Plusieurs mouvements de grève paralysent la société

Les boulangers réclament une augmentation du prix du pain.
Les boulangers réclament une augmentation du prix du pain.

Rien ne va décidément. Outre la paralysie politique, l’improvisation économique et la série de scandales de corruption qui touche le cercle présidentiel, depuis quelques jours, on assiste à un front social et professionnel vent debout.

Plusieurs professions expriment leur ras-le-bol. Le front social bout et la société est traversée par une fracture qui ne dit pas son nom. Mardi, le pays a été particulièrement touché par une série de grèves des praticiens spécialistes de la santé publique, des fonctionnaires de l'Education dans la région du Sud du pays ainsi que des boulangers, selon des sources concordantes. Les Praticiens généralistes, spécialistes, chirurgiens-dentistes et pharmaciens du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) ont entamé lundi un débrayage de trois jours. Le taux de suivi a atteint les 75%, selon le SNPSP.

La principale revendication du SNPSP demeure le projet d'amendement du statut de la profession. Les Syndicats de l'Education observaient également une grève "cyclique", qui se traduit par des arrêts de travail de trois jours par semaine à partir de lundi.

Les syndicats de l'Education demandent notamment une revalorisation des "primes de zones" pour les enseignants travaillant dans des régions éloignées, comme le sud du pays, selon la presse.

La vague de protestation a également touché le secteur de l'enseignement supérieur qui poursuivait mardi son mouvement de grève enclenché dimanche et dont le taux de suivi se situerait à 85%. Les grévistes dénoncent, entre autres, la non-application du nouveau statut et la confusion autour de l'évolution de leur carrière, selon la presse.

Les boulangers ont observé, eux aussi, une grève nationale d'un jour, à l'appel de la commission nationale des boulangers. Ceux-ci réclament une marge bénéficiaire de 20% et l'augmentation du prix de la baguette de pain.

Le cycle des manifestations s'est poursuivi en Algérie ces dernières semaines, malgré la mise en oeuvre de réformes politiques dictées par la présidence face aux menaces d'un Printemps arabe. La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, avait déclaré lors de sa visite en mars à Alger, que le pays doit limiter les dépenses courantes de l'Etat afin de juguler l'inflation, qui a atteint près de 9% en 2012. En effet, le pouvoir a depuis quelques années préféré mettre la main à la poche pour acheter la paix sociale, ce qui grève sérieusement le budget de l'Etat, sans pôur autant relancer l'économie ou la production. Mme Lagarde avait insisté sur "la nécessité de résister à toute nouvelle pression tendant à une augmentation des dépenses courantes de l'Etat", en référence aux augmentations salariales accordées après les manifestations et qui ont poussé l'inflation vers le haut.

R.N./ AFP

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Guel Dring

Ce billet est-il un bulletin météo ? Apparemment les termes ressemblent étrangement aux ingrédients d'une tempête. Généralement, lorsque l'humidité de l'air, les vents, la pression athmosphérique et la température sont favorables, la tempête qui semble proche peut dégénérer d'un moment à un autre.