Le ministre de la Défense libyenne démissionne

Mohamed al-Barghathi remet le tablier.
Mohamed al-Barghathi remet le tablier.

Le ministre libyen de la Défense Mohamed al-Barghathi a annoncé mardi sa démission dans un contexte de crise dans le pays avec notamment le siège par des groupes armés de deux ministères depuis plus d'une semaine.

"Je me trouve contraint, malgré l'opposition de mes collègues ces derniers jours, de présenter ma démission volontairement et sans hésitation", a déclaré le ministre cité par l'agence libyenne Lana. "Je n'accepterai pas que la politique soit exercée par la force des armes dans notre nouvel Etat", a-t-il dit.

Cette annonce semble toutefois motivée par une loi sur l'exclusion politique des anciens collaborateurs et responsables de l'ancien régime qui pourrait concerner M. Barghathi, qui était commandant des forces de l'armée de l'air du temps du dictateur déchu Mouammar Kadhafi.

La loi controversée adoptée dimanche par l'Assemblée nationale libyenne sous la pression des milices armées, devrait entrer en vigueur dans un mois. Cette démission intervient au moment où des miliciens maintenaient le siège des ministères de la Justice et des Affaires étrangères à Tripoli. Initialement, les protestataires entendaient faire pression sur le Congrès général national (CGN), la plus haute autorité du pays, pour adopter la loi sur l'exclusion politique.

Mais après l'adoption de cette loi controversée qui exclut plusieurs hauts responsables du pays, des groupes armés ont élargi leurs revendications, réclamant désormais le départ du chef du gouvernement Ali Zeidan, selon certains d'entre eux, et "l'épuration" des ministères des collaborateurs de l'ancien régime, selon d'autres.

Mardi, une dizaine de véhicules armés de canons anti-aériens et de lance-roquettes encerclaient toujours le ministère des Affaires étrangères, devant lequel des protestataires se sont installés dans une tente, selon un journaliste de l'AFP sur place. "Nous sommes des thowars (révolutionnaires) et nous voulons corriger le processus de la révolution", a indiqué l'un d'eux, Mohamed Ben Neema.

"Les collaborateurs et les fonctionnaires de l'ancien régime qui ont massacré le peuple libyen, continuent à occuper les postes importants, surtout au ministère des Affaires étrangères. La révolution n'est pas entrée dans ce bâtiment encore", a-t-il dit.

Devant le ministère de la Justice, la plupart des protestataires ont quitté les lieux mais cinq hommes en uniforme militaire se présentant comme des ex-rebelles, gardaient toujours leurs positions devant la porte fermée du ministère. "Nous avons fini notre mouvement de protestation. Après l'adoption de la loi sur l'exclusion politique, nous avons atteint notre but. Nous attendons juste un responsable du ministère pour lui remettre officiellement le bâtiment", a indique" l'un d'eux.

Interrogé par l'AFP, le ministre de la Justice, Salah al-Marghani, a précisé que "les fonctionnaires ne retourneront pas au ministère tant que des armes s'y trouvent toujours". Selon lui, "deux véhicules armés de canons anti-aériens se trouvaient toujours à l'Intérieur du ministère, derrière les portes fermées". M. Marghani a ajouté que "si cette situation de siège continue, nous allons étudier la possibilité de déménager le ministère dans un autre quartier, voire une autre ville plus sécurisée".

AFP

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