Le Printemps arabe et les islamistes

Les islamistes à l'épreuve du pouvoir.
Les islamistes à l'épreuve du pouvoir.

En ce moment même, si nous avons l’intelligence de regarder vers l’Amérique du Sud et plus précisément vers le Venezuela, il nous sera donné de comprendre qu’il ne faut surtout pas trop compter sur une sanction démocratique des pouvoirs issus des révoltes "dégage".

La raison pour laquelle il ne faudrait pas avoir peur des Frères musulmans, selon les chantres du printemps arabe, est la suivante : à l’épreuve des urnes, les islamistes connaitront la sanction qui correspond à leur exercice concret du pouvoir. Soit ! Mais voilà, ce pari suppose d’un côté la soumission des frères musulmans – qui ne sont soumis qu’à "Dieu", dixit Ali Belhadj — à la souveraineté populaire, et d’un autre côté la sincérité de l’attachement des mentors du "printemps arabe" — pétromonarchies du Golfe et puissances occidentales – à l’exercice effectif de cette souveraineté. Autant dire que ce pari est perdu d’avance, une double illusion à l’évidence doublement mortelle pour les espoirs démocratiques.

Les frères musulmans s’emploient, en Égypte et en Tunisie, au noyautage de l’État. Au Maroc, l’État y est un Mekhzen Royal qu’il serait fou d’attendre d’eux de changer en une république. La Libye, tout le monde aura constaté à quel point elle est hors du temps, plus proche des temps de Médine que de ceux qui nous occupent dans leur contemporanéité. La Syrie est chaque jour un peu plus dévastée. Une destruction qui résulte de la collusion objective entre un régime tyrannique et des "forces du changement" obscurantistes pour une confrontation militaire qui disqualifie une mobilisation populaire nationale et démocratique qui était grosse d’un changement authentiquement démocratique. 

Les monarchies arabes sont exclues du champ d’action du printemps "dégage", une régression qui ne concerne que les États nés des processus de libérations nationales. Ces États qui ont dégénéré en ce que l’écrivain Waciny Laredj appelle des "Djoumloukiyates" (contraction de Djamhouria et de Malakiya). Mais en qui ces "Djoumloukiyates" vont-elles être muées ? Probablement en quelque chose qui servira de fondement à ce que devient sous nos yeux la "Ligue des pays arabes", des Émirats d’un Califat sous la botte des pays du Conseil de coopération du Golfe.

L’Algérie peut-elle rester en dehors de ce "changement" ? Oui à la condition d’un véritable sursaut patriotique. Parce qu'exposée pour exposée autant l'être avec honneur et courage. J’y reviendrai…

Mohand Bakir

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Commentaires (6) | Réagir ?

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Massinissa Umerri

"... Mais voilà, ce pari suppose d’un côté la soumission des frères musulmans – qui ne sont soumis qu’à "Dieu", dixit Ali Belhadj — à la souveraineté populaire, et d’un autre côté la sincérité de l’attachement des mentors du "printemps arabe" — pétromonarchies du Golfe et puissances occidentales – à l’exercice effectif de cette souveraineté. Autant dire que ce pari est perdu d’avance, une double illusion à l’évidence doublement mortelle pour les espoirs démocratiques... "

Description objective et realiste de la situation et du probleme. Je revient a ma formule que tout probleme contient sa solution et que tout probleme est soluble.

Vous l'avezbien dit, ce qui s'oppose a la souvernete' populaire est la souverenete' de allah. C'est les seules ficelles que tiennent autant les monarques que les occidentaux. Il ne faut pas se desilusionner, c'est la republiques francaise qui oblige les enfants d'immigre's ne's francais a apprendre l'arabe, meme quand ils ne sont pas d'origine arabe !!! de meme au Canada, en Grtagne Anglaise, et ailleurs...

La question est comment, bon sang d'ali bouzoir, des abrutis arrivent-ils a nous prendre en ottages? La reponse est: On a peur de la violence et desorganise's, et ils sont tout l'inverse !

Messieurs, il n'y a d'autre issue de sortie, que la confrontation directe tant d'allah et de ses adeptes - Le reste n'est que chacha.. cha !

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ali chemlal

Les révolutions arabes, rien du tout, elles ne reposent sur aucune stratégie, c'est un scénario

concocté, par les pays occidentaux et notamment l'oncle Sam, qui on n'ont marre de voir les terroristes intégristes s'attaquer a leurs peuples et a leurs économies. Donnant un coup de pouce par ci un autre par là, avec l'aide des marionnettes des pays du golf, Qatar and co, en leurs disant "débrouillez vous, entretuez vous et fichez nous la paix. Depuis, il y a moins de menaces sur ces pays. A voir l' Égypte, la Tunisie qui se débattent pour se stabiliser et relancer le tourisme, la Libye noyée dans un conflit tribal et bientôt la Syrie, va se désagréger si une solution politique n'est pas trouvée par les grandes puissances, sans compter le conflit du Mali, lequel peut s'étendre a la région du Sahel. L' Islamisme intégriste est un virus, qui risque de

remettre cause l'indépendance des pays arabes et africains, parce qu'il fournit un alibi a ceux qui rêvent de reconquête, et les nostalgiques de tout acabit.

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