RD Congo : 40 morts lors d'un affrontement dans l'Est entre l'armée et les Maï Maï

Des unités de l'armée congolaise.
Des unités de l'armée congolaise.

Quarante personnes, dont 8 soldats congolais, ont été tuées dans des affrontements entre l'armée et un groupe de miliciens Maï-Maï, dans la province du Nord-Kivu (est de la République démocratique du Congo, RDC), a-t-on appris jeudi de source officielle.

Ces affrontements se sont produits mercredi à l'aube dans la ville de Beni, à environ 250 kilomètres au nord de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu. "Le bilan est de 32 morts du côté des Maï-Maï et de 8 morts dans les rangs des FARDC" (armée gouvernementale), a déclaré au cours d'une conférence de presse M. Mende, porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication. Un précédent bilan de source militaire locale faisait état de 21 morts: 17 miliciens et 4 soldats.

Selon le colonel Richard Bisamaza, responsable militaire du secteur, des Maï-Maï ont attaqué à l'aube l'état-major local de l'armée à Beni afin de libérer des camarades emprisonnés à la suite d'une incursion dans un quartier de la ville. Ils ont été mis en fuite après une heure d'échanges de tirs.

Plusieurs miliciens ont été lynchés par la foule, a précisé le ministre Mende. "Le gouvernement félicite les bons citoyens (...) qui ont prêté mains fortes aux forces de défense et de sécurité tout en déplorant les excès perpétrés par quelques-uns", a-t-il commenté.

Sept miliciens, dont un "féticheur", ont été faits prisonniers, toujours selon M. Mende. Mercredi, lors de la conférence de presse hebdomadaire des Nations unies, un porte-parole militaire de la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) avait confirmé ces affrontements, qualifiant la situation dans la province du Nord-Kivu de "tendue et imprévisible". La Monusco dispose d'une base à Beni. Le Nord-Kivu est en proie depuis un an à la rébellion armée du mouvement M23, menée par d'anciens militaires soutenus, selon l'ONU et la RDC, par le Rwanda et l'Ouganda, ce que ces deux pays nient.

Le fait que depuis un an l'armée gouvernementale, soutenue par la Monusco, ait concentré ses efforts dans la lutte contre le M23 a permis à de nombreux groupes miliciens locaux, désignés sous le terme générique de Maï Maï, de proliférer au gré d'alliances locales ou d'intérêts particuliers dans l'est de la RDC, dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.

Les Nations unies ont décidé il y a deux mois de mettre en place une brigade d'intervention de 3.000 hommes dont le mandat sera de pourchasser activement tous les groupes armés dans cette région. Cette brigade, constituée de Tanzaniens, de Malawites et de Sud-Africains, est en cours d'installation à Goma. Un détachement avancé d'une centaine de soldats est arrivé à la fin de la semaine dernière dans la capitale du Nord-Kivu. Leur chef, le général tanzanien James Mwakibolwa y est arrivé mardi, selon M. Mende.

AFP

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