Officiellement, on multiplie les explications sur l’état de santé de Bouteflika

Bouteflika.
Bouteflika.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, victime samedi 27 avril d'un "accident ischémique transitoire sans séquelles", un type d'accident vasculaire cérébral (AVC) sans gravité, a été transféré en fin d'après-midi à Paris, a annoncé dimanche l'agence APS.

Le pouvoir multiplie les sorties pour rassurer sur l'état de santé du président. La présidence garde le silence. C'est le premier ministère qui va au feu. Dans cette guerre de communiqués, des questions restent posées. Si réellement son AVC ne suscite aucune inquiétude pourquoi l'évacuer si prestement en France ? Cela voudrait-il dire qu'à l'hôpital de Aïn Naadja on n'est pas capable de traiter un simple AIT ? Difficile de croire à une telle version tant le pouvoir a l'habitude de garder le mystère sur la santé du président.

Evacué d'urgence, pourquoi ?

"Suite à l’accident ischémique transitoire sans séquelles que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a subi hier (samedi), les explorations médicales complémentaires, effectuées à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris, ont confirmé que son état de santé ne suscite aucune inquiétude", précise le communiqué rendu public aujourd'hui en début d'après midi par le cabinet du Premier ministre. "Cela étant, les activités de la vie nationale continueront à se dérouler normalement", conclut-on de même source.

Arrivé à l’aéroport du Bourget vers 20 heures, le chef d'Etat est soigné à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, un établissement parisien qui accueille régulièrement des personnalités françaises et étrangères importantes. Dans l'après-midi, son médecin, le professeur Rachid Bougherbal, redouble d'explications. Il a fait une deuxième déclaration très rassurante sur l’état de santé du président. Il a indiqué que l'état de santé de son patient "évolue bien", et qu'il n'a subi "aucune lésion irréversible". La présidence algérienne a annoncé que son état de suscitait "aucune inquiétude". Bien que son état général soit stable, ses médecins lui ont prescrit des examens complémentaires ainsi que quelques jours de repos, précise une source médicale citée par l'agence. Pourtant, certaines sources, Bouteflika rentrait d’un séjour de repos en Suisse il y a quelques jours.

Choisi par les généraux puis "élu" à la tête de l'Etat en avril 1999, à la suite d’une élection où les autres candidats s’étaient retirés, « réélu » en avril 2004 Bouteflika a été réélu en avril 2009, à la suite d’un tripatouillage de la constitution qui limitait les mandats à deux. Abdelaziz Bouteflika, 76 ans, avait été opéré fin 2005 à Paris "d'un ulcère hémorragique au niveau de l'estomac", selon les autorités algériennes. Il avait annoncé un an plus tard avoir "été très, très malade" mais qu'il s'en était "sorti de manière absolument fabuleuse". "Il faut cesser de parler de ma santé", avait-il prévenu.

Depuis cette hospitalisation en 2005, l'état de santé du chef de l'Etat algérien demeure un secret d’Etat. Depuis une année, il ne voyage plus pour les rencontres officielles. La Tunisie a été le dernier déplacement officiel à l’étranger pour commémorer la révolution du jasmin au début de l’année dernière. Ces derniers mois, on a vu un président qui reçoit mais qui ne fait aucune déclaration directe à la presse, laissant les autres lire ses communiqués. Pendant le voyage de François Hollande en Algérie, les Algériens avaient vu un Bouteflika mutique. Et un président français qui avait multiplié les conférences et les déclarations publiques. Ce qui n’était pas sans quelques questions de la rue qui se demandait pourquoi le président n’avait fait aucune déclaration pendant toute la durée de la visite de Hollande.

Pas seulement, un cascade de scandales de corruption éclabousse son cercle proche, Outre Chakib Khelil, son frère Saïd, puissant conseiller à la présidence par décret non publiable est même cité dans la presse concernant certaines affaires. Pour autant, sans ciller, Bouteflika laisse les affaires se répandre dans les journaux.

Par ailleurs, nombre d’observateurs se posent sérieusement la question si Abdelaziz Bouteflika ira jusqu’au bout de son mandat. Pendant ce temps, celui-ci garde le silence et l’agenda politique bien entre les mains plongeant le pays dans un coma politico-économique. 

Yacine K.

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Commentaires (14) | Réagir ?

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amazigh zouvaligh

Qu'il crève!on s'en fiche de son état de santé, ce qui importe c'est le pays qu'il a ruiné, dont il a dilapidé les richesses;c'est l'école qu'il a sinistré, l'économie qui n'existe même pas, la corruption qu'il a érigé en système de gouvernance ;l'agriculture qu'il a bureaucratisé, l'impunité pour les criminels des deux bords militaires et islamistes ;l'incivisme, l'ignorance, l'islamisme ;le déni identitaire etc..... Voilà les grands chantiers auxquels il faut songer!quand à lui qu'il aille au diable, qu'il crève vite afin d'en finir avec la destruction du pays!

Amen!

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oziris dzeus

La maladie du pouvoir.

(AIT) Attachement Inexpliqué au Trône.

(AVC) Attachement Viscérale à la Chaise.

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