais un élément déclencheur d’une crise nationale, qui ne trouvera son salut qu’à travers l’activation de l’article 88 de la constitution qui dispose de la situation d’empêchement puis de la vacance du pouvoir. Ce dernier semble avoir la mémoire courte. Sollicité par l’immédiat, il oublie complètement la profondeur d’un geste mémorable fait par son prédécesseur, qui en écourtant son mandat donna les lettres de noblesse au principe de l’alternance au pouvoir.

Un sursaut patriotique de sortie de crise s’impose avec la proposition d’une feuille de route ou une plateforme politique crédible et consensuelle. La crise ne peut être dépassée que si l’on accepte de s’investir ensemble en tant qu’associations de la société civile, partis ou dynamiques politiques et de maintenir des rapports fondés sur la confiance et moins de défense et méfiance, pour dégager ensemble les premières revendications à cette situation de blocage institutionnel que vit le pays.

Oran le 20 Mai 2013

P. Le CIVIC Oran

M. Firas FERHAT

[email protected]

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Commentaires (3) | Réagir ?

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Massinissa Umerri

Je vous propose mes services de conseil gratuit -

1. Si vous voulez la paix alors tuez la democratie et remplacez la par la liberte'

2. Si vous voulez un pays alors enterrez le patriotisme et remplacez le par l'individualisme.

Vous etes dans la meme sphere que les flnstes etc. vous concevez d'un regime et vous venez nous demander de nous y offrir en guise de pouplasse... sous tutelle.

Vous rendez-vous compte que c'est la justement le cancer ?

Comme s'il y avait cette machine magic qui fait des miracles et que le seul probleme est de s'en servir equitablement....

Le probleme est de laisser les gens devenir ces machines, et il n'y a pas meilleur stimulus que la liberte' et l'individualisme. Des le moment ou il y a des individus, il y a necessairement une societe', alors et seulement alors, y -t-il lieu de se poser d'autres questions.

POUR L'INSTANT, IL FAUT ENTEPRENDRE !

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laid baiid

On doit dabord savoir que devient Bouteflika.

On ne peut attendre un sursaut patriotique qu de l'intérieur de l'ANP.

Il y a un majorité silencieuse d'officiers supérieurs de l'ANP... Quand parleront ils, Mr Mesbah a osez, OSEZ MESSIEURS BALANCEZ VOS ORDURES A LA POUBELLE.

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